samedi 4 janvier 2014

Le timbre ou le touriste, comment financer la recherche antarctique ?

C'est en m'arrêtant au stand du service philatélique des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) lors de Monacophil, le samedi 7 décembre 2013, que je me suis rendu compte que cela faisait deux ans que je ne m'étais pas rendu dans un salon philatélique : en 2011 Monaco, en 2010 Londres... Peu me donne envie de tenter Paris en coup de vent pour un salon d'automne depuis 2008, ni le Salon du timbre & de l'écrit. Par contre, Europhilex 2015 à Londres avec une comédie musicale comme cerise sur le gâteau...

Logotypes de la République française et des TAAF (site officiel de la collectivité).
 Les timbres-bateaux des TAAF m'intéressent distraitement, dans les deux sens du mot-valise : ceux, souvent adaptant des peintures, représentant des navires récents (fouiller là-dedans) et le fait que les timbres-poste et le courrier des TAAF, c'est exagéré : franchise ou marque postale adaptées pour les scientifiques, militaires et autres estivants/hivernants ne suffiraient-elles pas ?

Ce qui pardonne ce programme philatélique de qualité - à part quelques hors-programme pour faire venir aux salons parisiens - est qu'il aide modestement à financer la recherche scientifique dans ces lieux lointains.


 Pour les mécènes amateurs de rêves et destinations lointaines en recevant du courrier, le postier distribue ce fascicule ici scanné, avec le mode d'emploi de l'auto-envoi de courrier avec un des districts ou une des îles Éparses de la plus méridionale collectivité territoriale de l'outre-mer français.

Lisible plus confortablement sur les pages philatéliques du site officiel des TAAF.

Je l'avais fait, par curiosité, à l'occasion du bloc marquant l'intégration du district des îles Éparses aux Terres australes et antarctiques françaises, émis en mai 2007. Évidemment, le blog de La Marcophilie navale est amateur de ces plis, timbres et marques personnelles aposées par les membres des expéditions australes.


Cependant, le collectionneur vit une frustration - oui, encore une en plus de l'impossible exhaustivité... Ne pas pouvoir voir sur place ce que tous ces timbres lui montrent : la faune marine libre, la faune terrestre exotique quoique disciplinable :

Toujours un grand mystère : pourquoi essaient-ils un moyen étrange et nouveau, de mémoire de manchots, plutôt que la façon habituelle... Le demander aux animaux de nos forêts et garrigues qui se servent quotidiennement des tunnels pour animaux aménagés sous nos autoroutes et voies ferrées.
 ... des îles perdues, libres de marques humaines, sauf quelques installations baleinières dont des artistes font des œuvres d'art... qui sans timbre n'auraient pas de public régulier, sauf à philosopher sur l'art a-t-il besoin d'un public ? Des oiseaux austraux peuvent-ils être critique d'art? :
Installation et photographie de Klavdig Sluban, réalisé début 2012 pendant une résidence d'artiste à Kerguelen (source).
 D'où l'envie de certains -curieux, passionnés, parfois richissimes - d'aller voir eux-mêmes l'Antarctique, avant que tout ne fonde sous l'effet des multiples activités incontrôlées de l'humanité. Cela peut permettre en un aller-retour de bateau de financer également une saison complète de recherche scientifique... plus vite que la vente de timbres.

Notamment dans le cas du navire russe, l'Akademik-Shokalskiy, actuellement pris dans les glaces, la Russie n'ayant pas eu l'idée d'émettre des timbres pour ses bases antarctiques... Stéphane Foucart, pour lemonde.fr ces deux derniers jours, établit un bilan inspiré de l'avis des scientifiques : trois navires perturbés dans leurs rotations en période de grande circulation pour préparer l'hiver austral, riche d'expériences scientifiques et humaines. Le français, sous-équipé, a évité le sort du chinois qui se retrouve également immobilisé et le désagrément de servir de taxi de luxe du navire australien, dont l'Agence a bien d'autres choses à faire que de remorquer des naufragés qui ont paru trop heureux sur des images et vidéos transmises sur les réseaux sociaux et médiatiques.

Finalement, le climat montpelliérain, quoique capricieux aux inter-saisons, paraît plus clément pour admirer sur timbres les trésors austraux et antarctiques.

Pour aller plus loin :
- hélas en sommeil depuis mars 2012, le site-inventaire Philatélie des TAAF.
- Pour ceux qui tiennent à aller dans cette collectivité de manière légale et utile : section recrutement du site des TAAF.

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