lundi 28 avril 2014

Terrain miné pour Algérie Poste

Dur, dur de créer du timbre-poste, représentant du pays, sans s'opposer à la critique. Sur le site du quotidien algérien El Watan, le 26 avril 2014, le journaliste Arslan Selmane et le journaliste philatélique Mohamed Achour Ali Ahmed évoquent la genèse, à leurs yeux catastrophique, d'une récente émission d'Algérie Poste.

À l'occasion de la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte antimines (euh... l'ONU, ne serait-il pas temps de trouver des noms de journée plus simple et qui rentre sur un timbre ?), le 4 avril, l'opérateur postal algérien a proposé un timbre de quinze dinars (environ treize centimes d'euro) pour la Journée internationale des victimes des mines antipersonnel - nom plus ramassé, premier écueil pour les deux journalistes.
Le timbre en accusation (extrait de la fiche pdf de l'émission, site d'Algérie Poste).
Ils reprochent également à l'illustration d'être un plagiat... C'est un montage illustrant le slogan qu'un terrain déminé peut redevenir une forêt : militaire au détecteur de métal, un autre désamorçant courageusement l'engin et une main amenant la nouvelle pousse. Rien de très original, mais que Ali Ahmed a pu remonter les éléments à des clichés de l'agence Reuters et du site de l'Organisation des nations unies, et d'une banque d'images.

Plagiat ? Manque d'effort artistique ? Si Algérie Poste a payé pour l'utilisation des banques d'image, ce n'est pas du plagiat.

Avec humour, signalons que nous avons évité une image de soldats allemands, britanniques ou français installant des champs de mines en Afrique du Nord (rappel du début du même mois).

Mais les auteurs ont raison d'être mécontentement sur un sujet grave pour les civils devant vivre après les conflits : depuis les Français remontant des munitions sur les lieux des tranchées de la Grande Guerre ou les plages du Mur de l'Atlantique, les Algériens subissant les restes de la guerre d'Indépendance, jusqu'aux Égyptiens de la région d'El Alamein qui en sont encore tués et empêchés d'exploiter les ressources minières.

Le ministère de la Défense nationale, dont le nom apparaît en bas du timbre, n'a-t-il pas quelques archives récentes des actions de ses soldats, dont les dernières campagnes sont précisément évoqués dans la notice de l'émission ? Même en remontant ces photographies avec celles de forêts et d'habitants, cela aurait eu une touche plus locale et moins passe-partout que le dessin en fil de fer.

Dernier point qui est un cheval de bataille de monsieur Ali Ahmed, dans son souhait de qualité pour la philatélie algérienne, les erreurs : le timbre émis en avril 2014 est daté 2013... Je veux bien nuancer leurs critiques, mais là...

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