dimanche 21 décembre 2014

Orgueils et préjugés franco-britanniques en bilan de fin d'année

La livraison du dernier numéro de 2014 du britannique Stamp Magazine, daté janvier 2015, flattera l'orgueil des collectionneurs français, tout en bousculant leurs préjugés et suscitera réflexions sur la façon dont leurs opérateurs postaux et services philatéliques les considèrent malgré leurs efforts en cette année 2014 finissante.


Pour l'orgueil, Michael Chambers consacre un article richement illustré à la carrière de Pierre Gandon, avec photographie d'une lettre de l'artiste donnant sa version de la genèse de la Marianne de 1945.

La philatélie britannique se pique de plus en plus de la taille-douce de France, une chance pour les auteurs et les collectionneurs français qui veulent passer à l'assaut de la grande île.

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Pour les préjugés et les réflexions, lire l'éditorial de Guy Thomas sur l'envie de bien faire de Royal Mail envers les collectionneurs... maladroitement appliquée à leur grande colère.

Ainsi, en omettant bien sûr l'inflation du nombre d'émissions, le rédacteur en chef constate l'historique effort graphique du programme philatélique en général et celui d'être plus commémoratif pour celui de 2015... sauf que, faute d'atteindre les médias grand public, l'homme de la rue ne le saura jamais. Un lecteur exprime sa déception que le timbre à l'effigie de Margaret Thatcher, au sein d'une série sur les Premiers Ministres, n'a provoqué aucun débat ; pourtant Google témoigne des articles qui ont été consacrés à cette émission.


Ensuite, Thomas se félicite d'une activité inouïe dans les centres de tri pour que les slogans des flammes d'oblitération (oui... la technique moderne le permet, n'est-ce pas La Poste !), autant pour des messages d'importance régionale que nationale. Néanmoins, les imprimantes jet d'encre britannique porte bien leur nom : elles jettent de l'encre sans trop se soucier de la lisibilité :(


Finalement, les quatre années des timbres de distributeurs avec leurs versions d'usage courant (effigie Machin et Union Jack) et temporaire (faune et flore variées) semblent montrer l'avenir de la philatélie... Cependant, les philatélistes spécialisés dans cette nouvelle espèce courent les bureaux pour comprendre les variations de police causées par les changements de machine et les mises à jour de logiciel, leur apparition sur des illustrations non prévues par Royal Mail elle-même.

Pour Thomas, ces variétés ont été créées inutilement... mais n'est-ce pas le cas de bon nombre de surcharges des colonies : en rouge ou en noir, bien droite se-tenant à de travers. Il y en a dans l'empire français comme britannique : voir l'article du même numéro sur les tourments du nouveau postier britannique du protectorat d'Oil Rivers (devenu ensuite le protectorat de la Côte du Niger).

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Tout ceci  fait écho aux aléas des bonnes intentions du nouveau directeur de φ-φ, Gilles Livchitz, qui s'est montré, en juin 2014, très attentif aux demandes et plaintes des représentants régionaux de la φFAP... qui lui firent remarquer que ses prédécesseurs avaient montré le même empressement à leur plaire LOL

Donc, des émissions suscitant le désir des collectionneurs : Trésors de la (vieille) philatélie, gavage des oies à coups de reprise d'usage courant anciens à tout va... Bilan : destruction d'invendus et surchargement à la logique évanescente. N'est pas Françoise Eslinger qui veut ! Nah !


Au bilan fin 2014, quant Royal Mail fait imprimer les code-barres des feuillets dans une marge découpée si vendus par son service par correspondance / conservée si vendus en bureau, φ-φ annonce que ces barres qui chagrinent certains seront aisément effaçables à la gomme, voire à l'eau, selon le procédé d'impression du bloc. Comme si le marché des variétés falsifiées ne causait pas tant de victimes.

Cela me rappelle un mail de Julia Lee de Stamp Magazine me demandant, en 2007, de vérifier une rumeur parvenue jusqu'à Londres : l'encre d'un des timbres de France pouvait aisément s'effacer avec une gomme. Hop, achat de deux exemplaires de la galerie des Glaces et, en effet, l'encre s'efface... tout comme celle d'autres timbres commémoratifs d'aspect très lisse, pour ne pas dire copier-coller d'une banque d'images. Merci de proposer quelque chose qui peut déjà se faire, ça vous place au niveau de l'Omni-Président chartiste qui promettait un tiers du programme en taille-douce alors que c'était déjà le cas...


Évidemment que les houleuses relations que des associations philatéliques ont - ou, en l'occurence, n'ont pas - avec plusieurs directions de bureaux et de centres de tri pour obtenir des premiers un bureau à oblitération spéciale et d'éviter une oblitération inesthétique des seconds, ce sera pour quand il y aura un capitaine sur le navire postal pour rappeler que le mousse φ-φ a sa place dans l'équipage.

Sur ce point, Royal Mail a une solution protectrice quoique peu environnementale et qu'elle retire l'effet « je suis passée par un centre de tri » à l'enveloppe - mais à un exemple de courrier massacré au stylo ou au feutre par numéro, les centres de tri british valent les nôtres.

On peut imaginer offrir un des nombreux invendus des trésors de la philatélie aux collectionneurs premierjouristes qui rapporteraient dix enveloppes en plastique.

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2015, ici comme au-delà de la Manche, sera encore une année difficile pour les relations tripartites entre les collectionneurs conservateurs, les services philatéliques et les centres de tri.

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Ah, au fait, je la ramène encore, mais... deux directeurs depuis la retraite de madame Eslinger et QU'EST-CE QUE CE <époque de Noël, de paix et de compréhension> DE φ fait encore sur les timbres de France (sans demander pourquoi ceux-ci sont encore à valeur faciale numérique) !!!


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