dimanche 29 novembre 2015

Tout premiers courriers des îles Falkland

Ce jeudi vingt-six novembre, à cinq heures de l'après-midi au siège de la Royal Philatelic Society London, Michael Roberts a présenté sur panneaux et en une conférence sa collection d'histoire postale des îles Falkland des origines à 1945.
La pièce de résistance de la conférence : la plus ancienne lettre connue des îles Falkland (image du catalogue Grosvenor, désormais propriété de Michael Roberts).
Après une présentation générale de la géographie et de l'histoire de la conquête européenne de l'archipel et avant de se plonger dans les premiers courriers, leurs marques et les routes maritimes employées, Michael Roberts a pu présenter sa toute dernière acquisition.

Là où le fichier pdf présente un contenu allant de 1827 à 1945, la conférence diffusée aux membres sur youTube et l'exposition ont montré une lettre du quinze février 1800 adressé par un fils à son père aux États-Unis, et confiée à un navire britannique qui passa d'abord par Le Cap avant de rallier Portsmouth, où la lettre prit le chemin de New York. Un voyage de onze mois !

Roberts l'a acquise lors d'une récente vente de Grosvenor Philatelic Auctions, le lot 5001 de la vente 103 du mercredi onze november 2015. À temps donc.

mercredi 25 novembre 2015

La première saison de The Man in the High Castle continue sur Amazon

Nous le savons depuis quelques semaines : même Amazon peut être postier... Désormais, même Amazon peut devenir producteur de séries télévisées avec la diffusion de la première saison d'une série-feuilleton inspirée du roman uchronique de Philip K. Dick, Le Maître du Haut-Château dans sa traduction française.


Le roman, dont la couverture de la nouvelle traduction française a fait l'objet d'un article ici en 2012, est un chef d'œuvre de l'histoire alternative - l'expression anglophone pour l'uchronie - et de la mise en abyme.

Dans les années 1960, le lecteur suit à San Francisco, occupée par l'Empire du Japon un dignitaire japonais, des Américains et des agents nazis en concurrence dans une énigme entre crainte de l'avenir d'un vainqueur, crise identitaire des occupés, et jeu de trônes entre fanatiques.

Au cours du récit, l'héroïne, ancienne conjointe d'un des Californiens, se lance dans la quête d'un auteur séditieux qui raconte l'histoire si elle avait été remportée par les Alliés, dans une version différente de notre propre Histoire.

La conclusion du récit plonge l'amateur d'histoire du vingtième siècle dans un abîme de perplexité que la lecture de Choix fatidiques de Ian Kershaw confirme : comment les puissances et les mentalités du début du siècle étaient lancées sur de tels cheminements dans l'esprit de tels acteurs que parvenu entre 1940 et 1941, tout semble irréversible même dans l'uchronie.


La série développe cet univers pour permettre plusieurs saisons en cas de succès, transformant, non sans mystère, le roman sédicieux en films uchroniques : comment le Maître du Haut-Château a-t-il pu tourner ces films montrant la victoire des Alliés, le défilé triomphal dans New York,... alors que la guerre a pris fin avec l'explosion d'une bombe atomique allemande à Washington.

Et voilà, 1962, des héros proches de ceux du roman, auxquels s'ajoutent des dignitaires nazis à New Berlin, qui errent dans un San Francisco mal nipponisés (mais je ne retrouve plus le blog évoquant cette limite de la série) et une zone neutre devenu à la fois un refuge et un Far West ; où résistants désespérés et agents doubles jouent une Guerre froide qui n'ose dire son nom.


Côté numismatique, l'épisode pilote, l'an dernier, donnait déjà dans le mark allemand au détour d'une rélique. Un billet à l'effigie d'Hitler apparaît au cours du deuxième épisode dans un échange entre une serveuse et un client de café... Mais les yens américains et le service postal ne semblent pas encore inspirés les créatifs de la série.
Une des rames dans un angle collector avec affiche publicitaire, mais dans l'axe de la rame, l'impression totalitaire est plus gênante (Spencer Platt, repris par The Guardian).
Par contre, les commerciaux d'Amazon sont allés un peu trop loin en imposant la recréation uchronique dans notre réalité, en l'occurence la décoration des sièges d'une courte ligne du métro de New York aux couleurs des drapeaux uchroniques. Bien que la croix gammée a été remplacée par une croix de fer, l'effet fut radical et a atteint le maire de New York : la publicité a duré un jour, mais, au moins, tout le monde sait qu'Amazon fait dans l'uchronie.

mardi 24 novembre 2015

Que reste-t-il des efforts de rentabilité des postes publiques ?

Ces derniers jours, deux opérateurs postaux publics sont sous le feu de la critique alors qu'ils luttent pour leur équilibre financier.


En France, l'association de défense des consommateurs, UFC - Que choisir a publié, hier lundi vingt-trois novembre 2015, son bilan régulier des services rendus par La Poste, très largement repris par les médias français.

Les redites sont nombreuses, mais, aux yeux de l'Union fédérale des consommateurs, rien ne change : - augmentations déraisonnables des tarifs postaux des particuliers alors qu'elles sont bien plus conformes à l'inflation pour les entreprises,
- encouragement à la « lettre verte » donc à accepter un service dégradé avec livraison à deux jours au lieu d'un pour la lettre prioritaire, très coûteuse en termes de coût d'exploitation.

Et spécialité de l'association : le testing colis au cours duquel plusieurs clients-tests se voient proposer trop souvent un service coûteux sans être informé des formules moins chères. Et des délais de livraison très fluctuant pour douze pour cent des essais.

UFC - Que choisir de clore en rappelant le rôle que sont censés jouer l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) sur la manière d'évaluer les coûts du service universel en associant des représentants des consommateurs d'une part.

Et l'État d'autre part, dont j'ai déjà évoqué le double rôle comme nous, citoyens-actionnaires et clients, à qui il est demandé de garantir que la forte augmentation des tarifs entraînent un gain de qualité de service rendu.

Pas gagné : le site Politis cite la branche postes et télécommunications du syndicat CGT qui signale la disparition du colis économique à compter du quatorze décembre prochain... Juste avant les fêtes de fin d'année et malgré le programme Cohesio, ça jure.


Aux États-Unis, c'est l'hebdomadaire britannique The Economist du vingt-et-un novembre qui taille dans les problèmes financiers et politiques de l'United States Postal Service.

L'USPS a annoncé, le treize novembre, une perte de cinq milliards de dollars au cours de l'année fiscale 2015, dans un contexte de chute du courrier particulier prioritaire avec les communications et les paiements électroniques.

Côté colis, l'opérateur postal - comme La Poste avec ses multiples filiales - états-unien est combattif : livraison pour Amazon le dimanche pendant l'Avent (tiens, tiens), livraison de nourriture : l'article cite l'exemple du marché aux poissons de New York dont les commandes des restaurants sont livrés par USPS... Comme en Alaska après tout.

Cependant, l'hebdomadaire économiquement libéral souligne les défauts du système postal : sa dépendance à des contraintes indépendantes de sa volonté.

Le Congrès des États-Unis impose à l'USPS des règles drastiques : une loi de 2006 lui impose de disposer dans ses finances de soixante-quinze ans de pensions de retraite des postiers... Colossal, semble-t-il. À côté, l'ouverture réduite des bureaux ruraux et la réduction de trois cent mille postes est une goutte d'eau.

Surtout, toute modification de ce que peut faire l'USPS dépend d'une loi du Congrès... Peu commode et peu réactif : la Prohibition interdit le transport postal d'alcool et Dieu sait quelles autres productions, la semaine de six jours pas toujours nécessaires partout vu le peu de courrier,...


Bref, les deux opérateurs publics tentent des stratégies pour contenter financièrement leur actionnaire, tentant de fonctionner comme des entreprises libres de leurs stratégies... mais se heurtent à deux murs de verre : l'État-actionnaire ne prend pas le risque de soutenir ces stratégies et les consommateurs-coactionnaires sont très critiques face à tout changement.

The Economist a la solution préférée de son courant de pensée : privatiser. Observons donc le cas Royal Mail dans les prochaines années.

lundi 23 novembre 2015

Marronnier de zinc saucé au cuivre

... ou d'acier saucé pour la recette britannique qui a influé sur la recette €uropéenne.

Le marronnier journalistique de l'élimination de la plus petite pièce de monnaie en usage dans le pays revient régulièrement comme hier soir, dimanche vingt-deux novembre 2015, contre le centime de dollar des États-Unis dans l'émission humoristico-intelloremuante Last Week Tonight présentée sur HBO par John Oliver.
Capture d'écran : l'émission poste le monologue thématique de l'émission sur youTube (HBO est une chaîne à péage).
Tel un marteau-pilon qui frappe incessamment jusqu'à ce que l'empreinte ait marqué, une émission de plus a expliqué au public pourquoi il faut cesser la frappe courante de la pièce de one cent à l'effigie du président Abraham Lincoln.

Les arguments sont les mêmes que pour les pièces d'un et deux centimes d'euro, jamais émise par la Finlande en 2002, et cessée rapidement par les Pays-Bas et la Belgique, et désormais l'Irlande. Dès l'émission de l'euro fiduciaire, les deux premiers et, ces deux dernières années pour les deux derniers, le montant total payé en billets et monnaie est arrondi au multiple de cinq le plus proche.

Le coût de production de la pièce est supérieure à sa valeur faciale ; certes, mais ça reste de la valeur marchande... Non pour les citoyens remontrés par John Oliver à partir de deux exemples de reportages-marronniers des chaînes locales : le reporter jette des cents par terre dans la rue et... PERSONNE ne les ramasse, voire affirme un refus.

Dans un sondage, en 2002, Gallup se vit répondre par deux pour cents des sondés qu'ils jetaient les pennies à la poubelle... Émission satirique oblige, d'autres exemples d'usage volontaire ou pas sont présentés : [auto-censure, pas si prêt du petit-déjeuner ou du dîner selon votre fuseau horaire], étudiant payant en pennies onze mille dollars d'amende pour mauvais stationnement dans son campus et un toutou qui a englouti une centaine thésaurisés en bocal par son maître.

Après l'annonce irlandaise, le buzz médiatique a repris en France entre interrogation dans le vide (Fortuneo qui rappelle que le Parlement n'a pas été saisi par le gouvernement) et avertissement au lecteur : vos centimes d'euro valent de l'or... C'est connu que les spéculateurs de monnaie monégasque, capable de créer une remuade en pleine principauté, vous ont laissé un centime de Monaco sans trace d'usure dans le porte-monnaie.

Les craintes sont des fantasmes tant que l'unité retirée est minime face aux aléas économiques qui influent sur les prix, comme le rappellent l'histoire du retrait de la pièce d'un demi-penny au Royaume-Uni en 1984. En un an, le taux d'inflation de cinq pour cent monte à six puis revient à la situation antérieure.

Aux États-Unis, reste deux points que les €uropéens n'auront pas avec les centimes d'euro : le premier est la crainte d'effacer la mémoire d'Abraham Lincoln, la figure de l'abolition de l'esclavage dans l'esprit collectif. Oliver de conclure : mais Lincoln est partout ! Sur une montagne et le billet de cinq dollars, cinq cents fois plus que le penny!

Le second est le lobbying d'une entreprise de zinc qui fournit les disques de base... Oliver liste l'ensemble des filiales du groupe, prouvant qu'elle peut développer d'autres secteurs zingueux dont les bijoux-fantaisie.

Je n'ai rien trouvé sur l'envie de retrait du penny britannique, sauf une banque qui propose gracieusement un service fort utile : la Magic Money Machine de Metro Bank compte votre monnaie et vous repartez avec de légers billets de banque.

Vu le contexte français, nulle abolition à venir : allez disperser vos centimes là où ils sont bienvenus, comme le marché du village et du quartier, le pharmacien, etc. ou dévisser les vis de blocage de certains appareils électro-ménagers, garder à l'heure les pendules d'antan.

samedi 21 novembre 2015

Efficace colis décoré d'Yvert pour livres-références

Compliments à Coliposte et à Yvert et Tellier et sa section bibliothèque hors catalogues (ma préférence allant aux informations et connaissances qu'aux cotes).
Comment repérer un colis philatélique.
Ayant trouvé une curiosité que j'évoquerai plus tard et la réputée épuisée Introduction à l'histoire postale [de France] des origine à 1849 de Michèle Chauvet (reçue la deuxième édition de 2002 ; la première de 2000 est épuisée), la commande en ligne est passée dimanche soir, expédiée le mercredi dix-huit et délivrée vendredi matin.

Pour l'ouvrage en deux volumes de madame Chauvet, vous pouvez lire la critique de l'Académie européenne de philatélie.

Un service Colissimo expert contre signature efficace compris dans les sept euros de frais de port. Raisonnable. En dehors d'un colis qui avait passé la journée posé contre la porte de mon appartement parisien à l'époque, je n'ai jamais rien eu à redire au service colis de La Poste.

Étiquette d'affranchissement et de direction du colis.
Ce qui est plaisant est la décoration de la partie supérieure du colis, construit comme une boîte en deux parties, inférieure et supérieure, reliées par du scotch. L'entreprise philatélique y a imprimé de nombreux simili-timbres évoquant des peintures à deux personnages, paysages de vestiges gréco-romains, Paris et sa Tour Eiffel.

Encore mieux, Yvert proposait ce volume, jugé essentiel au philatéliste et préphilatéliste de France comme sa suite de 1848 à 1878, bien moins cher que des concurrents actuels sur internet : cent euros, une affaire. Et ils en ont encore !

Le tableau final du parcours suivi du colis d'Amiens à Montpellier. Quel bilan environnemental ?

Je reviendrai sur l'autre élément de ma commande, le premier numéro d'une revue de 2000 désormais épuisé sur le site Yvert et Tellier.

lundi 16 novembre 2015

Variétés diverses et guerre postale dans le Commonwealth

Une fois passé deux lecteurs et la chronique L'avocat du diable de John Crace sur l'intérêt de l'émission Star Wars de Royal Mail du vingt octobre dernier avec toutes les interrogations sur la Force de l'argent, le numéro daté décembre 2015 de Stamp Magazine permet au lecteur de partir en voyage dans tous les coins de l'ancien Empire britannique et de s'interroger sur la modernité du Royaume-Uni.


De la visibilité de la mixité au Royaume-Uni
Pour cette dernière, Jeff Dugdale a recherché la mixité raciale sur les timbres du Royaume-Uni depuis les années 1960 : depuis la diversité des enfants anonymes des timbres sur le scoutisme jusqu'aux militants des droits civiques, acteurs de théâtre et sportifs.
Portrait de Mary Seacole par Albert Charles Challen vers 1869, conservé à la National Portrait Gallaery (domaine public, fichier disponible sur commons.wikimedia.org).
Certains crieront à la mode, au communautarisme, aux minorités envahissantes jusqu'à remarquer un des timbres du cent cinquantenaire de la National Portrait Gallery de Londres, émise en 2006 : Mary Seacole, infirmière née en Jamaïque, portant ses décorations pour avoir établi - en dehors de l'institution militaire qui avait refusé ses services - un hôpital pour les soldats blessés lors de la guerre de Crimée... au milieu des années 1850 et sur la presqu'île de Crimée !


Quand Tonga eut sa première reine (et les premiers timbres autocollants)
Couronnée dans un contexte dynastique difficile, la Reine Salote Tupou III accompagna Tonga et une relative modernisation de 1917 à sa mort en 1965. John Winchester conte sa jeunesse dans l'espoir de son père remarié d'avoir un fils et son seul voyage en Europe pour le couronnement de la Reine Elizabeth II en 1953.

Postalement, elle est connue pour avoir forcé Walter Quensell à employer la pirogue pour le courrier en boîte de conserve, la Tin Can Mail de l'île Niuafo'ou, après la mort d'un nageur-postier lors d'une attaque de requin en 1931.

Philatéliquement, elle vécut les révolutionnaires émissions autocollantes et métalliques de 1963 et 1964, dorées, avant que le pays ne poursuive sur papier avec l'imprimeur britannique Walsall. Moquées, mais aujourd'hui, pour qui continue-t-on d'émettre des timbres gommés ?

Sur des exemplaires de ces autocollants dorés sur lettres, voir Rodney A. Perry sur The Philatelic Database le douze juin 2008.


Les Britanniques face à une république rebelle (encore !)
Moins joyeux, mais intense en histoire postale, Alastair Gunn tente de rassembler les émissions philatéliques et les usages sur courrier des timbres des quatorze ans de la république rebelle de Rhodésie de 1965 à 1979.
Un exemplaire personnel du timbre émis un mois après la déclaration unilatérale d'indépendance que Gunn signale comme ayant fait l'objet de faux nombreux malgré une cote faible. Si vrai imprimé par Mardon à Salisbury.
L'histoire est un drame des indépendances de l'Afrique australe britannique : sur le modèle de l'Afrique du Sud de l'Apartheid, les Blancs de Rhodésie du Sud refusèrent l'établissement d'une démocratie qui aurait donné un pouvoir politique au reste de la population, contrairement à la Zambie et au Malawi qui prirent leur indépendance et nouveau nom en 1963.

Le onze novembre 1965, le gouvernement blanc déclara unilatéralement l'indépendance de la colonie, avant de se proclamer république... puis, après une guerre civile, de se replacer sous un statut colonial pendant trois mois en 1979, le temps de conclure un accord qui établit enfin le Zimbabwe.

Les aléas politiques entrainent des courriers qui ont été affranchis avec les timbres coloniaux de Rhodésie du Sud et ceux de la nouvelle Rhodésie-tout-court. Mais, pour les courriers expédiés vers le Royaume-Uni, le Post Office fut intraitable avec les timbres de la république rebelle :
- Rhodésie, effigie royale de Dorothy Wilding, monnaie en livre/schilling/penny = ok ;
- mention d'indépendance, pas d'effigie, ou devise décimale dollar/cent = timbres non acceptées = taxe pour le destinataire.

Cela donne des plis ou des timbres oblitérés dans des situations peu habituelles : taxation malgré des timbres émis officiellement, timbres libellés en deux devises en 1967-1968, et, quand, à l'approche du dénouement approche le trente-et-un mai 1979, retrait du nom du pays rebelle de la couronne extérieure des cachets d'oblitération.


D'une guerre postale rhodésienne aux catalogues des guerres postales
Cet article sur cette période de l'histoire philatélique et postale du Zimbabwe fait écho à un échange de long terme entre membres de la Royal Philatelic Society London sur le thème des guerres postales : quand la poste d'un État refuse d'admettre certaines timbres-poste émis par un autre État.

Dans The London Philatelist daté novembre 2015, Jan Heijs évoque justement cette délicatesse entre la poste britannique et les timbres rhodésiens, ainsi que quelques exemples de timbres ouest-allemands évoquant des villes historiquement allemandes, mais situées en Pologne depuis 1945.

Heijs propose les quelques références qu'il a trouvées dans les textes de l'Union postale universelle et qui servent de justification par les États blessés. Ils proposent deux ouvrages-catalogues de ces conflits philatéliques : qu'il a écrit avec Burhop, Catalogue of postal war 1870-2008 alors dans sa septième édition en allemand et en anglais, et celui sur la période classique de Elsner Wolfgang, The 'Classical' Postal Wars - before 1848 bilingue également.


Aérophilatélie autour des Rhodésies
Pour ceux qui souhaitent mêler histoire postale, poste aérienne et enquête policière, toujours dans ce numéro du London Philatelist, Neil Donen et Keith Harrop s'interrogent sur le nombre véritable d'enveloppes ayant voyagé sur le tout premier vol de la ligne aérienne Londres-Lusaka, alors en Rhodésie du Nord, en 1935.

Quinze annoncent les ventes aux enchères et les catalogues spécialisés... Presque mais à cinq unités près, tantôt en moins, tantôt en plus, a écrit un expert aérophilatélique entre deux lettres distantes de trois décennies... en distinguant celles relevant des archives officielles et celles accessibles au marché public : les fameuses environ quinze.

Huit pages d'enquête et d'une recherche historique établissent une vérité et surtout une leçon aux acheteurs : bien connaître le domaine concerné pour estimer la réelle rareté de la pièce.

dimanche 15 novembre 2015

Autour de l'Espagne, de Gibraltar à Cuba via la Grande Guerre, en novembre à la RPSL

Les à-côtés de l'Espagne font de ce pays un discret invité fil rouge de la Royal Philatelic Society London en ce mois de novembre 2015... dans mon raisonnement en tout cas.


Dans London Philatelist, Stephen Viñales et Richard Garcia propose la genèse administrative et artistique de l'émission d'usage courant de 1953. Réalisée à partir des photographies de Norman Cunning, employé du gouvernement colonial, la série aurait dû compter deux timbres à part : le £1 bicolore aux armes de Gibraltar et un 1/2d annulé.

Ce demi-pence était illustré d'une carte replaçant Gibraltar dans la baie que le territoire britannique partage avec la ville espagnole d'Algésiras ; le portrait d'Elizabeth II par Dorothy Wilding imprimé en Espagne... Abandonné pour éviter un incident diplomatique.


Au-delà de l'océan, Yamil Kouri, natif de Cuba et résidant aux États-Unis, a présenté une conférence du jeudi 5pm, ce douze novembre, consacrée aux premiers timbres-poste des Antilles espagnoles de 1855 à 1865. Un type colonial à l'effigie de la Reine Isabelle II et sans le nom des deux colonies d'usage : Cuba et Puerto Rico.

Trois valeurs, mais plusieurs filigranes, et des usages connus seulement pour une île et pas l'autre, plus les usages depuis l'étranger (?!). Un long fichier pdf attend le visiteur de la Société, l'adresse de la vidéo pour les membres au cours de laquelle Kouri évoque abondamment les surcharges Y1/4 de Cuba, celle de 1855 puis celle provisoire de fin 1859-début 1860.

Une conférence exigeante, mais enrichissante.


Par-delà le temps, l'Espagne fut une partie de l'immense empire de Charles Quint, puis des rois de la famille Habsburg. Dans la salle de conférence et d'exposition au 41 Devonshire Place, siège de la RPSL, la collection exposée ce mois-ci est offerte à la curiosité des visiteurs par Lubor Kunc.

Cent-huit panneaux sur la poste militaire de l'Empire d'Autriche-Hongrie au cours des opérations de la Grande Guerre, de 1914 à 1918. Internet et l'informatique permettent de consulter aisément la collection sous forme d'un livre en ligne (non téléchargeable).


Sur le site de la Royal Philatelic Society London, les collections exposées depuis 2011 sont consultables par ici ; les conférences des douze derniers mois par là ; et les numéros de l'année de The London Philatelist achetables en pdf vers là. Les membres disposent des liens vers les vidéos des conférences et un accès plus étendu aux ressources du catalogue.

samedi 14 novembre 2015

La semaine n°2015-46 sur SebPhilately

Parce que vivre, s'occuper sans haïr, se cultiver et partager est la cause des malheurs du monde par la faute de ceux qui n'ont pas cette curiosité et qui envoie au suicide ceux parmi nous qui n'ont pas eu notre chance de savoir nous divertir hors des difficultés du quotidien.

Alors, lisons, visionnons, chantons, dansons, sportons, philatélions malgré les événements violents en Afrique, au Proche-Orient et à Paris.


L'édition anglophone de ce blog est relancée - peut-être pas durablement, mais qui sait - entre traduction non systématiques des articles en français et articles ciblant un public non francophone.

Dimanche huit novembre : résumé de la semaine 45 de SébPhilatélie.
Avantageux pour ceux qui veulent me lire plus vite.

Mardi dix novembre : les pionniers de l'Aéropostale dans une France d'uchronie.
Traduction de l'article bédéphile et uchronique français du lundi vingt-et-un septembre 2015.


Et deux articles inédits que je n'envisage pas de traduire en français.

Jeudi douze novembre : les blogueurs résument le Salon d'automne de Paris 2015.
Des hommages à l'illustrateur Marc Taraskoff à la sortie du catalogue Spink de France, en passant par la passion de Pierre Jullien pour les artistes et un vidéaste.
La couverture du Spink 2016, héritier du Dallay, en espérant que, dès 2017, le nom du marchand zombie sur-utilisé disparaîtra (boutique de philamurat.fr)
Vendredi treize novembre : un historique du catalogue Dallay | Spink...
... en essayant de réécrire la période Maury en mode histoire de zombies, qu'il serait bon de conclure.


À dans une semaine ou deux pour le prochain résumé hebdomadaire, selon le loisir, le temps disponible, les événements inattendus,...

vendredi 13 novembre 2015

Nouvelle formule de Timbres magazine : du sondable au souhaitage

... ou verse-viça.

Comme promis dans le billet maritime du dimanche vingt-cinq octobre 2015, le récit de mes interrogations face à la nouvelle formule du mensuel français Timbres magazine.

Loin de moi l'idée de casser le travail réalisé par Gauthier Toulemonde et son équipe, juste un étonnement. Profitons, en effet, de l'existence d'un magazine mensuel vendu en kiosque et pouvant attirer de nouveaux lecteurs ; j'ai visité des pays en Europe où les buralistes paraissaient découvrir que la collection de timbres pouvait faire l'objet d'un magazine qu'ils vendraient...
Couverture du numéro 167 de mai 2015 : huit articles à la une (philatelistes.net).
Tout commence fin avril 2015 avec l'éditorial du numéro 167 daté mai 2015, numéro important puisqu'il est celui qui va être montré aux non-lecteurs du magazine au salon européen de Londres, aux 4 Jours de Marigny, à Paris, puis au congrès fédéral à Mâcon.

Et là, la dernière phrase de l'éditorial heurte : « Bonne lecture avec ce numéro qui fait la part belle à la thématique ».

Première réaction épidermique et de mauvaise foi : lever les yeux au ciel en se disant qu'il va y avoir des dizaines de pages sans intérêt de champignons, faune et flore variées,... Pire selon la couverture : Elvis et Brigitte Bardot largement décolletée sur feuillet de Guinée-Bissau... Le petit cadre page 73 apportera une caution philatélique en avertissant que les vignettes pseudo-postales et autres timbres de complaisance sont sans valeur dans une collection sérieuse sur les acteurs et actrices français, juste sous un bloc « Emmanuelle » de la même Guinée.

Deuxième réflexion après lecture du numéro : ce numéro semble comme d'habitude en fait. Les deux tiers de l'article sur le King développent de nombreuses pièces états-uniennes et de nombreux articles approfondissent de la monographie (variétés d'Empire), du pays ancien (les timbres du Dodécanèse), un graveur et ses essais (Pierre Munier).

Et, outre l'étude des pièces des chroniqueurs habituels - très loin des actrices érotiques et des cartes postales sur la prostitution - signe trimestriel que Timbres magazine semble chercher du lecteur « ringard, masculin, vieillot » pour compléter ceux qui lisent les autres articles comme le magnifique article de Guy Dutau sur une des toutes premières lettres entre Tahiti et le Chili en 1861 !

Bon, laissons le rédacteur en chef convaincre le public thématiste et amateur de seins nus sur timbres dans des pays où ses tenues sont sûrement aussi inimaginables sur le courrier que L'Origine du monde sur timbre de France.
Couverture du numéro 170 de septembre 2015 : quatorze articles en une (philatelistes.net).
Sauf que la nouvelle formule débarque avec le numéro 170 de septembre suite aux avis d'une partie des lecteurs et là, un festival de haussement de sourcils et de soupirs déçus de ma part : « une part plus importance aux nouveautés [des principautés et collectivités d'outre-mer] », « réduit la pagination de certains articles », « la place de la France et de ses ex-colonies (...) sera plus significative », « l'accent sera mis sur le timbre, un peu moins sur l'histoire postale ».

Auquel s'ajoute « les thématiques seront à l'honneur » dans la même phrase que « davantage de papiers accessibles à tous dans l'esprit de Timbroloisirs ». D'accord, l'histoire ne doit pas être la seule thématique présente, mais de même pour la thématique mamelles...

En clair, j'aime lire des articles solides et approfondis, sur l'ensemble des espaces du monde du dix-neuvième à nos jours, avec autant que possible des courriers réels et pas seulement des listes de timbres et de cotes : bye, bye si je prend l'éditorial à la lettre.

Cependant, je retrouve le premier article de quatre pages d'une série de Laurent Veglio1 qui ressemble fort à de l'histoire postale maritime coloniale britannique auquel s'ajoutent les timbres et lettres du Canal maritime de Suez par un dénommé Gauthier Toulemonde, et ainsi de suite.

À mes yeux, des articles comme d'habitude, mais raccourcis de force à deux, trois ou quatre pages peut-être. Pour rentrer quoi ?

De plus grandes reproductions des nouveautés philatéliques de France & compagnie et deux pages de catalogue de timbres sur l'Oubangui-Chari-Tchad de 1915 à 1922 avec cotes en force. Heureusement qu'il y a aussi les bureaux existant à l'époque pour ceux souhaitant ne pas faire seulement dans l'achat de neufs. L'allongement des pages fournies par l'actualité des clubs est une bonne idée tant que cela ne devient pas le nouveau catalogue pour commander des timbres personnalisés.

Couverture du numéro 171 de novembre 2015 : dix articles annoncés (philatelistes.net).
Au bout de trois numéros à ce régime, je suis circonspect sur la notion de nouvelle formule : une impression tenace que rien n'a changé [et c'est très bien - pas de contre-sens ici] sauf l'accroissement du nombre d'articles dans un magazine qui en annonçait déjà beaucoup sur sa couverture... Les articles publiés représentent-ils vraiment la richesse proposable par les auteurs ?

L'histoire postale et artistique de pourquoi telles émissions continue, de même que les articles omniprésents où le courrier est au cœur des articles.

Est-ce que les ajouts et modifications ont satisfait ou au moins rassuré ceux qui se sentent dépassés par autant de connaissances historiques et philatéliques ? Ou qui veulent à chaque numéro que soit évoqué leurs spécialisations sinon ils lâchent leur abonnement ?

Une chose est sûre : Gauthier Toulemonde fait un bon travail de médiation entre les demandes de l'ensemble de ses lecteurs, et je ne lui envie pas cette diplomatique position.

Notes :
1 : Laurent Veglio m'ayant écrit depuis l'article du vingt-cinq octobre, il m'a indiqué les pages qu'il a écrites au sein d'un site en italien : Il Postalista. Et j'espère un jour un livre Director's Cut de sa série d'articles en cours.

mardi 10 novembre 2015

Douzième timbre Postcrossing en Ukraine

La poste ukrainienne a marqué la Journée mondiale de la poste 2015, encouragée chaque neuf octobre par l'Union postale universelle, en émettant un timbre promouvant le site d'échanges de correspondance par carte postale Postcrossing, qui, par ailleurs, a dépassé les trente millions de cartes envoyées le trente juin dernier !
Le timbre encourageant la correspondance et l'amitié avec l'Ukraine (blog Postcrossing).

Timbre n°12 : 9 octobre 2015 par Ukrposhta en Ukraine en feuille de seize timbres autocollants.

La valeur faciale E correspond à... le site n'est pas facile de consultation et je ne suis pas doué en ukrainien... E = Europe ?

Ukrposhta fournit également un mode d'emploi de Postcrossing sur son site. Le timbre-poste peut servir à la correspondance. Je ne relance pas la pétition pour un timbre français, son initiateur l'ayant retirée et bien que les expéditeurs français ne représentent que deux pour cent du total.

lundi 9 novembre 2015

Marianne soviétique française

Une « Marianne soviétique », encore de l'uchronie ? Non, l'espoir d'un artiste en 1925 rappelé dans le  numéro 417 daté novembre 2015 de L'Histoire dans son dossier principal s'interrogeant pourquoi plusieurs catégories sociales ont cru dans le communisme au vingtième siècle.
Reproduction de la carte postale du dix centimes de Jules Grandjouan (L'Histoire, novembre 2015).
En illustration de l'article introductif de Michel Winock, un projet de timbre de la future République soviétique française, créé par l'illustrateur Jules Grandjouan : étoile rouge, fleurs roses et rouges, récoltes abondantes et une maxime : « Homme, règle tous tes actes en vue du bien de la société communiste ».

L'œuvre de 1925 est un ensemble de cinq cartes postales et a eu pour but de circuler. Le lot complet est visible sur ces deux ventes aux enchères (mise à prix : trois cents euros) ici et . Elles ont été reproduites, nous apprend l'article de Wikipédia sur l'artiste, dans l'ouvrage de Christian Henrisey, Postiers en grève 1906-1909, publié par le Comité d'entraide Sud-Est PTT en 1995.

Les autres thèmes : une jeunesse inspirée par Lénine, deux travailleurs assurant la vie de quatre inactifs, une mère et son bébé dont le traitement social sera l'avenir de la civilisation d'après la légende. Un quadrige solaire évoque l'internationalisme puisque « le soleil ignore les patries et répand ses bienfaits sans souci des frontières ».

Au dos de chaque carte, sous la partie correspondance : « ... et rappelle-toi que si la République Soviétique Française n'existe pas encore en fait, elle est déjà dans tous les cœurs. »

De profondes réflexions en pleins débats sur la valeur du discours politique face aux réalités de la mondialisation libérale et de la durabilité de notre développement.

dimanche 8 novembre 2015

Stephen Colbert s'amuse de la billetophilie

Dans son émission The Late Show du mardi trois novembre 2015, l'humoriste Stephen Colbert a présenté tout en amusant son public de la collection des billets de banque selon leur numéro de série.
Après une longue introduction sur le papillonnage sur internet... le quart d'heure de gloire pour un site de passionnés (capture à partir de youTube - CBS).
L'extrait est visible sur youTube, posté par la production de l'émission diffusée sur CBS depuis septembre dernier.

Dans le sketch concerné, il rappelle les atouts et contraintes de « l'infinet » : tout se trouve sur internet - comme la teneur en vitamine C des fruits qui poussent à Hawaï - mais en faisant oublier à l'utilisateur ce qu'il était parti chercher au départ.

Ce qui ressemble à mon hier matin de recherche d'un sujet d'article jusqu'à une révélation belge.

Ainsi, d'un fil de discussion sur les forums Reddit l'a amené vers une image stockée sur Imgur et enfin vers un site d'information de Floride, il a découvert le site CoolSerialNumbers.com, dédié aux collectionneurs de billets de banque états-uniens au numéro de série numériquement particuliers : voir la liste sur ledit site.
Attention, la fusée de la dérision est en cours de montage... Le trop plein de sérieux va entraîner quelque chose de drôlissime (capture à partir de youTube - CBS).
Le site est présenté sérieusement tout en moquant les spectateurs qui, à l'annonce que le billet d'un dollar au septuple 7 est vendu deux mille cinq cents dollars sur le site, se sont jetés sur leur porte-feuilles pour une recherche intensive en regrettant d'avoir été si généreux avec les danseuses, le week-end précédent.

Colbert remercie le webmestre du site de rappeler « qu'on peut devenir riche en collectionnant de l'argent »... mais que lui préfère « collectionner les numéros de série des cartes bancaires des autres ». Et là, le festival commence.
Deux splendides exemplaires de la collection de Colbert (capture à partir de youTube - CBS).
Car Stephen Colbert est lui-même un collectionneur : pour trois mille cinq cents dollars, une rare impression à l'envers du billet d'un dollar et une pièce unique d'un Andrew Jackson émotif dont le visage plié change selon l'inclinaison pour un modeste million de dollars.
Un billet dessiné, pièce d'humour autant qu'avertissement aux nouveaux amateurs (capture à partir de youTube - CBS).
La moquerie avertit ainsi discrètement les nouveaux collectionneurs contre les présentations fantasques que certains vendeurs emploient sur internet pour se débarrasser à bon prix de billets normaux voire de faux.

Mille dollars pour un rare Washington au bandeau de pirate que les philatélistes identifieront à de nombreuses impressions par ordinateur de surcharges et d'oblitérations frauduleuses.

Finalement, qu'en pensent les intéressés : collectionneurs et webmestre de CoolSerialNumbers.com ? Retrouvés sur un forum de discussion toutes collections, ils sont très amusés et heureux de l'éclairage sur leur loisirs. Le site explose son attractivité en passant de quelques centaines à quelques milliers de visites quotidiennes, mais pas encore de ventes supplémentaires.


The Late Show with Stephen Colbert mêle, avec humour, sketches, critique de l'actualité et entretien avec scientifiques, écrivains et stars - voire politiciens inconscients - tous les soirs de semaine sur CBS. L'émission satirique précédente de Colbert sur Comedy Central est encore visible sur l'Infinet : il y interprétait une caricature de journaliste républicain version teapartyste.

samedi 7 novembre 2015

Joue-la comme Benetton en 2016 en Belgique

Étonnamment, cette semaine, les sites d'information francophone de Belgique - la RTBF notamment - et de France - généralistes, mais aussi de presse d'inspirations chrétienne et musulmane - bruissent d'un timbre qui sera émis le vingt-quatre octobre 2016 : un an d'avance alors que la plupart des émissions de timbres leur passe bien au-dessus de leur tête. Qu'est-ce qu'il se passe ?
La tolérance, sujet d'un timbre de Belgique, en 2016 (© bpost)
En début de cette première semaine de novembre 2015, bpost, anciennement La Poste, a annoncé en quatre diaporamas le programme philatélique de 2016 : 1, 2, 3 et 4.

Et c'est au quatrième trimestre que l'émission ci-dessus a attiré le regard des journalistes, comme celle de la marque vestimentaire Benetton au temps d'Oliviero Toscani : un rabbin, un évêque et un imam, professant dans les trois régions de Belgique, joignent leur main face à l'objectif de Lieve Blacquaert.

Un slogan en néerlandais et en français : « Tous différents » et l'image sous-entend « , tous solidaires », « et alors ? ».

Un timbre d'apparence simple, mais où tout est mis en scène pour donner force à un message hautement nécessaire dans le contexte actuel.

Hélas, convaincra-t-il autant les collectionneurs et les expéditeurs de courrier que les quatre enfants du Roi Philippe ou un Émile Verhaeren calligrammé (émissions du quatorze mars) ? La Résistance belge en 1916 ou de nouveaux oiseaux de Buzin, captés en plein vol (treize juin) ? Une saisissante vue nocturne du pays ou les animaux menacés du continent africain voire du feuillet de l'anniversaire du magazine Tintin conçu tête-bêche pour cause de bilinguisme (vingt-deux août) ?

Et, enfin, le même jour d'octobre, émis en même temps qu'une série de dix prix Nobel belges et de belles photographies de super lune dont la prochaine aura lieu le quatorze novembre 2016.

Dans tous les cas, même sans matériaux spéciaux, de formes étranges, un bien beau programme philatélique mêlant classicisme et modernité, valeurs morales et plaisirs d'écrire.

vendredi 6 novembre 2015

Ça bouge enfin à φl@πosτe en 2016 ?

Alors que la Salon philatélique d'automne a lieu à Paris, comme chaque début de novembre, le directeur de φl@πosτe, Gilles Livchitz, a décidé d'annoncer quelques révolutions dans son champ de compétence qu'il a dû finir d'explorer et de comprendre depuis son ingénuité au congrès φédéral de 2014.

Révolution au sens astronomique du terme : un retour à l'avant celle que l'on ne doit pas nommer ? Ou a-t-il réussi à débloquer des verrous intragroupostaux que Françoise Eslinger n'était pas parvenu à lever dans un contexte différent ?

Pierre Jullien résume les principaux points de cette conférence du jeudi cinq novembre 2015, avec - habitude de lemonde.fr désormais, en permettant de consulter et télécharger le fichier pdf du diaporama.


Tiens, l'Enseigne va arrêter de nous les briser ?
Ainsi, trois cents bureaux de poste, soumis à la direction de l'Enseigne, vont recevoir un bureau philatélique. Quelle innovation après avoir fait disparaître les bureaux philatéliques existant, jamais remplacés si leur agent est parti à la retraite, complètement intégré dans les guichets du bureau principal sinon.
Voilà la France des clients de φl@πosτe, donc d'une certaine manière de la philatélie actuelle : inquiétant pour certains endroits (capture d'écran d'un pdf de La Poste, par l'intermédiaire de Pierre Jullien).
La situation se présente, par exemple, au bureau de Montpellier-Préfecture, dans lequel les connaisseurs se présentent - sans ticket numéroté - shocking des autres clients - directement à un des deux anciens du bureau philatélique pour leurs achats.

Ceux qui ne connaissent pas cette habitude ? Il fallait espérer qu'ils connaissent le magasin en ligne de La Poste.

Le guichet sera-t-il décoré particulièrement, tout en maintenant sa polyvalence en cas d'affluence ? Quel est le deal financier conclu entre l'Enseigne et φl@πosτe ? Quelle part de la marge φl@πosτale va devoir partir vers l'Enseigne pour qu'elle supporte (dans tous les sens du mot en français et en anglais) ce retour d'image et d'espace ?

Quant à la répartition, l'entretien entre le directeur et les présidents d'associations fédérées va être houleux selon les départements oubliés car les nouveaux bureaux philatéliques seront les interlocuteurs privilégiés des associations souhaitant un bureau ou une oblitération spéciale. Une réponse sera probablement : aux collectionneurs des départements vides de pousser les écoles à se tourner vers les malettes pédagogiques de φl@πosτe, présentées également pendant cette conférence.


Les Britanniques avaient raison... enfin sur un truc.
Ça y est : un employé de φl@πosτe a dû être envoyé, sous menace j'imagine, d'aller dans un salon philatélique dans l'horrible London - allez jouer à Assassin's Creed Syndicate, vous comprendrez la peur du malheureux de se rendre dans cette nouvelle Babylone.

Peut-être, le courageux directeur lui-même, tel un nouvel jeune Arthur ou - restons contemporain - un nouvel Hobbit présentant plus de curiosité que ses compatriotes, est parti, malgré les dangers, vers cet inconnu accessible en train à grande vitesse en trois heures trente depuis Paris...

Enfin, à Europhilex ou un des deux Stampex annuels, il a dû pouvoir y poster des plis en souhaitant une oblitération philatélique que la Royal Mail garantit sans double oblitération depuis longtemps par une pochette plastique et gratuite : voir ce billet de mars 2008.
Extrait du dossier de presse de la conférence du cinq novembre (par l'intermédiaire de Pierre Jullien).
Cependant, La Poste est une entreprise durable : comment protéger les oblitérations des manifestations philatéliques sans alourdir le bilan environnemental français, ni grever les bénéfices de φl@πosτe ?

Les collectionneurs pourront considérer ces enveloppes protectrices comme une forme d'assurance à quinze centimes l'unité et qui prendra les oblitérations du centre de tri à la place de la précieuse enveloppe spéciale.

Rien n'est dit dans le dossier sur le matériau employé : plastique (pas durable), papier (recyclable et qui ne manque pas à Boulazac).

Il restera le même problème qu'au Royaume-Uni : avec ce système, l'enveloppe à oblitération spéciale ne portera pas de code-barres saumon... et ne pourra pas être considérée comme ayant passé dans le circuit postal.


Hélas Esli... Sa création marquera encore.
Et sur l'illustration présentant cette pochette de protection, le signe du diable est apparu !

Le φ !

Si j'avais rappelé l'existence des pochettes britanniques en espoir 2015 pour la philatélie française, que j'ai souhaité le retour d'une émission jeunesse à faibles valeurs faciales cette semaine (je vous laisse découvrir les nombreuses idées de φl@πosτe pour éduquer les enfants au timbre), j'avais aussi espérer que quelques signes naturels annonçaient la disparition des nombreuses et néfastes nouvelletés des états généraux de 2008.

Hélas, un très gros φ pollue le dos de la nouvelle pochette φl@πosτale... soupir...

Si les artistes du timbre acceptent de créer avec, au milieu de leurs œuvres, un élément incongru qui n'a rien à voir avec le thème des émissions, l'entreprise La Poste ou la nation France : tant pis pour eux et pour les revenus de φl@πosτe.

Mon boycott à quatre-dix-neuf pour cent du programme φl@télique de la nââââtion continuera - l'exception restant, en 2015, un exemplaire du splendide Mâcon en soirée nuageuse de Pierre Albuisson et cinq timbres à forte valeur faciale de la Fête du timbre pour des cartes postales Postcrossing.



Cette révolution paraissait si prometteuse... Le chemin vers le Mordor sera bien long ; Livchitz supportera-t-il longtemps le poids à son doigt et sur son âme de cet Anneau de pouvoir nuisible en forme de lettre grecque qui lui permet d'imposer sa volonté aux collectionneurs ?

Suite de la saga du phi en 2016.

lundi 2 novembre 2015

The Legend of Zelda, le jeu où on reçoit toujours du courrier

Je vais choquer, mais tout mon temps de loisirs n'est pas consacré à la philatélie. Une partie l'est aux jeux vidéo, comprenant autant que possible de l'exploration d'un espace vaste depuis le très réaliste fantastique Skyrim jusqu'aux épisodes déjantés de Saints Row, en passant par l'ignoble série critique de la société états-unienne, Grand Theft Auto.

Néanmoins, je garde une tendresse pour une série plus morale : The Legend of Zelda de Nintendo, dont je viens de recommencer l'épisode Twilight Princess, sorti en 2006 sur console GameCube... Oui, je collectionne aussi mes anciennes consoles de jeu : ça évite de racheter le jeu en version dématérialisée.
Le facteur de Twilight Princess qui court dans la plaine avec les insignes de sa fonction (capture d'écran par le site Nintendojo.fr).
Et en rejouant depuis quinze jours à ce jeu, m'est revenu en tête l'importance du rôle de la correspondance et de la poste à partir de l'épisode Ocarina of Time sur Nintendo64 de 1998. Fréquemment, le héros se voit confier une lettre à transmettre dans une quête secondaire.

Mais, dans Twilight Princess, dès qu'un personnage non jouable (PNJ) envoie au héros Link, une information importante, le facteur arrive, essouflé, apporter au personnage donc au joueur, sans domicile fixe depuis que le Mal a insidieusement attaqué Hyrule, les missives : tenue du marathonien, casquette et drapeau rouges au lapin blanc...

Pourquoi un lapin ? Aucune idée, c'est un animal qui me semble absent de la série.

Pourquoi avec ce drapeau rappelant le service postal ? Inspiration japonaise ? La seule image répétitive que j'ai trouvée avec Google montre un facteur rural arpentant les routes en tenue légère et aérante, le courrier dans une poche étanche au bout d'un bâton.

Sur les sources d'inspiration du studio, la recherche commence dans l'histoire postale du Japon et des pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est.


Avec l'aide de Zeldawiki, un site collaboratif qui constitue une encyclopédie de la sage, on découvre que la catégorie service postal comprend onze articles. Celui consacré aux postiers rappelle que le rôle apparaît dans deux jeux de consoles de salon et quatre de consoles portable.
Le centre de tri au sein du bureau de poste dans The Wind Waker (copie d'écran du site zeldawiki.org).
Mais celui que le bureau de poste me remémore un mini-jeu à l'intérieur de l'épisode The Wind Waker de 2002, encore trouvable puisque publié pour Wii et de nouveau pour WiiU.

Dans ce jeu, le royaume d'Hyrule a été noyé par un déluge. Sur les îles, les peuples se sont adaptées : les Zoras, peuples aquatiques des épisodes précédentes, sont devenus des oiseaux spécialisés dans le service postal. Ils tiennent un grand bureau sur leur île, volent jusqu'au héros en cas d'urgence ou laisse des lettres dans des boîtes aux lettres dansantes dispersées dans les îles du jeu-océan.

Le mini-jeu amusera les aspirants postiers : dans un casier de six îles, il faut le plus rapidement et correctement possible envoyer les enveloppes vers la bonne case. Vingt roupies au premier essai concluant, un quart de cœur au second.

Un exemple de vidéo du mini-jeu sur youTube.


Pour finir, Link, héros de la série The Legend of Zelda, est apparu sur un des dix timbres du bloc Héros de la jeunesse, en 2005.
Link et son cheval Epona sur un des timbres du bloc Héros du jeu vidéo de 2005 (Phil-Ouest.com).
Ce bloc a été la dernière occurrence d'une série annuelle Collection jeunesse entamée en 1999 et qui a proposé des blocs de petites valeurs faciales sur des thèmes proches de ce qui semble être devenu le Coin du collectionneur. Tantôt les timbres ont valu dix ou vingt centimes, tantôt une paire formait le tarif de la lettre prioritaire, incitant les jeunes collectionneurs à des affranchissements mixtes.

À titre personnel, même si je n'étais pas dans la majorité des thématiques choisis de 1999 à 2004, je n'ai raté aucun de ces blocs et, en plusieurs exemplaires achetés, car leurs valeurs faciales permettaient une grande variété dans les affranchissements, notamment pour l'étranger.