Le libéralisme britannique c'est autant le thatchérisme qui privatise des services dont le profit devrait intégralement servir l'infrastructure (rail, amener l'eau et la retraiter), divise une activité en petits morceaux (les bureaux de poste d'un côté, le transport du courrier de l'autre)...
Avec comme conséquence, en 2023, que les entreprises ferroviaires et de retraitement des eaux sont à l'asphyxie côté service au public alors que leurs actionnaires se sont enrichis (et ont déjà dû revendre leurs parts à des gogos) : des rivières polluées par les rejets d'égouts, une Royal Mail filiale d'un groupe renommé devenu néerlandais et émettant des mini-posters pour fans des sagas des groupes d'amusement états-uniens. Le gouvernement, pourtant conservateur, envisage même de nationaliser de force des entreprises ferroviaires et d'eau jugés incapables de satisfaire le service public... Un peu tard, non ?
Un libéralisme britannique qui est aussi celui de la petite entreprise familiale et de la philanthropie du citoyen soucieux d'être autonome.
Hélas, ce libéralisme-là a un prix quand il n'y pas de repreneurs de même échelle. Il y eut l'exemple de la librairie philatélie Vera Trinder, passée d'une richesse immense de volumes dans un sous-sol au centre de Londres, aux entrepôts ruraux de Prinz.
Il y a désormais le Musée postal de Bath qui, ayant perdu son couple fondateur, a définitivement fermé en septembre, d'après une brève d'information parue dans Stamp Magazine daté novembre 2023.
Le musée fut fondé en 1979 par le couple Audrey et Harold Swindells (1920-2014 pour lui, 1928-2023 pour elle). Au départ, ils assemblent une collection d'histoire des postes et d'objets liés dans leur sous-sol, Great Pulteney Street. Harold, un buraliste, vendait déjà des timbres et des courrier aux collectionneurs.
De 1995 à 2003, le musée occupe ce qui fut de 1822 à 1854 l'ancien bureau de poste principal de Bath, sur Broad Street. Déjà, en 2003, l'inflation des loyers a forcé un déménagement vers Milson Quarter, où il rouvra en 2006 au sous-sol du bureau de poste, 27 Northgate Street.
Mais, la mort d'Audrey en juillet semble laisser les membres de la fondation encadrant le musée dans le désarroi : le musée est définitivement fermé en septembre avec la fin du bail du bâtiment occupé, bien que le loyer fut gratuit depuis que le Conseil local avait acquis l'ancien bureau de poste.
L'antenne locale de la BBC et le Conseil de Bath and North East Somerset expliquent que les discussions entre la fondation du musée et le Conseil n'ont pu aboutir, aggravé aussi par le départ de nombreux volontaires qui assurait le fonctionnement du Musée... Un aléa de la pyramide des âges de la philatélie ? Et, pour le Conseil qui prépare un musée de la mode, sûrement un problème financier : le gouvernement centraliste de Londres est assez... rat ces dernières années.
Le Conseil est intéressé de conserver dans un musée local les objets liés à Bath... tandis que la fondation cherche des musées pour accueillir les objets du musée des Swindells.
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