Ce jeudi quinze août 2024 en visionnage à la demande, et ce jeudi puis jeudi vingt-trois août sur la chaîne de télévision France 3, est diffusée la mini-série Ouija, un été meurtrier, une coproduction franco-allemande avec comme créateurs Thomas Bourguignon connu pour Baron Noir et Joerg Winger pour Deutschland 83.
Reprenant des thèmes de ces séries - le socle d'une carrière politique, l'impact de l'action des anciens sur le présent des générations suivantes -, la mini-série raconte apparemment la venue d'un groupe de lycéens allemands et de deux enseignants spécialisés dans le théâtre dans un village forestier des Alpes-Maritimes en août de la Coupe de monde de football 1982 .
Le but est qu'ils montent avec leurs correspondants une pièce qu'ils joueront devant le village sur le chemin d'une réconciliation initiée par un des anciens du village...
La scène où le bureau de poste et la boîte aux lettres se voient le mieux dans le dernier épisode (capture d'écran sur le site de France 3). |
... Philippe, octogénaire à l'alcool facile, qui n'assiste pas à leur arrivée puisqu'il disparaît encore une fois... avant que lors d'une de leurs premières excursions les adolescents retrouvent son cadavre.
Entre les adolescents qui se jaugent avec les activités d'été de leur village et de leurs familles respectives (bergerie, restaurant, un futur candidat à la mairie, l'intégration par le verlan), leurs parents qui vaquent à leurs occupations professionnelles dont une mère parmi les premières gendarmes de l'époque, ils semblent que ce soient ceux qui ont connu l'Occupation et la Résistance, dont le maire qui en a tiré le pouvoir local depuis, qui ont du mal avec l'énergie innocente du petit groupe.
Groupe qui découvre des lieux secrets au fil des épisodes à partir d'une séance nocturne de Ouija, au cours de laquelle un esprit les menace d'une malédiction, esprit auquel Frank, le jeune allemand aveugle, semble particulièrement sensible. Plus ou moins convaincus, ils partent à la recherche du premier indice.
La présentation par Caroline Constant dans L'Humanité, publiée le treize août, est très encourageante sur la mêlée intrigante des enjeux mémoriels de l'Occupation et de la Libération, mais aussi du mélange des genres policiers, de la vie quotidienne d'un village en été où tout se saurait, de la réactualisation des menaces des années 1930 à notre époque récente (tous les préjugés dont les Français sont capables, même contre un père harki) et d'une pincée de genre fantastique.
Les plus de quarante ans (aïe, ça commence à faire mal, mais tant que ce sont pas les années 90, ça ira pour moi) apprécieront un retour sur certains aspects des années 1980, même si des sous-intrigues rappellent que tout n'était pas rose. Les plus jeunes retrouveront de quoi inspirer leurs soirées musicales.
Les philatélistes et historiens postaux apprécieront la reconstitution de la façade du bureau de poste villageois avec l'oiseau postal de Guy Georget de 1960-1978 - pas encore mis à jour -et une petite boîte aux lettres jaune sur pied, particulièrement visible dans le dernier des six épisodes quand le groupe promeut sa pièce dans les petites rues.
Petit anachronisme avec les voitures; une Super 5 apparaît alors que ce modèle est apparu fin 1984.
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