mardi 21 février 2023

« Tout ce que nous avons sont des pertes » : du capitalisme postal britannique

 Depuis le mercredi onze janvier 2023, les opérations courrier et colis internationaux de Royal Mail nécessitant un enregistrement informatique (mais pas ParcelForce sa filiale express), l'opérateur du service universel postal au Royaume-Uni, sont gravement perturbés suite à une cyber-attaque d'un groupe criminel russe et/ou d'anciennes républiques soviétiques.

Royal Mail est victime d'un rançongiciel : soit elle paye une rançon pour que soient décryptées les données de son système informatique, soit les pirates informatiques menacent de publier les données récupérées. L'entreprise s'est tournée vers la force cybernétique du gouvernement - ce qui existe de même en France.


Un grave problème qui ne pouvait plus mal tombé pour Simon Thompson, le chief executive de Royal Mail.

En effet, depuis cet automne et encore sûrement jusqu'à mars, comme le reste des grandes entreprises et administrations du pays, il doit affronter le mécontentement des postiers sur leur salaire quitte à faire plusieurs jours de grève (Shocking!) tout en trouvant comme ne pas révéler à une commission parlementaire combien les actionnaires auront comme dividendes...

Royal Mail (l'opérateur britannique) étant privatisée, mais déficitaire dans un groupe international de messagerie fort profitable - International Distribution Systems (IDS) le nouveau nom de Royal Mail (le groupe) installé au Pays-Bas,...

... ses dirigeants (de l'opérateur britannique) ont décidé de remercier les actionnaires de leur patience pendant la crise covid-19 en leur reversant quasiment l'intégralité du profit 2021... Le syndicat des métiers de la communication (CWU) est furieux.


Le quinze février, Rob Davies du Guardian rapportent que les pirates ont rendu publics les échanges avec le négociateur de Royal Mail concernant le refus de celle-ci de payer les quatre-vingt millions de dollars des États-Unis de rançon.

L'argument des hackeurs étaient : la rançon équivalait à un demi-pour cent du chiffre d'affaires de Royal Mail alors que l'amende pour manque de protection des données pouvait attendre quatre pour cent selon un règlement de l'Union européenne, conservé après le Brexit, si les données étaient publiées donc considérées comme perdues.


Et le négociateur de devoir expliquer toute ma longue partie capitalistique face aux montants indiqués par ses interlocuteurs : ils confondaient le chiffre d'affaires de Royal Mail (le malheureux opérateur britannique privatisé que personne n'aime) et les profits du service colis d'International Distribution Services, encore récemment appelé Royal Mail Group...

“All we have had is losses.

Mais comment prouver que « Tout ce que nous avons sont des pertes » d'un million de livres sterling par jour en 2023 ? En envoyant le lien vers un article du Guardian justement, probablement celui de Mark Sweney du quatorze octobre 2022 annonçant dix mille licenciements et quatre cent cinquante millions de livres de perte en 2022.

Les pirates ne se démontèrent pas : sûrement que les directeurs de Royal Mail disposaient de suffisamment de crypto-monnaie pour en « finir avec ce cauchemar ».

 À partir du vingt-huit janvier, face au refus des directeurs, les échanges ont été publiés sur un darknet, un des multiples réseaux internet d'accès restreint, tout en conseillant à Royal Mail de changer de négociateur.


L'enquête criminelle étant en cours, Royal Mail n'a pas commenté cette divulgation et a annoncé ce mardi vingt-et-un février reprendre complètement les envois et livraisons internationaux. Discrètement, elle avait repris les délivrances à domicile des lettres et colis importés, puis repris doucement les exports bloqués depuis début janvier.

L'entreprise publique Post Office, qui gère les bureaux de poste et les relais postaux en commerces - oui le système britannique est une plaie -, annonce une prime à ses employés et franchisés qui auront à gérer des envois internationaux en mars et avril. Probablement pour deux raisons : compenser le manque à gagner et la colère des clients et des commerces exportateurs pendant ces semaines de crise, et le surcroît de tâches au guichet. En effet, le temps de remettre à flot tout le système informatique, ce sera au bureau que la déclaration numérique douanière sera remplie et non de son domicile par l'expéditeur.


À suivre ?

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