Je ne savais pas trop à quoi m'attendre quand j'ai pris l'abonnement à The Philatelic Literature Review en 2017, inspiré par l'inauguration en 2016 de la nouvelle bibliothèque de l'American Philatelic Society dans une ancienne fabrique d'alumettes, à Bellefonte, en Pennsylvanie.
Ces deux dernières décennies, je tends davantage à lire magazines et livres philatéliques, à postcrosser quand j'y pense, à m'amuser des formes actuelles du courrier sur ce blog, et, un peu rarement, à collectionner et étudier les éléments de cette collection.
Lire une revue consacrée aux livres et à la documentation philatélique s'est donc avérée une expérience intéressante : historique des premiers ouvrages et catalogue, récit de la constitution de grandes œuvres et de leurs sources, biographie des bibliophiles et auteurs importants, interrogation sur l'indexation à l'ère d'internet,...
La couverture du quatrième numéro de 2021 de The Philatelic Literature Review, mettant en avant la vente Turner et les souvenirs de marchand bibliophile Bill Hagan. |
En plus de l'actualité du réseau de la Global Philatelic Library et des acquisitions de l'American Philatelic Research Library - le nom officiel de la bibliothèque de l'APS, l'adhérent-chercheur appréciera l'accès à des ventes d'ouvrages entre membres et, sur devis, à la recherche à distance à l'aide des bibliothécaires-documentalistes sur place.
The Philatelic Literature Review est une excellente parenthèse trimestrielle parmi les articles sur timbres et histoire postale de type « Trouvons tous les types du catalogue » - ce qui demande en effet une lecture pertinente de nombreux ouvrages, alors : Citez vos sources ! -, surtout depuis que Abhishek Bhuwalka y publie des entretiens avec des marchands spécialisés en littérature philatélique.
Le dernier en date est paru dans le numéro du dernier trimestre 2021 : les souvenirs de carrière de William Hagan (né en 1940) dans les années 1970 et 1980. Il s'illustra entre autres dans une rubrique de la PLR sur les tendances des prix des ouvrages philatéliques.
Ce qui est un point de départ intéressant pour les leçons qu'il partage au fil de l'entretien sur les questions que les bibliophiles et les collectionneurs de timbres et d'histoire postale devraient se poser avant d'acheter quoique ce soit. Ainsi, pour certains ouvrages publiés par épisodes sur abonnement, quel est le degré de complétude de l'accumulation proposée dans une vente ? Pour des publications comprenant des reproductions de timbres collés ou des créations de faussaires célèbres, quelles figurines s'y trouvent ? Un propriétaire précédent ne s'est-il pas servi pour compléter sa propre collection ?
À destination du public général, c'est une leçon généralement admise que Hagan rappelle, mais fort opportune à répéter en ce jour de bilan qu'est le trente-et-un décembre. La bibliothèque d'une personne cédant une collection et la manière dont il va l'utiliser devant le potentiel marchand pour prouver comment cette bibliothèque justifie l'intérêt de la collection est un élément essentiel qui distinguera l'évaluation basse - et très rapide - d'une collection revendue en bloc d'une évaluation fort correcte à finaliser lors d'une vente aux enchères.
Accumuler sans savoir, sans mettre en forme, sans faire savoir ne permet pas de revendre à bon prix.
Lectures et études permettent cela, d'où l'intérêt de la bibliothèque personnelle et des multiples adhésions aux sociétés variées dotées d'une bibliothèque collective et du réseau de connaissances - dans tous les sens de ce dernier terme.
Et, par l'histoire de la dispersion aux enchères d'une importante collection bibliophile, Hagan explique le principe économique sous-jacent : décrire un lot pour une vente prend autant de temps que le lot ait une valeur potentielle seul ou dans un vaste ensemble. Donc, le temps coûtant de l'argent, quand il n'y a plus assez d'argent pour justifier de repousser la vente, on liste des cartons entiers sans vraiment savoir ce qu'ils contiennent.
L'abonnement à The Philatelic Literature Review est possible sans forcément adhérer à l'APS ; cette dernière adhésion comprend cependant le mensuel The American Philatelist, un marché entre membres et un service d'expertise. Les articles publiés de Abhishek Bhuwalka se trouvent par ici, et ses activités aussi sur son fil Twitter et son blog The Philatelist.
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