lundi 15 juillet 2013

Le Plus philatélique du Nouvel Observateur

Le site des blogs d'experts du Nouvel Observateur, Le Plus, vire magazine philatélique en ce lundi 15 juillet 2013, au lendemain du dévoilement de la nouvelle série d'usage courant au type Marianne de la Jeunesse.

À tout seigneur, tout honneur : Olivier Ciappa, un des signataires de l'effigie, s'est réveillé avec l'inconvénient des réseaux sociaux quand on les use à affirmer ses opinions, une pile de réponses et d'insultes. Il publie donc son deuxième article sur Le Plus après celui sur le vandalisme subie par son exposition  Des couples imaginaires, le mois dernier.

Cela lui permet d'expliciter le choix de la militante féministe Inna Shevchenko que le magazine Madame Figaro plaçait, en décembre 2012, parmi les vingt femmes de l'année 2012 et avec une photo bien osée pour le supplément d'un quotidien conservateur. De 1789 à 2013, une femme révolutionnaire et libérée1 ressemblerait à une FEMEN qui choque, dérange par leurs actions seins nus, mais, rappelle Ciappa, pour des valeurs du triptyque républicain français. Allez lire, il explique les enfants du timbre rouge, la couronne d'olivier du timbre vert et son regret de ne pas avoir pensé à cadrer la féminité de Marianne jeune, mais future femme adulte libre.

Par contre, il développe l'inspiration du geste de la main : Roselyne Bachelot et Christiane Taubira, deux femmes très libres dans le bac à requins politiciens de notre pays. Et les yeux de Marion Cotillard. Je laisse les physionomistes et les comportementalistes vérifier.


De son côté, le journaliste et commentateur politique et sportif Bruno Roger-Petit disserte sur les tenants et aboutissants des réactions tweetées et outrées/amusées de Christine Boutin et des personnes de sa mouvance d'une part et d'Inna Shevchenko qu'on ne présente plus donc. Il s'amuse ainsi que les premiers se découvrent républicains par défense de son allégorie. Pour la seconde, il prévient que sa réjouissance est limitée par le fait que la France, si elle n'est pas parfaite sur les questions de parité, n'a pas besoin de FEMEN et renvoyant à sa lecture de leur action dans Notre-Dame de Paris.

Bref, il n'y a pas le feu à la République.


Enfin, le modérateur du Plus, Mathieu Sicard, pose sa question quotidienne aux lecteurs du site [mon Dieu, encore des commentaires] à partir de l'ensemble des événements du 14 juillet de 15h30 au fond de la nuit que le modérateur du tweet du Parti chrétien-démocrate aille dormir.

Il y a tout de même son avis, déçu, sur le dessin : comme beaucoup de commentateurs, la blondeur style bande-dessinée passe mal, le bonnet phrygien manque de corps et la présence de la main interroge. Mais, en bon vendeur de presse, il faut agiter l'opinion publique dans tous les sens et donc faire commenter sur Shevchenko et Boutin.


Faut-il être heureux : les médias du XXIe siècle parlent timbres-poste ?


Note :
1 : Bruno Roger-Petit rappelle la typologie des Mariannes par l'historien Maurice Agulhon. Il y aurait ainsi « Marianne révolutionnaire et libérée » et « Marianne sage et austère ». De Nicolas à François, le timbre d'usage courant vient de traverser tout le spectre d'un extrême à l'autre, d'un seul coup.

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