La couverture de l'édition britannique de 2009 (Virgin Books via les librairies Waterstones). |
Le plus évident en ce début de vingt-et-unième siècle ultralibéral est comment la machine évaluatrice et menaçante de l'administration d'entreprise menace le travailleur - honnête serait un mot fort pour le héros - qui réussit pourtant sa tâche, même s'il ne suit pas l'ensemble des règlements à la lettre.
Cela semble le cas d'Henry Chinaski, alcoolique, fêtard et parieur hippique, à deux périodes de sa vie dans le roman : quand il devient facteur et, après une parenthèse de vie libre, postier dans un centre de tri. Le travail est fait en dépit de l'absurdité des règles, des éléments météorologiques et des retards matinaux dus aux agapes nocturnes d'Henry.
Racontant une période correspondant aux années 1950 et 1960, celles la mythique American of Life et sa remise en cause, le lecteur peut comprendre à quel point un homme qui parvient à mener sa vie facile tout en assumant son emploi, dérange la société.
Après recherche, Post Office marque un tournant dans la vie de Charles Bukowski : à cinquante ans, ce n'était pas ses premiers écrits, mais c'était la première fois qu'un éditeur prenait le risque de le payer d'avance pour son écriture, libérant l'écrivain du carcan du travail postal ou de dépendre des paris.
Déjà apparu dans un recueil de nouvelles en 1965, Henry Chinaski devint l'alter ego de Bukowski.
Les connaisseurs de l'United States Postal Service des Trente Glorieuses confirmeront le récit de Bukowski, notamment sur l'évaluation régulière des trieurs, fondée sur des critères inégaux... Quoiqu'au dam des supérieurs de Chinaski, celui-ci les réussit avec les meilleurs marges.
Mais tout cela était avant l'automatisation généralisée et le productivisme appliqué aux humains avec outrance.
Littérature contemporaine anglophone pour 2017 : checked!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire