Pendant que beaucoup reproduisent, commentent, se satisfont (je n'en suis pas) de la lettre du président de la République sur la philatélie (mon Dieu ! y a-t-il encore un sujet qu'il n'a pas abordé ?), je compare le peu que je sais du monde philatélique français avec le reste du monde philatélique.
Des états généraux de la philatélie... les acteurs du monde philatélique français trouvent peut-être qu'ils ne se voient pas assez ? Le 17 octobre à La Poste, le 23 octobre pour le Grand Prix, etc. Néanmoins, si ces états généraux peuvent avoir le même type de solutions aux problèmes que les derniers véritables états généraux du royaume, ça me plairait beaucoup (même si le président-collectionneur apprécierait moins).
De mon ridicule point de vue excentré du milieu philatélique, deux considérations.
Premièrement, je pense que toute prétendue solution-miracle est vaine si elle n'a pas de conséquence sur l'économie philatélique française : coût de fabrication d'un ouvrage, marché étroit, communication vers les non-philatélistes réduite. En comparaison, la richesse documentaire en histoire de la philatélie des sites web institutionnels britanniques permet aux non-philatélistes de trouver quelques informations de base sans effort : The British Postal Museum & Archives, The British Philatelic Trust, la British Library. Donc, un ouvrage philatélique en anglais (plus complet, plus précis, plus illustré, plus cher forcément) fait partie du stock et tiens assez longtemps sur la librairie en ligne Amazon.
Deuxièmement, je constate que des solutions sont déjà présentes en certains lieux philatéliques français, sans qu'il a été besoin de trop les crier sur les toits (je ne vais pas empêcher un entrepreneur de clamer ses nouveaux produits) :
* si vous ne deviez lire qu'un seul texte de Jean-François Brun et Michèle Chauvet, pourvu que ce soit le chapitre 20, « Documentation et recherche », pages 780-799 de leur Introduction à l'histoire postale [de France] de 1848 à 1878. Suivre les habitudes historiennes de donner les sources et les références utilisées permettrait déjà de donner une apparence sérieuse à la philatélie en tant que discipline créatrice de connaissances. Je pense qu'un scientifique français passionné de philatélie thématique liée à sa science (je ne retrouve plus son nom alors que sa conférence de philatélie thématique est disponible quelque part en ligne) attirera plus de nouveaux venus qu'une lettre du président.
* avec plaisir, les magazines philatéliques sortent du tout-français pour utiliser les connaissances de leurs rédacteurs généralistes et philatélistes professionnels et celles des philatélistes amateurs spécialistes grâce à leur collection. Si les seuls professionnels de la philatélie sont les marchands de timbres... la philatélie ne fera parler d'elle que pour le prix des pièces rares aux enchères (et rarement l'histoire qu'il y a derrière ces timbres) et les spéculations autour des produits-katimini de La Poste. Montrer que le monde entier recèle l'histoire postale donne une chance d'attirer le passionné d'une région du monde (c'est pour cela que le titre du dernier livre de Brun et Chauvet me déçoit ; heureusement, il n'y a que le titre).
* varier les supports. La télévision (TV Timbres pour la webtv) et internet (blogs, sites personnels, expositions reproduites en ligne - voir liens dans la colonne de droite) permettent de toucher les non philatélistes qui ne paieront pas 5 € par mois un magazine ou ne feront pas plus de vingt minutes de queue pour un nouveau timbre juste parce qu'aujourd'hui il aura le tampon spécial. D'après les réflexions de Claude Jamet sur la Fête du timbre 2007, plutôt que de payer cher des ventes anticipées qui ne paraissent rapporter qu'à La Poste, ne faudrait-il pas que les associations locales se mobilisent plus à faire venir les antennes locales des journaux nationaux sur une manifestation plus culturelle que marchande, ou pour entendre le récit d'un collectionneur sur un thème régionaliste ou que l'actualité met en avant ? Cela donnerait plus de chance de voir la philatélie au journal national : plus souvent au JT = tiens, si j'allais voir la prochaine fois au lieu d'attendre de regretter de ne l'avoir vu qu'au journal.
Signé : yaka-fokon
(mais il ne sera pas le seul yaka-fokon aux états généraux de la philatélie... pourquoi pas Grenelle de la philatélie d'abord ?)
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