dimanche 6 avril 2008

Tibet

Ce soir, la flamme olympique arrive à Paris pour, demain, lundi 6 avril 2008, parcourir les rues de Paris, sur fond de polémiques sur la nature du régime politique de la République populaire de Chine. Aujourd'hui, à Londres, ce fut mouvementé ; demain, le Journal du dimanche évoque une « "bulle étanche" d'environ 200 mètres de long constituée autour du porteur », soit quinze motards, des camions de la police, une trentaine d'engins des Compagnies républicaines de sécurité, plus la surveillance de la Seine, des airs et de l'intégralité du parcours en permanence.

Personnellement, une question me taraude depuis le début du parcours de ce symbôle olympique : pourquoi les Chinois n'ont-ils pas le droit de la voir passer dans leurs villes, villages et campagnes ? J'imagine certainement qu'ils sont certainement un peuple généreux qui préfèrent se priver de cette communion sociale et sportive d'une nation. Je n'ose imaginer que leur gouvernement les en prive sciemment. [Correction du lendemain : il y a bien un relais prévu en Chine, de mai à août.]

En attendant, le Tibet a été un État indépendant jusqu'à son invasion par la Chine dans les années 1950. Son système postal a utilisé des timbres-poste à partir de 1911. Tout d'abord, des timbres chinois avec surcharge trilingue d'une nouvelle valeur faciale, puis deux séries émises en 1913 et 1933 représentant chacune un lion des neiges, animal céleste dans la culture tibétaine.

Pour les voir et en apprendre plus :
- le gouvernement tibétain en exil rappelle son histoire philatélique ;
- des reproductions de ces timbres sont vendues ici ;
- des vendeurs proposent timbres et lettres tibétaines sur le site d'enchères eBay ;
- ce collectionneur propose un site richement illustré (pour voir et acheter) sur la philatélie asiatique, dont le Tibet.

Enfin, pour clore sur ce thème - pendant que les administrations postales émettent leurs pelletées olympiques de timbres, je rappelle que si on veut pouvoir critiquer leurs erreurs, leurs oublis, leurs parti-pris, leurs connivences avec les marchands du temple ou avec le prince au palais (oui, je parle encore de philatélie... comment ? vous pensiez que j'évoquais les médias audiovisuels !?), il faut que les journalistes soient libres de faire bien ou mal leur métier, et que leur public puisse développer un esprit critique et partir d'eux-mêmes à la recherche de sources d'informations.

Ceci n'est pas possible partout dans le monde. Aidez-les à permettre l'application de la Déclaration universelles des droits de l'homme que ce soit en matière d'information, de santé, de survie, d'éducation, et qu'elle ne reste pas simplement un sujet de timbres-anniversaires : Reporters sans frontières, Médecins sans frontières, Amnesty International, Handicap International, et pardon à toutes les associations qui mériteraient d'être citées et timbrifiées comme certaines l'ont été par La Poste française (1991, 1998).

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