dimanche 30 novembre 2008

Envoi avec précautions

J'ai acheté ce mois-ci Atout timbres (éd. Yvert et Gervais, 1,90 euro chez les marchands de journaux) pour voir ce qu'est devenu ce mensuel en papier-journal. Même si je ne le rachèterai pas bientôt, il se tient correctement, surtout pour les actualités et le dossier principal (ici, la Sabine).

Un mini-débat dans la rubrique courrier : le regret, par un lecteur, de l'abandon de l'affranchissement en timbres-poste des colis au profit des entiers postaux sous forme de boîtes à liasse Colissimo. Réponse de la rédaction : si les grosses valeurs faciales sont donc plus rares sur courrier, elles n'en seront que plus attractive pour les collectionneurs (j'imagine, idée de cote, de prix de revente, d'études recherchées et difficiles donc primables, etc.).

Soit.

Je commence alors cette quête. Lors du Salon d'automne au début de ce mois, j'ai laissé mes coordonnées à la maison Boule pour recevoir le catalogue de leur vente sur offres sur le Royaume-Uni et ses colonies d'octobre 2008.

Enveloppe plastifiée résistante aux postiers et à leurs machines. Le petite cadre en bas à gauche rappelant que déposé en courrier prioritaire, ça doit arriver prioritairement. Ce fut le cas : postée le 25, arrivée le 26, avec cachet à date manuel, s'il vous plaît. Ça se trouve encore, même dans un centre de tri moderne du Nord parisien.

(désolé pour la qualité du scan, distraction de ma part)

L'affranchissement utilise le stock ancien de timbres modernes. Celui-là même que de vieux collectionneurs et négociants d'aujourd'hui regrettent d'avoir acheté lors des émissions, croyant que les prix allaient s'envoler au fur et à mesure de la parution de catalogues optimistes.

Il est donc en nouveau franc : 3 x 4 francs Wasquehal de 1991 + 2,30 francs Appel du 18 juin de 1990 (âbimé dans la sacoche du facteur, toujours très pleine, obligation de productivité oblige) = 14,30 francs, soit 2,180020946 euros. Juste ce qu'il faut donc pour une lettre prioritaire de 100 à 250 grammes au régime intérieur.


À savoir ce que vaudra ce courrier affranchi de fortes valeurs faciales dans quelques années.

Financièrement, les acheteurs auront pour arguments :
* timbres trop vieux par rapport à leur dates de vente, même si leur capacité d'affranchissement est toujours admise ;
* timbres ayant subi un voyage mouvementé, alors qu'avec la mécanisation du tri, je vois souvent des dents de timbres gommés subir de rudes coups ;
* c'est de la complaisance philatélique : qui d'autres que nous utiliserait des timbres si vieux, voire même des timbres pour affranchir ce qu'une empreinte de machine peut faire plus vite.

Intellectuellement, elle rappelle :
* le problème des stocks de timbres-poste détenus par les professionnels de la philatélie ;
* confronté à d'autres enveloppes similaires, l'évolution du traitement de l'affranchissement et du tri du courrier dans le système postal français actuel.


Aller plus loin :
* à travers ses présentations, les réflexions de Vervelle sur les variétés sur courrier « nature », comprendre derrière lesquels la main du philatéliste n'est pour rien. Lectures appréciables car elle rappelle qu'il y a des histoires derrière les courriers que nous envoyons comme ce recommandé improbable, mais conséquence d'une mésaventure qui nous arrive à tous un jour ou l'autre ;
* quelques chiffres récents de l'activité de La Poste rapporté par Le Figaro et Pierre Jullien. D'où la compréhension que les points philatélie peuvent fermer, ça compensera toujours le chiffre d'affaires de quelques dizaines de milliers de courrier perdus.

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