dimanche 2 janvier 2011

Les deux têtes du roi

Le récent remuement médiatique autour de l'effigie royale sur les timbres-poste britanniques a permis une publicité philatélique sans commune mesure avec ceux que les fédérations nationales essaient de faire avec leurs expositions.

Rappel : une loi est en débat au Parlement de Londres qui autorisera la vente de Royal Mail. Si acheteur unique, il y a, ce pourrait être les deux colosses mondiaux : DHL et TNT aux bourses bien garnies, mais étrangers.

De là, un soupçon vient à l'esprit d'un député : et si ces Germaniques devenaient roi d'Angletterre... pardon, celle-là a déjà été joué version néerlandaise comme allemande sans trop déranger les députés british.

Là, le soupçon est de l'ordre du possible crime de lèse-majesté : ce repreneur étranger, que fera-t-il au profil du monarque présent sur les timbres depuis 1840 ? Depuis leur première introduction mondiale et qui paraît être la cause de la seule absence du nom de pays tolérée par l'Union postale universelle [jusqu'à ce qu'un chercheur nous retrouve les actes des premiers congrès de l'UPU qui l'affirme].

L'effigie de George VI par Edmund Dulac
(projet et timbre reproduits sur une carte postale de 2010
du British Postal Museum & Archives).

Probablement que les silhouette et profil d'Arnold Machin (inspiré par David Gentleman pour le premier) seront conservés, étant devenus une marque de fabrique de Royal Mail. La tradition est que le monarque donne son approbation aux projets de timbres soumis par le gouvernement. Si le nouveau propriétaire n'est pas lié au gouvernement (moins de conditions dans la loi, meilleur serait le prix), elle permettra à la reine de toujours rappeler qu'elle conserve son droit à l'image.

Ce sont plutôt ses succcesseurs qui risquent de n'apparaître sur les timbres britanniques qu'en albums-photos de leurs vies monarcales et matrimoniales...

Sauf à réussir ce que les postes britanniques et ses artistes ont réussi avec tous les monarques depuis Victoria jusqu'à Elizabeth : faire de leur profil celui de la monarchie éternelle.

Dans ses livres, Douglas Muir, le conservateur du British Postal Museum & Archives, raconte les premiers échecs sous George V (mauvais accueil populaire de la photographie par Downey en typographie) et sous Elizabeth II (le tiers de la surface d'un commémoratif pour la photographie par Dorothy Wilding).

Mais, en contre-partie, il y a le succès d'Edmund Dulac avec l'effigie de George VI. Colin White, dans une biographie de l'artiste, clamera que celui-ci a donné au roi les traits d'un héros grec, pas moins.

Un conseil à Charles et William : trouvez dès à présent le photographe, le graveur, le peintre, le dessinateur, le maquettiste,... de leur effigie philatélique.

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