Dans le numéro de janvier 2012 de Sciences & Avenir, un dossier fait un point sur les connaissances des historiens et des scientifiques sur ce que les métaux précieux des civilisations précolombiennes ont pu devenir dans l'Espagne du XVIe siècle.
Un article de Bernadette Arnaud résume, avec l'aide de l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, le résultat des recherches de l'archéo-chimiste Anne-Marie Desaulty et trois autres chercheurs, publié le 23 mai 2011 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (les compte-rendus de l'Acamédie des sciences des États-Unis d'Amérique).
L'idée est d'étudier les isotopes des métaux composant les pièces de monnaie espagnoles frappées entre le XVIe et le XVIIIe. En histoire, cette connaissance permet de retravailler les hypothèses sur l'utilisation des métaux précieux ramenés d'Amérique par les Espagnols.
Les conclusions historiques sont que de l'argent mexicain apparaît dans les pièces du règne de Philippe V (le petit-fils de Louis XIV), début XVIIIe, mais rien de concluant auparavant. L'extrapolation serait que les lingots et les barres de métaux brut seraient passés, sans transformation, aux banquiers et créanciers de la Couronne, majoritairement italiens. L'Espagne empruntait pour financer ses guerres en Europe et remboursait avec les arrivages d'or et d'argent d'outre-Atlantique.
Restent à étudier des pièces italiennes, puis de divers pays et époques d'Europe, pour essayer de retrouver les flux financiers de l'époque moderne.
Pour aller plus loin, les manuels universitaires sont généralement utiles et rapides, tel le Belin sur L'Espagne de 1492 à 1808 par Laurent Bourquin.
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