Dans son numéro 562 d'avril 2014, « le magazine des nouvelles mobilités » Ville Rail & Transports consacre un dossier sur les solutions durables pour le « dernier kilomètre », ce dernier chaînon de la diffusion des produits qui permet au destinataire final d'en prendre possession. La Poste y apparaît régulièrement dans quasiment toutes les villes françaises pris en exemple, mais en concurrence avec de nombreuses entreprises qui cherchent à optimiser cette partie du voyage d'un colis.
Couverture du numéro 562 de Ville Rail & Transports (site officiel). |
Entre conteneurs de denrées de supermarchés parisiens transitant en péniches et triporteurs électriques ou trains nocturnes dans des entrepôts ferroviaires jadis voués à la destruction, La Poste joue sa carte verte.
En région parisienne (et aussi lilloise, lyonnaise, marseillaise et nantaise), ce sont les Citysimmo qui permettent de retirer les colis à toute heure du jour et de la nuit ; tous les colis déposés en un seul lieu et en contentant des actifs qui ne sont pas chez eux aux heures de passage du facteur. Toujours en zone dense, sa filiale Geopost s'essaie au Packcity, des consignes de retrait de colis dans trois supermarchés et deux centres commerciaux franciliens. Sur ce créneau, la concurrence sera rude : le magazine signale le choix de certains grands sites web de commerce d'utiliser les réseaux de distribution d'enseignes comme les Relay : à livrer des journaux et des magazines, le livreur peut y amener des colis.
Cependant, à Nantes, le constat est que seulement onze pour cent des colis sont retirés dans les points de dépôts dans des commerces. Alors la municipalité nantaise va auprès de ses employés : une partie d'entre eux expériment la réception de leurs colis privés au travail, là où le transporteur les trouvera plus sûrement le matin que chez eux.
Côté véhicules, ce sont les petites entreprises innovantes qui tirent leur épingle du jue. Depuis 2004, Becycle est l'exemple d'une petite entreprise de livraison en vélo électrique dans quelques villes de province. À Toulouse, elle sous-traite le dernier kilomètre en centre-ville des transporteurs de colis express Chronopost et DHL. En face, Altern'mobil livre ceux de Colis privé, Fedex et GLS. Ça en fait des entreprises sans timbre-poste qui échappe à la curiosité des collectionneurs et des philatélistes.
La municipalité toulousaine, soucieuse de libérer son centre des véhicules polluants, pousse les entreprises à ces choix et subventionne aussi. Chronopost assurerait ainsi quatre-vingt-dix pour cent des livraisons centrales sans moteur à essence.
À Nantes, ces questions sont rejointes par celle du foncier : il faut un centre pour faire passer les colis d'un gros camion à de plus petites véhicules, assez près du centre en raison de leur autonomie, mais pas trop à cause du coût des locaux. La Poste a un atout avec ses bureaux et centres de tri historiques ; ses concurrents vont disposer de locaux mutualisés dans le port de Nantes.
Mais, tout ceci est bien peu face aux exemples européens. Londres réfléchit aux livraisons à toutes les heures creuses, de jour comme de nuit. Transport for London propose aux transporteurs dans ce but un outil d'itinéraires incluant cette dimension. De nuit, Bruxelles expérimente avec quelques magasins afin de trouver comment réduire le bruit du camion, des lieux de livraison, du comportement du conducteur.
Le dossier continue avec des exemples de nouveaux véhicules et entreprises qui osent dans ce domaine des livraisons plus durables en ville. Parfois avec une envie de changer les comportements des automobilistes : faute de trouver le destinataire, livrons sa voiture, se dit Volvo qui travaille sur une clé numérique à usage unique. Avec ce code, un livreur pourrait ouvrir le coffre de votre voiture là où elle stationne, déposer le colis et refermer.
Bref, pour La Poste et ses concurrents, en domaine de colis, il y a plus important que le droit d'affranchir avec des timbres-poste : il faut savoir où et comment livrer sans balader le paquet pour rien plusieurs fois d'affilée.
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Pour ceux qui savent qu'aller vers le développement durable n'est pas penser de manière intégriste, quoiqu'il faille faire des efforts, France Culture a proposé, le lundi 7 avril 2014, un débat intéressant sur le diesel et ses alternatives entre un président d'association écologiste qui accepte parfaitement que le diesel soit le bon outil pour les longues distances et un président de syndicats pétroliers qui accepte mal que le diesel serve en ville... Des raisonnements rafraîchissants.
Le dossier continue avec des exemples de nouveaux véhicules et entreprises qui osent dans ce domaine des livraisons plus durables en ville. Parfois avec une envie de changer les comportements des automobilistes : faute de trouver le destinataire, livrons sa voiture, se dit Volvo qui travaille sur une clé numérique à usage unique. Avec ce code, un livreur pourrait ouvrir le coffre de votre voiture là où elle stationne, déposer le colis et refermer.
Bref, pour La Poste et ses concurrents, en domaine de colis, il y a plus important que le droit d'affranchir avec des timbres-poste : il faut savoir où et comment livrer sans balader le paquet pour rien plusieurs fois d'affilée.
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Pour ceux qui savent qu'aller vers le développement durable n'est pas penser de manière intégriste, quoiqu'il faille faire des efforts, France Culture a proposé, le lundi 7 avril 2014, un débat intéressant sur le diesel et ses alternatives entre un président d'association écologiste qui accepte parfaitement que le diesel soit le bon outil pour les longues distances et un président de syndicats pétroliers qui accepte mal que le diesel serve en ville... Des raisonnements rafraîchissants.
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