vendredi 2 mai 2014

Universal Mail, timbres pour touristes à Liverpool

Créée en 2006, l'entreprise britannique Universal Mail United Kingdom bouleverse les catégories traditionnelles des timbres-poste émis et la typologie des entreprises postales, comme le signale ce billet du blog Commonwealth Stamps Opinion.

Depuis 2008, comme rappelé sur cette page du marchand Norvic Philatelics, Universal Mail émet des carnets de timbres autocollants représentant une partie du drapeau de l'Union ou d'une des nations de Grande-Bretagne - ou un paysage verdoyant pour l'Irlande du Nord, évitons les problèmes politiques.

L'autre partie du timbre est un monument, un paysage ou un fait culturel majeur du pays aux yeux des touristes qui sont le public visé puisque ces carnets sont vendus dans les commerces auxquels ils ont plus facilement accès que les bureaux de poste : épicerie, marchands de musée, et dans mon cas à Liverpool, un musée.

The Lowry, théâtre et galerie d'art dans le Grand Manchester.
Aux Merseyside Maritime Museum et International Slavery Museum (les deux se partagent le même bâtiment de l'Albert Dock), le samedi 29 mars 2014, la boutique me proposait un carnet de cinq timbres d'Universal Mail consacré au Nord-Ouest de l'Angleterre : 
- The Lowry de Manchester, 
- le Royal Liver Building, symbole de l'âge d'or du port de Liverpool au début du vingtième siècle, 
- les maisons à colombages de l'époque Tudor à Chester (voir précédemment sur ce blog),
- le canal de Lancaster, au sud de la ville du même nom, creusé fin dix-huitième et début dix-neuvième siècles,
- et le parc national de Lake District, au nord de Lancaster.

Couverture et contenu du carnet, avec mode d'emploi.
 Sur la couverture, est expliqué que ces timbres permettent d'affranchir la carte postale jusqu'à dix grammes pour le monde entier, mais non valide à l'intérieur du Royaume-Uni et pour les îles Anglo-normandes [mystère pour Man et Gibraltar ?].

La carte peut être déposée dans n'importe quelle boîte rouge de la Royal Mail ou de sa branche Post Office.

Côté coût, avant l'augmentation de Royal Mail du 31 mars 2014, l'envoi de moins de dix grammes vers le monde et celui de moins de vingt grammes vers l'Europe coûtait quatre-vingt-huit pence, soit quatre livres quarante pour cinq cartes. Le carnet d'Universal Mail m'a coûté quatre livres trente-cinq. 0,05 livre sterling d'économie.


Le Royal Liver Building, une des trois grâces de Liverpool - trois bâtiments de l'âge d'or du port de Liverpool. Le siège d'une assurance reste emblématique de la ville à cause des deux liverbirds ornant ses tours. Le mâle surveille l'océan, la femmelle les terres. La tradition prétant que la ville périra s'ils quittent le bâtiment.
 Par contre, si le prix se tient, les délais d'expédition ne tiennent pas.

Les deux extraits de cartes ici présentés ont été envoyés le samedi, traitées le lundi 31 par Royal Mail et arrivée le 12 avril à Montpellier et à Lattes, alors que les cartes affranchies avec un timbre Machin à 88 pence sont arrivées respectivement le 4 et le 5 avril.

En août 2012, un participant du Postage Stamp Chat Board & Stamp Bulletin Board Forum signalait qu'une carte de Brighton pour la Malaisie a mis sept semaines par le système Universal Mail contre deux à quatre semaines par la voie postale classique.

De plus, le traitement des plis par Royal Mail est assez capricieux : la carte au Lowry reçoit une oblitération haute de cinq lignes au centre de Warrington, la grande plate-forme de la région de Liverpool et Manchester. Celle au Royal Liver subit une oblitération sur deux lignes et un code-barre britannique au bas du timbre. Les Machins ont connu une péripétie similaire : postées en même temps dans la même boîte, celle de Montpellier n'a reçu aucune marque... et celle de Lattes une de ces oblitérations baveuses.

Là, le rapport qualité-prix se limite à des images touristiques et la facilité à se les procurer. Pour quasiment le même prix

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Les philatélistes anglo-saxons, cités tout au long de cet article, philosophent sur le statut d'Universal Mail UK et de ses timbres :
- poste locale non, privée à peine mieux : certains signalent que l'opérateur aurait ses propres centres de gestion, mais les apparences (boîtes aux lettres, oblitération, code-barres) indiquent que toute la logistique relève de la Royal Mail.
- Imprimeur de timbres associé à un contrat postal en gros ? L'accusation de vignettes Panini se rapproche, surtout que certains carnets ont été réalisés sur commande (les Bespoke) et deux sont commémoratifs (Jeux olympiques et Jubilé royal). Le site signale que les Bespoke ne sont plus disponibles et qu'il existe des retirages de certains carnets.

Est-ce que dans la libéralisation du courrier, le système britannique aurait-il atteint un niveau où émission des marques d'affranchissement, vente de celles-ci, récupération du courrier, tri du courrier et distribution pourraient être effectués par n'importe quelle entreprise selon le coût optimal pour les opérateurs, les expéditeurs et les destinataires ?

Un peu comme si, en France, les bureaux voulaient vendre de pratiques carnets de douze timbres autocollants tandis que le service philatélique préfère contenter des collectionneurs à l'unité de timbres gommés ; le service industriel acceptant les deux types pourvu que les bureaux et le service philatélique lui reversent la partie traitement du courrier compris dans les valeurs faciales.

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