jeudi 28 août 2014

Mayotte vue des Comores, loin de la quiétude philatélique

Tournant été/rentrée en France métropolitaine, moment des îles : nostalgie pour une majorité des actifs rêvant déjà de leurs prochains congés en se tournant vers la collection de leurs timbres, préparation de voyage en dehors des grandes affluences estivales pour une partie des retraités. Timbres magazine de septembre en joue avec communication néo-calédonienne et thématique polynésienne.

Tournons-nous donc vers Mayotte, la colonie rebelle qui a préféré la République coloniale alors que les trois autres îles de l'archipel des Comores prenaient leur indépendance. Difficile de parler des nouveautés du cent-unième département : y sont utilisés les timbres de métropole (et ceux de l'ancienne collectivité au départ).

Ni même de ceux des Comores. Un article du journal de Moroni El Watwan du 13 octobre 2008 signale la séparation de la Société nationale des postes en deux entités, le premier avril 2005 : une SNPT - Comores Telecom entièrement voué aux télécommunications, et une SNPT - services financiers dont quasiment seules les activités bancaires s'affichent sur le web (notamment l'ouverture de deux agences à Paris et Marseille à destination de la diaspora.


Mais, il est un sujet que les politiciens comoriens n'oublient jamais de rappeler : Mayotte dont la philatélie de 1997 à janvier 2012 est calme, à thématiques locales... Tout le contraire des rappels incessants à la France que les Comores, l'Union africaine et l'Organisation des nations unies ne reconnaissent pas la lecture du (ou des) référendums d'indépendance comorienne de décembre 1974. Le fondateur de Rue 89, Pierre Haski, en accuse le président français Giscard d'Estaing de cette inconséquence sous la pression de la Marine française : coût financier pour la métropole et social pour les Mahorais, humain pour les migrants comoriens attirés par l'État-providence français pendant que leur pays voguaient au gré des régimes et des coups d'État jusqu'au choc de la tentative d'indépendance-retour à la France d'une partie des habitants d'Anjouan en 1997.


Pour une fois, sous le soleil le vingt-trois août dernier, le président actuel François Hollande se rendit au quatrième sommet de la Commission de l'océan Indien, association internationale réunissant les cinq États insulaires africains : Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles, et la France au nom de la Réunion.

En métropole, le voyage austral fut lu comme un moyen de vivre deux jours de popularité chez nos compatriotes d'outre-mer. À Mayotte, comme un moyen d'être sûr que la République n'abandonnera pas la départementalisation providentielle. Aux Comores, les politiciens ont aiguisé leurs arguments... le président de l'Unon des Comores Ikililou Dhoinine en tête en tant qu'hôte du sommet, reproduit sur le site du journal El Watwan reprenant Le Journal de Mayotte.

L'impérialisme occidental inquiète toujours ce continent où la partition du Soudan peut être interprété comme une demande états-unienne contre le président Omar El Béchir que comme un souhait des États africains. Donc que le président français fasse escale à Mayotte avant d'arriver à Moroni est mal vécu... même si le journaliste ne paraît pas savoir que penser de la venue dans la délégation française de deux élus mahorais.

Le point de contention reste l'émigration comorienne vers Mayotte, à travers la rupture créée par la frontière de 1975, mal vécue des deux côtés : perte de forces vives et cimetière marin d'un côté, surpopulation et surcharges des services publics de l'autre.

Des faits pas timbrifiées, voire non timbrifiables si l'Union des Comores tient tout de même à ses (finalement) bonnes relations avec la France : amusé, Rémi Rozié conclut son article en rappelant la dernière annulation de dettes comoriennes par la République voisine.

Relations en tension depuis les Comores veulent profiter des richesses de l'ensemble de la Zone économique exclusive que le droit internationale lui accorde depuis 1975.

La géographie des îles, loin des images stéréotypées...


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La poste comorienne a enregistré des émissions de timbres-poste de 2002 à 2007 sur le Système de numérotation de l'Association mondiale pour le développement de la philatélie (WNS en anglais).

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