dimanche 12 avril 2015

Colis-collector pour les coquelicots du Centenaire à la Tour de Londres

Ce vendredi dix avril 2015 a officiellement pris fin l'œuvre artistique Blood Swept Lands and Seas of Red, dont la partie la plus connue fut la plantation de l'été au onze novembre 2014 de huit cents quatre-vingt huit mille deux cents quarante-six coquelicots en céramique dans les douves engazonnées de la Tour de Londres.
Détail de l'œuvre sur le mail de remerciement et de clôture de l'opération carétative.

J'avais découvert l'œuvre par hasard lors de deux visites estivales à Londres en guidant des groupes de touristes en Angleterre. Ayant connaissance de la symbolique du coquelicot (poppies) et d'une année passée par les médias à marteler - un peu trop - le centenaire, j'ai rapidement compris l'entreprise et son aspect plus marquant qu'une cérémonie officielle : une fleur par soldat britannique ou de l'Empire mort pendant la Grande Guerre.

Tous les jours, les touristes faisant le tour de la forteresse royale observaient le travail des bénévoles planteurs et assistaient régulièrement à l'appel des noms des soldats morts. Certes, très anglo-centré, mais au moins le flot sanglant illustre de manière éloquente le gaspillage humain que fut ce conflit bestial, machiste et insensé des puissances européennes - grandes comme moyennes, de Paris  à Berlin, de Moscou à Istanbul.

L'installation, dont le titre est le premier vers du poème d'un soldat inconnu, est due à l'artiste céramiste Paul Cummins et au décorateur de théâtre Tom Piper, et au travail à la main des ouvriers pottiers de l'entreprise de Cummins.

Le colis contenant le poppies (photographie sous licence Creative Commons by-nc-sa 3.0 fr).
En parallèle, le site de la Tour de Londres promouvait la vente des céramiques au profit d'œuvres caritatives liées aux forces armées passées et présentes, ainsi que leurs familles. Vingt-cinq livres sterling permettait d'assurer un avenir aux fleurs, plus les frais de traitement et de port.

Ainsi, après une commande en novembre que je reçus le mercredi vingt-cinq mars le colis contenant le coquelicot. La correspondance fut préparée par Yodel, et sous-traitée apparemment à des opérateurs privés : le service d'expédition internationale TrakPak de P2P Mailing au Royaume-Uni, puis Colis privé en France avec une grande efficacité.

Un colis sans timbre mais collector-mode d'emploi (photographie sous licence Creative Commons by-nc-sa 3.0 fr).
À l'intérieur, entre deux cubes de carton protecteur, la céramique - avec quelques restes de poussières déposées par la pluie londonienne - sa tige corrodée et quatre trucs en plastique pour un repiquage. Le montage de la tige est expliqué sur les faces intérieures du colis où une photographie de la cascade de sang et les logotypes des associations aidées. Le tout est complété d'un livret-souvenir et d'un certificat d'authenticité.

Après casse, sûrement cadeaux officiels et stockage de quelques exemplaires, le dernier mail signalait l'envoi de huit cents soixante mille coquelicots et les donations ont déjà permis aux charities d'œuvrer.

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