samedi 30 avril 2016

De Bermuda à la Finlande, vers la classe 2C d'histoire postale

Deux conférences de 5pm au siège de la Royal Philatelic Society London à trois ans de distance et j'apprécie de plus en plus l'histoire postale à travers la récente classe compétitive 2C de la Fédération internationale de philatélie.

Bermuda, carrefour maritime...
... qui mènera vers une histoire socio-postale ?

Jeudi dernier, le vingt-huit avril 2016, David Pitts et Arthur Groten des États-Unis ont présenté une vision d'ensemble de l'histoire postale de Bermuda, colonie britannique, de hasard quand un équipage de colons virginiens y échoue en 1609, définitivement depuis 1612 avec une première lettre connue de 1617 que Groten présente dans le numéro du premier trimestre 2016 de la revue de la Bermuda Collectors Society.

David Pitts, en bon orateur, introduisit rapidement les grandes parties de cette histoire postale, illustrées de quelques exemples du dix-septième siècle à 1877 et l'entrée des colonies britanniques dans l'Union postale universelle : précurseurs ; courrier intérieur dont les timbres locaux de 1848 par le maître des postes William Perot ; courrier militaire avec des lettres qui ont forcé les blocus des conflits états-uniens (guerre de 1812 et guerre de Sécession) ; et les lettres amenées par les capitaines de navire ou forwarded par divers agents les marquant.

Il précisa que l'ensemble des courriers présentés et de ceux qu'il a étudié avec Arthur Groten sont sûrs d'être passé par Bermuda, même si le nom de l'archipel n'apparaît pas. Les archives portuaires conservent les dates du passage de tous les navires sur plusieurs siècles.


Mais, l'orateur devint le spécialiste absolu de Bermuda avec la seconde partie sur les packet letters : savoir quelle route maritime régulière passant par Bermuda a suivi la lettre trouvée des premières établis par le GPO et l'Amirauté britanniques en 1806 aux compagnies privées de paquebots transportant également du courrier jusqu'à l'avènement de l'aviation.

Même si le diaporama (disponible en pdf par ici) énumère les multiples services et leurs principales points de départ et d'arrivée (Falmouth, Liverpool, New York) et escales nord-américaines (Halifax, Bermuda donc) puis antillaises, Pitts insista en conclusion sur deux idées. La première est qu'avec Groten, ils ont sûrement étudié toutes les lettres connues parties de ou étant passé par Bermuda pour la période considérée... Une collection à disperser prochainement ?

En second, ce qui amène la classe 2C dans mon raisonnement : que ces lettres par leurs expéditeurs, destinataires et contenus, leur nombre croissant, leurs trajets, illustrent l'histoire de Bermuda, de ses habitants et de ses entreprises. Comme le confirma un membre de l'auditoire : la plupart des noms lisibles sur les lettres sont des familles encore connues de l'économie bermudienne.

Un appel aux prochains historiens postaux et collectionneurs de Bermuda de montrer comment l'activité postale est intimement liée à la société et au commerce d'un territoire à une époque considérée... si je paraphrase l'introduction d'une présentation de la classe 2C par la commission d'histoire postale de la Fédération internationale.

L'indépendance de la Finlande à travers l'histoire postale...
... ou les aléas d'une nouvelle classe.

Ayant l'âme farfouilleuse ce week-end, j'étais parti vers histoire postale maritime liée à ce secteur de l'Atlantique pour voir jusqu'où Stephen Walske était allé sur les courriers de blocus après son article dans The London Philatelist de janvier 2015,...

J'ai trouvé certes, mais j'ai fini dans la Finlande de la fin de la Première Guerre mondiale avec une conférence au 41 Devonshire Place, le jeudi dix-huit avril 2013, de Jussi Tuori.

À travers de courriers, mais également d'autres archives, il raconte comment la Finlande sous domination russe déclara son indépendance le six décembre 1917, puis sombra dans une guerre civile début 1918 entre le Sénat et les forces socialistes.

Avec Google, l'une des premières conférences filmées par la Société royale se retrouve.

Intéressant mon sujet accessoire est le retour de Jussi Tuori sur un échange qu'il eut avec les jurés lors d'une exposition dans ce qui était les débuts de la classe 2C : il était accusé d'avoir constituer une collection de classe ouverte car trop de documents n'étaient ni philatéliques, ni d'histoire postale...

Pourcentages des documents et réglement à l'appui (point 3.2), l'exposant signala le débat à l'auditoire : les documents non philatéliques ne doivent pas noyer les documents philatéliques... Vastes discussions lors des évaluations.


Néanmoins, cette classe 2C que j'ai découverte l'année dernière me passionne : comment philatélier et histoirepostaler tout en racontant l'histoire/les histoires dont témoignent ces documents - sans se contenter que du timbre, de l'oblitération ou de la marque en tant que tels ou de leur cote.

Vivement que j'en observe d'autres. À Paris Philex par exemple... Mais il faudra que je sois sur place : toutes les collections d'histoire postale sous HIS dans la liste de la Fédération :(

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