Comment découvrir l'histoire et la culture de l'Algérie sans la colonisation française et depuis l'indépendance ? Mon chemin progressif depuis cet été.
D'abord, il y a eu les gravures du dix-neuvième siècle et les photographies rurales et urbaines de l'Algérie française que Kenneth Nilsestuen a placé pour éclairer le contexte de l'histoire postale qu'il étudiée (vidéo de sa conférence au Collectors Club de New York par ici).
Ensuite, les deux articles de François Chauvin sur les entiers postaux que confectionna sous forme de cartes-lettres la poste française en Algérie en 1939, dans l'après exposition universelle de 1937 à Paris*. Les illustrations furent les monuments historiques pour l'article paru dans le numéro 183 de Timbres magazine daté novembre 2016 (pages 76-79) et l'artisanat indigène dans le numéro 180 de l'été.
Un premier article estival intéressant - et survolé alors, mea culpa, avant de voir passer celui de novembre : en effet, ce n'est pas la surface de l'image qui compte, c'est aussi la concentration et les préjugés du lecteur - où l'auteur précise comment l'administration coloniale et de savants passionnés, soucieux du développement de la colonie, veulent valoriser les métiers et techniques traditionnels (broderie sur cuir, tissage, broderie, poterie, dinanderie) pour replacer les colonisés et pacifier la société coloniale. Par les citations des cours de l'Académie d'Alger, Chauvin s'amuse du souci européen de retour à la pureté originelle pré-industrielle et sans influence non maghrébine, tout en constatant l'utilité de la chimie contemporaine pour retrouver les couleurs d'antan.
Les philatélistes-entiéristes trouveront là un sujet d'étude oublié selon François Chauvin, et des usages oblitérés peu fréquents, surtout sans complément d'affranchissement avant l'augmentation des tarifs de décembre 1939.
Les deux philatélistes aident à entrer dans la culture des populations locales, mais par le biais de l'époque coloniale. Comment dépasser le cap de l'indépendance ?
Par la chronique philatélique hebdomadaire publiée par le quotidien El Watan. Deux auteurs l'animent : Mohamed Achour Ali Ahmed, qui retrouve les sources malheureuses des illustrateurs d'Algérie Poste, et Arslan Selmane. La lecture de leurs textes permet de découvrir les timbres émis depuis 1962 et leurs thèmes depuis le point d'origine du calendrier berbère à la tradition de timbrifier le président de la République en passant par les productions artisanales et les héros de l'indépendance.
D'ailleurs, combien de timbres écrits en tifinagh, l'alphabet berbère ?
À lire chaque semaine dans El Watan et sur elwatan.com, section hebdo/magazine, ou avec l'aide de Google.
* : tiens, un court article sur les pavillons consacrés à l'Algérie lors des expositions coloniales, internationales et universelles par Sami Boussafa, pour une revue italienne d'histoire contemporaine, Diacronie.
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