samedi 24 juin 2017

Même les héros de jeu vidéo reçoivent des cartes postales

Comment un héros de jeu vidéo sait-il où aller pour débuter sa lutte contre le mal ? Deux des jeux déjà évoqués ici - Fallout 3 et le dernier Zelda - s'anime après un long sommeil. Ou alors, le jeune héros subit une première épreuve inattendue : une partie des Zelda, Scott Pilgrim... ou pas si inattendue puisque dans le cas de The Witcher, c'est la fonction du personnage que d'aller chercher l'ennemi.

Et si vous êtes un mercenaire au service d'une Agence - états-unienne ? - ? Voici la vidéo d'introduction du troisième épisode de la série Just Cause, sorti en décembre 2015. Rien que le titre signale toute l'ambiguité du jeu : au premier degré, le héros Rico Rodriguez se vend pour des « causes justes », généralement en déstabilisant très violemment les bases économiques, sociales et militaires d'un régime dictatorial.
Dans l'avion qui l'amène à Medici, le héros relis une carte touristique de propagande du dictateur (via vidéo de Fl0GaminG sur youTube, cinq décembre 2015).
La scène se déroule dans l'avion de l'Agence qui l'amène vers Medici, un archipel-État fictif, résumé à la fois des paysages et noms des États européens de Méditerranée occidentale et des traits des régimes fascistes historiques ou des États dictatoriaux d'Afrique du Nord et du Proche-Orient.

Le héros explique à son contact, un marchand d'armes dont la cargaison finira soit aux rebelles, soit au régime selon le revenu à tirer de la transaction, qu'il retourne dans son île natale pour d'occuper du régime du général Sebastiano Di Ravello.

Comment a-t-il su qu'il fallait y revenir après un premier épisode contre une dictature antillaise (2006) et un deuxième dans un détournement de l'Asie du Sud-Est (2010), donc une longue absence ?

Grâce à une carte postale montrant le dictateur caricatural dans son uniforme blanc et entretenant une grosse moustache, sur fond de paysage idyllique.
En la retournant, il laisse apparaître la correspondance, le timbre et l'oblitération en lignes horizontales (via vidéo de Fl0GaminG sur youTube, cinq décembre 2015).
Au dos de la carte, l'illustrateur a pensé à créer un timbre au chef du dictateur et une oblitération fort commune : des lignes parallèles et un cachet rond avec un dessin, probablement l'aigle, emblème du régime.
Évidemment, culte de la personnalité aidant, le timbre est à l'effigie du dictateur (via vidéo de Fl0GaminG sur youTube, cinq décembre 2015).
Là, s'arrêtera l'introspection dans le jeu puisque l'objectif est de détruire autant d'installations du régime que possible. Pourquoi ? Parce que.

...

L'autre traduction possible du titre : « Just 'cause ».

Le joueur peut donc employer toute arme, ses grappins rétractables, avec parachute et combinaison ailée (ou banalement un véhicule) pour s'en prendre aux soldats, casernes, hauts-parleurs diffusant les discours du chef, réservoirs d'essence, etc. pour permettre à la rébellion de s'emparer de chaque localité et région du pays.
Ajout du dimanche six août 2017 : le bureau de poste de Manaea, la première localité libérée de la dictature par le héros/joueur (photographie d'écran).
Faute d'un joueur ayant diffusé l'image dont j'ai besoin, j'ajouterai tantôt Ci-dessus, une photographie d'écran d'un bureau de poste de Medici. Sans utilité dans le jeu puisque le bâtiment - comme tous les bâtiments civils - n'est pas ouvert et que le héros télécommunique avec ses alliés... D'où mon étonnement que les scénaristes du jeu aient opté pour une carte postale pour justifier son retour.

Sûrement pas le jeu le plus réflexif - sauf à méditer devant les paysages méditerranéens, absolument pas le mieux optimisé pour tourner sur un ordinateur sans ouvrir le capot des réglages graphiques. Développé par le studio suédois Avalanche et publié par le japonais Square Enix, il est disponible aussi sur PlayStation 4 et Xbox One.

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