Faut-il altérer le timbre pour lui donner de la valeur ?
L'introduction interrogera les définitions des termes altérer et valeur, et de là, retrouver des exemples probants des diverses situations trouvées.
À un extrême qui est le point de départ du sujet, conserver la feuille de timbres neuves, gomme d'origine, sans aucune trace de charnière possède une forte valeur sentimentale, esthétique et patrimoniale à son propriétaire - sauf si c'est un marchand pour lequel cette feuille pèse financièrement dans son stock, jusqu'à ce que d'autres collectionneurs signalent qu'ils souhaitent reconnaître les deux premières, mais pour acheter la dite feuille considérerons une plus modeste valeur chiffrée...
La couverture du livre de James Barron sur le One Cent magenta (via amazon.fr). |
Entre les deux, le débat commun est les intérêts de collectionner les timbres neufs ou oblitérés, de l'aspect de cette oblitération : du killer cancel au cachet à date bien rond. De là, oblitéré certes, mais décollé ou sur pli ? Sur pièce de correspondance : quelle valeur accorder à l'histoire de l'expéditeur et du destinataire ? À celle des entreprises et pays traversés pendant le cheminement postal ?
Et arrive, en dernière partie, les aléas des service postal et philatélique. Service postal : quelle valeur accordée au choix de l'expéditeur belge de laisser ou de détacher la vignette « Ne pas livrer le dimanche » sous le timbre-poste ? Un bon catholique ? Un courrier suffisamment urgent pour détacher la vignette ? Cela nuit à sa valeur quand le service philatélique plie ou découpe les marges des feuillets commémoratifs pour les faire rentrer dans leur matériel d'expédition.
Que le commerce philatélique démultiplie sous prétexte de prouesses de design ou d'imprimerie - et souci de valoriser les revenus philatéliques au sein du budget de groupes postaux en manque de courrier à délivrer.
Quelle valeur - autre que le revenu du service philatélique - ces timbres en matières variées ont ? Promotion d'un artisanat, d'une filière nationale. Promotion des timbres du pays dans la presse philatélique. Promotion du pays entier si les journaux internationaux sont attirés.
Revenons à l'échelle individuelle des acheteurs de ces timbres. Souvenez-vous des timbres néerlandais de 2007 sur lesquels avaient été emprisonnés des graines de fleurs : faut-il les conserver, stériles, dans un album ? Ou les planter pour réaliser un de leurs buts non postaux ? Ou, conservés par le collectionneur, celui-ci a-t-il eu l'idée de se procurer d'autres graines et les planter, ayant eu une prise de conscience par cette émission ?
Le premier timbre-origami du monde d'après la poste espagnole. |
Nouveau dilemme du collectionneur : combien d'exemplaires conserver ? Deux : un tel quel, un plié. Trois ou quatre : avec plié et oblitéré sur demande, et plié et oblitéré sur pli... Au centre de tri et dans les catalogues de cotation : combien d'illustrations a ce timbre ? Une seule ou deux avec la version pliée ? Et le destinataire du feuillet collé oblitéré : appréciera-t-il l'oblitération sur sa cocotte ?
Est-ce du service postal ? Un encouragement aux activités créatives ? Aux débats philosophiques sur l'intérêt du timbre-poste au début du vingt-et-unième siècle ? Y aura-t-il une conclusion heureuse ?
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