samedi 31 mars 2018

Roi George, tarifs et centenaire de la Royal Air Force

Ce dimanche premier avril 2018 marque le centenaire de l'établissement de la Royal Air Force et celui de l'entrée dans ces nouvelles forces aériennes britanniques du Prince Albert, futur Roi George VI.
Le Prince Albert Windsor, alors officier de la Royal Air Force, en 1919 (via la base documentaire Commons de Wikimedia).
Après une formation navale, le second fils de George V servit dans la Navy pendant le début de la Grande Guerre, participant comme officier de tourelle à la bataille du Jutland - même si son navire fut tenu à distance des zones principales de combat, ce qui le désespéra autant que ses graves problèmes gastriques.

Après une opération chirurgicale en 1917, il intègre la formation du Service aérien de la Marine royale début 1918 à Cranwell, dans le Lincolnshire. Baigné dans l'ordre et la discipline depuis tout jeune à la Cour puis dans la Marine, le Prince se retrouve à gérer le quotidien d'un navire terrestre de cinq cents jeunes marins qu'il fallut former à la discipline militaire, aux besoins des forces aériennes... dans la pagaille de la fusion annoncée des forces aériennes de la Marine et de l'Armée, prévue pour le premier avril suivant.

La base et ses hommes sont organisés comme un navire avec ses quarts et ses tribords... mais aussi des grades de l'Armée portés par des marins ayant conservé leur uniforme et des officiers de l'Armée toujours dans leur uniforme d'origine... Le capitaine de la RAF "Albert, Prince" est, dès lors, réputé trop strict par les remuantes jeunes recrues. Même si son second - un civil ! - témoigne de la justesse et de la pertinence de ses décisions, autant les sanctions que les permissions.

Lassé des querelles de protocoles et du désordre ambiant, il est transféré début août au quartier-général de la RAF à St Leonards-on-Sea, dans le sud-est de l'Angleterre, où il commande une escadrille de cadets.
Classe ouverte : une médaille de long service et bonne conduite de la Royal Air Force de 1948 (via la base documentaire Commons de Wikimedia).
Bien que pilote qualifié, sa qualité de prince et donc d'héritier potentiel de la Couronne le maintient éloigné des combats. Il obtint néanmoins de servir enfin sur le continent sous la direction du Général Trenchard, à Autigny, de fin octobre 1918 à janvier 1919. Il y arrive par avion le vingt-trois octobre à bord d'un bombardier Handley Page.

Le pilote, Louis Greig, est initialement un médecin naval, mais sa rencontre avec le Prince en 1909 alors que celui-ci est encore un cadet, a changé sa vie. Réunis en 1916, les deux hommes sont inséparables pendant six ans : Greig suit donc Albert dans les Forces aériennes, lui apprenant à Cranwell à conduire une voiture (avec l'autorisation du Roi) et l'entraînant au tennis avec un succès qui permet au Prince de participer au tournoi de Winbledon en 1926.
L'émission du centenaire de la Royal Air Force du vingt mars dernier (boutique web de Royal Mail).
Fin de ma gorgeoquintophilie - merci Sarah Bradford - pour un retour à l'histoire postale contemporaine : par la grâce des choix du service philatélique de Royal Mail, l'émission du mardi vingt mars peut intéresser les amateurs de tarifs postaux.

Signalé par Ian Billings, les tarifs internationaux de poste aérienne portés par six timbres de l'émission (deux des trois diptyques et deux des quatres timbre du mini-feuillet sur les Red Arrows, la patrouille accrobatique de la RAF) sont devenus obsolètes le jour même !

Ainsi, il faut ajouter un Machin de cinq pence pour que les timbres d'une livre quarante puissent porter le pli de moins de vingt grammes au-delà de l'Europe (£ 1,25 pour l'Europe, ou le monde jusqu'à dix grammes).

Mais, les £ 1,57 ne peuvent être complétés puisque le tarif jusqu'à cent grammes pour l'Europe baisse de deux pence... Conclusion du marchand de Norvic Philatelics : encore une preuve que les timbres actuels ne sont pas créés pour servir sur le courrier ?

Voire, un moyen de traire de quatre pence les collectionneurs qui oseraient utiliser postalement ces timbres ?

Souci final pour les puristes : une lettre de moins de cent grammes pour l'Europe affranchie d'un de ces £ 1,57 sera forcément sur-affranchie (comme celle-ci magnifiquement oblitérée sans stylo), donc indigne d'une collection ?

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