dimanche 3 juin 2018

Les grisettes inspirent les étudiants de Montpellier

Emploi du temps surchargé et ouverture limitée du lieu font que je vais évoquer une exposition non philatélique alors qu'elle s'est terminée aujourd'hui.

Ainsi, du samedi dix mars au dimanche trois juin 2018, le Musée Fabre de Montpellier et les étudiants de l'Université Paul-Valéry et de l'École supérieure privée ArtFX ont proposé une exposition temporaire sur les femmes, Muses et grisettes, les dames de Montpellier, dans le cadre de l'Hôtel de Cabrières-Sabatier d'Espeyran.

Les connaisseurs de Montpellier savent que les grisettes sont des bonbons de miel et de réglisse (et du sucre...)... Mais le nom désigne également, au dix-neuvième siècle, les jeunes couturières de la ville, et par extension toutes les petites travailleuses : domestiques, vendeuses sur les marchés, poissonnières accomplissant l'aller-retour entre le petit port de Palavas et les halles de la ville - leurs paniers et elles empruntant la troisième classe du Petit Train de Palavas.


Vue de village de Frédéric Bazille revu par les étudiants d'ArtFX de Montpellier (exposition Muses et grisettes, Musée Fabre, mars-juin 2018 - désolé pour les trois étudiants-artistes, prise au smartphone, mon cliché du panneau explicatif est flou...).
L'exposition commence par une salle évoquant la ville, ses argentiers et la place des femmes au dix-neuvième siècle. Les philatélistes classiques y apprécieront les gravures. Aux étages de l'hôtel bourgeois, parmi le mobilier et les vêtements d'époque, des témoignages d'époque expliquent le rôle des femmes montpelliéraines ou la vision qu'en ont eu les visiteurs masculins : depuis la femme du jeune Gaston Bazille présente au bal organisé en l'honneur de Louis-Napoléon Bonaparte, accomplissant un tour de France en faveur du nouvel Empire, jusqu'au bilinguisme languedocien/français des grisettes - charmant pour ces messieurs, horrible pour leurs dames qui apprécient toutefois de trouver enfin des domestiques parlant français.

Au rez-de-chaussée, les étudiants de première année de master de l'Université Paul-Valéry ont choisi les objets et œuvres exposés ; à ceux de troisième année de licence de créer un parcours muséographique.

Leurs camarades de l'école d'effets spéciaux ArtFX de trouver comment les nouvelles technologies peuvent éclairer l'ancien et susciter la curiosité des visiteurs. Au-rez-de-chaussée, ils sont partis des gravures anciennes des paysages de la ville pour, morceau par morceau, faire réapparaître la ville actuelle : quel bâti est resté, quels murs ont disparu depuis l'hôtel de l'Intendance aux abords de la place royale du Peyrou.

Dans les étages, plusieurs peintures ont été remplacés le temps de l'exposition par des copies modifiées : les visages deviennent ceux d'étudiants et quelques détails contemporains remplacent les objets du dix-neuvième siècle.
Mes trois modèles de cartes-maximum de février 2017, envoyées à deux amies, un blogueur et quelques Postcrosseurs.
Vue de village de Frédéric Bazille, objet d'un timbre-poste l'année dernière, en est affectée puisque son modèle est la fille d'un des ouvriers du domaine de Méric, propriété de la famille Bazille. Parviendrez-vous à repérer les différences entre l'original et sa copie ?

Pour les timbres, vignettes et souvenirs de Phila-France 2019, ce ne sont pas les œuvres, gravures et mémoires locales qui manquent au Musée Fabre.

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