vendredi 28 mars 2025

"Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau" célébré sur timbre en Lettonie

 Un phénomène à fantasme de comptable hollywoodien : 3,5 millions d'euros de budget, plus de 33 millions de revenus en vente de tickets en Europe, toutes les Amériques et jusqu'en Inde et au Vietnam !!! 

L'énième épisode des Marvel Studios qui pense vendre de l'audio-visuel comme on vend des comics multi univers ? Non. Un film comique français avec des gags répétitifs qui ne font plus rire que ceux qui n'ont pas évolué depuis leur adolescence délinquante et machiste des années 1960 ? Pitié.

Le timbre oblitéré premier jour le vingt-sept février 2025 à Riga, en Lettonie.

Non, il s'agit de Flow, Straume en letton.

Un film d'animation, sans personnage ni parole humaine, aux personnages animaux non authropomorphiques, subissant une crue aussi destructrice que mystérieuse pour eux que pour le spectateur, au milieu de constructions vidées d'une civilisation humaine (?).

Une partie d'entre eux se retrouvent sur une arche - un banal voilier - à l'équipage éclectique : un capybara en mode optimal d'économie d'énergie, le chat-héros perdu et méfiant, un maki-catta cleptomane et égocentré, un labrador un peu con... un chien quoi.

Et un oiseau : un messager sagittaire blessé... qui paraît en savoir plus que ses compagnons de mésaventure, vouloir les aider, mais hautain dans les deux sens du terme.

L'enveloppe premier jour créée par la poste lettonne, avec quatre des compagnons de voyage du chat noir.

Aidé par le financement de producteurs belges, français et lettons, l'animateur et scénariste Gints Zilbalodis atteint la célébrité avec ce film indépendant en tout : l'intrigue, les personnages, le ou les sens de l'histoire... Tout peut être compris comme il le souhaite par le spectateur.

Indépendant : Zilbalodis et son équipe ont utilisé un logiciel libre d'animation, Blender ; libre au sens d'une grande liberté de droit d'utilisation du programme et de ses possibilités. Certes, des aplats de couleurs peu habituels en 2024, mais un film neuf.

Face aux grosses productions Disney-Marvel, devenues répétitives et répétées pour les classiques de Walt, la lente émergence de Flow parmi le public depuis une des sélections du Festival de Cannes en mai 2024, des prix des professionnels et du public en festivals d'animation, une sortie en cinémas français d'auteurs Utopia pendant l'été, puis à partir de fin août les successions de sorties nationales en Lettonie, France,...

La poste lettone, Latvijas Pasts, émet sur timbre de 2,54 euro un des visuels promotionnels du film sur timbre : le chat noir sur fond des paysages de cette mystérieuse forêt et de ces ruines culminant en pointe vers le ciel.

La date n'est pas par hasard : le vingt-sept février 2025 ouvre la période de cinq cérémonies de récompenses connues internationalement et pour lequel le film est sélectionné comme meilleur film d'animation et meilleur film étranger !!!

Les cinq prix sont obtenus en animation depuis le César en France jusqu'à l'Oscar aux États-Unis.

Avec l'ensemble des nominations et des prix obtenus en festival spécialisé et récompense nationale, la Wikipédia en anglais a pu en détacher une liste de l'article sur le film.

Timbre allemand de 2017 pour les cinq cents ans de la Réforme, lancée par Martin Luther.

Les critiques de cinéma, les éditorialistes des différents journaux ont donné les idées principales qu'offriraient le film aux spectateurs...

Après l'avoir vu et [pas de divulgâchage] m'être interrogé sur certains aspects précis, j'ai eu une interprétation personnelle en découvrant que l'auteur était letton, donc d'un pays de tradition luthérienne.

Au début du seizième siècle, en opposition du message de l'Église catholique que les actions personnelles permettent sur constat des clercs le pardon des fautes (notamment en monnaie sonnante et trébuchante offerte directement à l'Église de la Renaissance riche de peintures et d'architecture monumentale dans les palais de Rome), Luther repart du texte biblique : seul Dieu décidera des bons et des mauvais au Jugement dernier.

Les différents courants issus de la Réforme étant plus ou moins optimiste sur la volonté de Dieu, le rôle des actions, quand la décision de Dieu est prise, etc.

De là, certaines actions des animaux du film prendraient une tournure religieuse : la foi, la cruauté de ceux qui pensent être supérieurs par ... , la nécessité de la confiance en ... pour ceux qui n'ont que cette foi de l'action pour espérer sauver les autres et se sauver soi-même, etc. Les points de suspension sont à compléter selon les réflexions de chacun.

Ceux qui ont vu une dernière et pitoyable scène du film comprendront que le personnage le plus fidèle... Et on revient alors à la scène d'une des rares espèces encore en groupe... Et ce chat noir qui se croyait satisfait isolé et ... dans ce groupe bigarré...

...

Revoir Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau.

mercredi 26 mars 2025

La libération électrique des États baltes

 Le samedi huit février 2025, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont déconnecté leurs systèmes électriques de celui de la Fédération de Russie. Après vingt-quatre heures en autarcie, le réseau balte a été connecté au réseau de ses voisins de l'Union européenne et partenaires.

Le titre officiel de l'émission est géopolitiquement le plus positif : la Synchronisation du système énergétique baltique avec l'Europe.

Le timbre de Lettonie sur l'enveloppe premier jour du sept mars 2025.

Un mois après la réussite de l'opération, la poste lettone (Latvijas Pasts) a émis un timbre de 2,54 euro, le tarif de la lettre simple vers l'Europe - et vingt-quatre centimes au-dessus de la lettre basique intérieure.

L'illustrateur Māris Upenieks a représenté des moyens de production : hydroélectricité, solaire ; un réseau de connexion par des segments et un pylône ; et enfin les usage à travers une bouilloire électrique - thématique électro-ménager et préparation de boissons chaudes !

L'enveloppe premier jour au collage du timbre particulièrement précis...

Outre l'importance géopolitique de l'événement - se détacher de la Russie agressant l'Ukraine et intégrer davantage l'Union européenne -, la réalisation de l'enveloppe premier jour montre un souci du détail : les flèches coupées en milieu des bords latéraux du timbre sont reconstituées sur l'enveloppe aussi précisément que sur le feuillet de dix timbres.

Le timbre est gommé... Bravo si c'est un travail manuel sur quelques centaines d'enveloppes.

La boutique philatélique lettone est accessible en anglais à cette adresse. Elle est aussi membre de la place de marché philatélique et numismatique WOPA+.

lundi 24 mars 2025

Marcophilie aéroportuaire en Corée du Sud

 Lors de mon voyage en Corée du Sud, en juillet 2024, j'ai eu trois corrections de vols parmi les six à réaliser*. Au retour, Air France dut modifier l'aéronef utilisé pour le retour de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle vers le Languedoc - une simple réimpression de ticket papier et mise à jour sur l'application de mon téléphone, une fois l'agent au comptoir consulté après que j'ai reçu en quelques trente secondes un mail, un sms et une alerte application !!!

Trace du tampon manuel validant une correction sur un ticket d'embarquement aérien à l'aéroport international Incheon de Séoul, en Corée du Sud.

En Corée, par contre, une mauvaise habitude française semble avoir posé souci : ne pas utiliser l'ensemble de ses prénoms s'ils ne sont pas d'usage ou leur longueur infinie.

Sur papier léger, la carte d'embarquement du vol Séoul-Gimpo vers l'île de Jeju, avec tampon validant une correction manuscrite.

Ainsi, arrivé le quinze juillet 2024 ("24-07-15"), avec la navette ferroviaire à l'ancien grand aéroport de Séoul, Gimpo, l'impression de la carte d'embarquement conduit l'employée à observer attentivement passeport et ticket en alphabet latin, de bien s'assurer auprès de moi de mon identité complète à deux prénoms.

Elle termine l'inscription des trois lettres manquantes, me demande de patienter et va vers le pupitre où se trouve deux autres employés de Korean Air en poste de gestion des files et de conseils des voyageurs. Un d'entre eux écoute, sort un tampon qu'il applique sur le ticket ci-dessus.

Gros plan sur le tampon de correction de l'aéroport de Gimpo, avec un pouce positif levé en l'air = ticket valable.

Il l'a posé sur la partie corrigée. Un système de lecture-relecture que j'aurai pensé non nécessaire avec la lecture optique des codes-barres et QR-code. Il est vrai qu'en Asie de l'Est, les identités sont assez courtes en nombre de caractères ou de sons prononcés. Trois groupes syllabiques hangeul en coréen par exemple.

Est-ce aussi que la politique générale sur le déplacement des étrangers est plus rigoureuse qu'en Union européenne ? Et que la compagnie aérienne et l'aéroport tenus responsables d'avoir laissé circuler un étranger sous fausse identité empêchant de le retrouver au terme de son visa de tourisme.

Étrangement pas de souci avec le vol intérieur Jeju-Busan quelques jours après...

Tampon de correction à l'aéroport d'Incheon sur ticket d'un voyage à correspondance Air France... compagnie qui connaît les habitudes patronymiques françaises ?

Mais bis repetita au retour au comptoir anglophone-coréonophone Air France de l'aéroport international de Séoul-Incheon pour déposer ma valise : l'agente appelle une des collègues qui gèrent les files et coupe-files, qui écoute et applique le tampon.

Il semble tout de même que les Coréens travaillant dans les aéroports internationaux ont l'habitude puisque la policière aux frontières qui vérifiait passeport et carte d'embarquement avant le passage de la sécurité des bagages et personnes, elle me demanda une seule question : "What's your name?

À laquelle j'ai spontanément répondu à la française : Prénom d'usage - Nom, ce qui a suffi.


Dernier piège : le voyageur peut ramener du kimchi coréen s'il l'achète en zone duty free (au prix de l'or donc). Tout autre forme de ces légumes fermentés sera confisqué à la vérification sécuritaire des bagages, même si c'est un emballage sous vide de supermarché.

Risque de l'odeur envahissante ?


* : premier voyage tout court depuis les Rencontres philatéliques de Gibraltar à l'automne 2019 - merci le covid, les risques de tests positifs au coronavirus juste avant le départ ou à l'arrivée, etc.

samedi 22 mars 2025

Manga japonais, femme à tentacules et une boîte aux lettres : je ne veux pas savoir

 Pendant que PostNord Denmark renoncera à la lettre postale en 2026, avec envoi à la casse de ces boîtes aux lettres de rues, une partie du public japonais semble les apprécier.

Extrait d'un manga Kaii-san et moi (?) aperçu sur X.

Le six ou le sept mars 2025, le manga Kaii-san et moi est sorti au Japon, et son éditeur a publié un fil de neuf messages sur le réseau social X pour en faire la promotion.

La première image ci-dessus : un jeune garçon dialoguant avec une femme aux bras multiples, dont un tente d'entrer dans une boîte aux lettres rouge, typique de Japan Post...

Le reste des messages indiquent donc un manga fantastique d'horreur.

Cet article fait partie de la série du samedi #PostBoxSaturday, à retrouver dans mon cas sur le réseau BluSky.

vendredi 21 mars 2025

L'hyperinflation yougoslave de 1989-1994 dans The London Philatelist

 Des philatélistes et historiens postaux ont une passion pour les périodes d'hyperinflation, des augmentations dramatiques des prix, dont la répétition d'émissions de timbres à multiples zéros, puis les surcharges d'anciennes valeurs, puis des trouvailles diverses pour éviter de tapisser une enveloppe... et donc les enveloppes d'époque ou à destination de l'étranger.

En articles de presse philatélique française ou en expositions, j'ai principalement vu l'hyperinflation allemande de 1921-1924 et celle en Hongrie en 1945-1946, grâce à la masse de timbres neufs à valeur devenus infimes inondant le marché philatélique. Ainsi que les photographies marquantes de l'époque : aller faire ses courses avec une brouette de billets, les prix des patates revues chaque heure, l'homme tapissant son appartement de billets sans valeur effective, etc.

Pour les autres épisodes, il faut trouver un collectionneur spécialisé du pays, ou qui a pu vivre l'époque en garder trace ou savoir où trouver des courriers témoins.

L'introduction de l'article de Vladimir Milić dans The London Philatelist de mars 2025.

Dans le numéro de mars 2025 de The London Philatelist, le journal de la Royal Philatelic Society LondonVladimir Milić propose une présentation de l'hyperinflation en Yougoslavie de 1989 à 1994, de l'évolution des six devises monétaires aux conséquences pratiques sur la poste du pays en division passant de la République fédérale socialiste à six républiques à la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro).

L'auteur de l'article reste sur les plans purement monétaires, postaux et philatéliques. Ne sont pas l'objet les causes initiales dues à une politique économique de rigueur afin d'obtenir une aide des États-Unis en 1989 - rappelons le statut de non-aligné du pays -, puis l'aggravation de la situation générale avec la partition de la fédération, les guerres qui s'ensuivirent, et les sanctions internationales contre l'État yougoslave restant.

Tout pour causer une hyperinflation et des pénuries. Mais les enveloppes montrées par l'auteur montrent qu'il y avait tout de même nécessité à envoyer du courrier vers l'étranger proche - un destinataire identique à deux exemples pourrait interroger sur la biographie de l'expéditeur.

Les tableaux statistiques proposés sont clairs et permettent de suivre en nombre brut, en puissance de dix, en pourcentage comment les six dinars successifs ont perdu de plus en plus de valeur, et les tarifs postaux de base (lettre intérieure, lettre internationale) ont atteint des dizaines de milliers et des millions de chaque nouveau dinar jusqu'à ce qu'un ultime plan de stabilisation parvienne à une déflation au premier semestre 1994.


Ces tableaux seront absolument indispensables et une référence pour ceux qui rechercheront les traces philatéliques et postales de cet épisode.

Au terme du tableau du tarif postal de la lettre intérieure : 300 dinars le trois mars 1989, 156 x 10^24 du même dinar le seize juin 1994... ou 0,12 dinar (celui créé le vingt-quatre janvier précédent).


Ensuite, pour illustrer avec quelques pièces les formes d'affranchissements connus ou possibles, Vladimir Milić travaille par devise monétaire : 

- collage superposé de timbres-poste que les PTT émettent de moins en moins jusqu'à l'introduction de tarifs de type lettre alphabétique « A » (lettre intérieure) et « R » (recommandation intérieure) quitte à utiliser ce dernier en multiples à sa valeur postale pour tenter de faire face...

- démultiplication des marques de machines à affranchir au nombre de chiffres insuffisants pour atteindre les milliers et millions de dinars nécessaires ;

- étiquette de bureau de poste, quitte à considérer qu'elle sous-entend une puissance de dix non indiquée - d'où l'absolue nécessité de disposer de cet article pour l'étude d'un courrier yougoslave en vue d'une exposition compétitive ;

- et enfin, « port payé  » en français de l'Union postale universelle quand le postier est définitivement dépassé.


La bibliographie indique deux publications imprimées, la collection médaille d'or en cinq panneaux de Vladimir Milić, ainsi qu'une présentation filmée pour youTube qu'il a présentée à l'Union des philatélistes de Serbie.

Non, je ne donne pas les liens des deux derniers : la compétence moteurs de recherche général ou par site précis, et sans intelligence artificielle, est à travailler. Ou adhérer à la RPSL pour profiter de dix numéros annuels de son riche journal.