Dans son éditorial de juillet-août 2007, Gauthier Toulemonde, rédacteur-en-chef de Timbres magazine s'enthousiasme de sa visite chez Spink, maison d'enchères de Londres. Comme d'autres dans les pays riches, elle consacre des ventes entières aux timbres-poste et aux collections primées.
Cependant, le lecteur français attentif a déjà remarqué que les négociants français usent plus de la vente sur offres que des enchères.
La lecture d'un magazine philatélique britannique fait alors remarquer que la France est philatéliquement à part. Dans Stamp Magazine, ce sont publicités à foison sur tous les moyens que les marchands mettent à la disposition du collectionneur pour disperser de la manière la plus rentable sa collection.
En début de magazine, ce sont deux pages mensuelles sur l'actualité des enchères dans le monde : Tony Lancaster évoque des ventes britanniques, mais aussi suisse (maison Feldman), américaine ou australienne. Le numéro de mai donne le bilan et présente des pièces de la collection d'Arthur Gray, multi-primée lors d'expositions philatéliques internationales.
Un dossier rédactionnel complet peut être consacré à une dispersion : le numéro d'avril présente les meilleurs morceaux de la collection de Gawaine Baillie. Sur la fin de sa vie, il achetait discrètement des pièces exceptionnelles : timbres classiques neufs en excellent état et en blocs (de 2, 4 ou plus).
Dans la philatélie française, qui sait que le financier Bill Gross vient de faire don du produit de la vente aux enchères de sa collection britannique au profit de Médecins sans frontières. Plus de neuf millions de dollars... Et ce n'est qu'une de ses collections de prestige. L'autre comprend le Z Grill... deux exemplaires au monde, un seul en dehors d'une collection institutionnelle.
En France, j'ai peu connu des ventes sur offres capables de susciter autant de remuements dans les médias papier ou électroniques.
Cette forte présence des ventes aux enchères dans la philatélie anglo-saxonne signalerait-elle une bonne santé, meilleure que la philatélie française ? Si les richissimes collectionnent avec une qualité pareille, n'est-ce pas la partie émergée d'un immense iceberg de collectionneurs de tous rangs, âges et conditions sociales ?
Mises à jour du 26 juillet 2007 :
* Dominique, dans un message du Blog philatélie, a retrouvé des éléments de l'histoire et de la théorisation de la vente sur offres.
* la visite de Gauthier Toulemonde chez Spink est visible sur le site de TV Timbres en anglais. Le site de Spink signale ce reportage comprenant des entretiens avec les principaux experts de cette maison, un par collection (timbres, monnaies, etc.). En espérant que l'indépendance du magazine et de sa chaîne ne pâtissent pas de ces compagnonnages (un de mes avis antérieurs).
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