Les amusements d'un dimanche matin sur Google Actualités, le moteur de recherche dans les articles de presse publiés sur internet : en ce moment, les mots « timbre » et « stamp » renvoient des articles de thématique électorale.
À l'approche de la journée électorale annuelle aux États-Unis, des citoyens, comme ceux de l'État de Washington, utilisent le vote par correspondance. Les autorités locales acceptent deux types d'envoi : déposé dans des boîtes administratives spéciales ou reçu par la poste. Et là, le problème survient avec des citoyens qui refusent de payer le timbre-poste qu'ils estiment être un impôt électoral. Mais alors, la collectivité doit-elle supporter le coût de ces mauvais payeurs ? La poste doit-elle preuve d'un zèle pour acheminer ses plis taxés qui seront peut-être refusés (l'USPS semble avoir l'habitude de renvoyer à l'expéditeur directement ce genre de courrier).
Plus grave que le confort du driving-vote, au Togo et dans les jeunes démocraties, les autorités cherchent à montrer leur bonne foi : que les observateurs étrangers (de pays pourvoyeurs d'aides et de contrats) constatent un processus honnête, libre et égal pour tous les électeurs et tous les candidats.
Le premier pas est de s'assurer que chacun ne vote pas plusieurs fois - parfois sans le savoir. Je me souviens de la photographie d'une Irakienne au visage caché par un large voile qui pointait vers le photographe sa carte électorale et son doigt couvert d'encre indélibile violette.
Au Togo, démocratie exercée par la famille Eyadema, il était prévu pour l'élection législative du 14 octobre 2007 que sur tout bulletin de vote rempli par un électeur doit être collé un timbre pour l'authentifier. Le but est d'éviter l'achat des électeurs à qui on remet un bulletin rempli à l'avance. Le Monde du 16 octobre signale des problèmes d'approvisionnement, l'énervement d'électeurs craignant de se refuser leur droit de vote,... et finalement l'autorisation de la Commission électorale d'apposer un autre type de timbre : la signature de deux membres du bureau de vote.
En Bulgarie, ce dimanche 28 octobre, un tampon marquera les longs bulletins pour les élections municipales : l'électeur doit cocher le nom de ses candidats préférés pour les places de conseillers municipaux (94 cm de long pour la capitale Sofia). Pour être sûr qu'un tampon falsifié ne pourra remplacer un véritable : « Just before the official start of the voting process, members of the electoral body will make sections on the stamps' rubber sides. » Les officiels électoraux vont abîmer leur cachet pour faire apparaître une variété dans les timbres qu'ils vont créer.
La démocratie en marche, la polysémie du timbre (ou inversement).
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