jeudi 26 février 2009

Pays conquis, série idéale pour spécialistes

James E. Kloetzel, rédacteur du catalogue Scott, complète dans le numéro de mars 2009 de Scott Stamp Monthly une étude commencée dans les numéros du même magazine en septembre, octobre 2005 et avril 2006.

La série qui demande autant de retours et vient de recevoir sept nouvelles variations dans le catalogue de référence aux États-Unis ? Celles des treize pays conquis (overrun countries) par l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et le Japon impérialiste, émise entre juin et décembre 1943 par les services postaux des États-Unis.

L'article riche de détails et d'un diagramme de la presse rotative employée par l'American Banknote Company permettent de comprendre pourquoi les spécialistes de cette série ont besoin de se couper les cheveux en quatre face à chacun des timbres.

Ce que je vais essayer de résumer malgré mon incompétence notoire en la matière. Désolé si le vocabulaire n'est pas parfait.

Pour réussir l'impression de plusieurs couleurs des drapeaux et du cadre en un seul passage, un cylindre de report offset va recevoir les encres nécessaires de quatre cylindres d'impression pouvant recevoir chacun deux couleurs. Les encres accumulées sur le cylindre report sont imprimées sur le papier à l'aide d'un rouleau-presseur. Autant de possibilités de couleurs fut nécessaires pour certaines doubles feuilles imprimés avec deux drapeaux différents (un pour la partie supérieure, un autre en-dessous).

Les encres sont très grasses et ne se mélangent pas. Ce qui explique la première variation connue sur la plupart des timbres et de la plupart des connaisseurs de la série : les points noirs donnant l'effet claquant au vent aux drapeaux peuvent se retrouver au-dessus ou en-dessous d'une autre couleur selon l'ordre dans lequel le cylindre de report a reçu les encres.

Grâce à un recensement dans une vaste collection de cette série, le spécialiste de ces timbres s'interroge cependant sur l'absence des points sur certains timbres. Ce n'est pas forcément une impression inversée des couleurs masquant le noir sous une autre couleur, mais probablement un problème d'alimentation de l'encre noire.

Ou même, pour le quatrième découpage de cheveux, d'une encre noire ou d'une autre couleur, bien lourde, qui s'est déposée sous ou sur les autres encres, donnant des timbres ne correspondant pas non plus à la première variation.

Kloetzel reconnait que discerner ces variations ne sont pas forcément à la portée du premier collectionneur venu, même dotée d'une importante collection de ces timbres et d'un microscope. Il reconnaît même que les spécialistes soucieux de celles-ci resteront un petit nombre.

Dimanche dernier, à la lecture de cet article, je me suis rendu compte à quel point notre passion est inutile en comparaison de ce qui arrive au reste du monde, mais à quel point elle favorise un raisonnement intellectuel qui manquent au reste du monde.


Pour se reposer de tant de réflexions, un petit jeu créé à partir de ces timbres sur le site purposegames.com.

Aucun commentaire: