dimanche 8 mars 2009

Offensive expertise en France

Alors que Scott Stamp Monthly aux États-Unis accueille des publicités d'organismes d'expertise et d'évaluation de la qualité des timbres (quitte à les sceller ensuite avec le certificat), trois experts français tentent une offensive pour convaincre les collectionneurs français d'expertiser toutes les pièces d'importance.

Claude Jamet a rappelé sur son site fin 2008 que ce sujet est tabou dans la mare philatélique française : les collectionneurs veulent-ils vraiment savoir si leurs biens sont véritables ou falsifiés ? Même si j'ai aussi lu l'inverse de la part de collectionneurs acheteurs sur le manque de professionalisme d'experts et du manque de discernement dans la signature du dos de timbres aisément falsifiés par la suite. D'où la confusion entre le rôle de cette signature et celle du certificat d'authenticité. Sans parler du coût.

En mars 2009, dans Timbres magazine, trois experts se lancent sur ce sujet auprès du grand public collectionneur. Pascal Scheller rappelle le rôle des signatures au dos des timbres dans le bric-à-brac de l'actualité page 8. Pascal Marziano est interviewé en page 17. Ne manque plus que Jean-Jacques Tilleard à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Dans les propos de Marziano, il rappelle qu'en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni, les experts travaillent en comité.



Justement, dans le numéro de février 2009 du britannique Stamp Magazine, le Comité d'expertise de la Société philatélique royale de Londres est l'invité d'un reportage de six pages de Julia Lee. Six pages !

Le magazine a soumis une bande verticale de trois timbres britanniques à l'effigie de George VI surchargés pour servir dans les agences postales au Maroc. L'un d'eux porte une variété connue : un trait horizontal d'encre de même couleur que la surcharge barre sa partie inférieure. Est-elle véritable (cote : 650 livres starling) ou traficotée (10 livres le timbre original sans la variété) ?

Le processus d'expertise est suivie, étapes par étape, en sachant quoi chercher à chacune d'entre elles :
- description visuelle,
- comparaison avec les archives des deux cent mille expertises réalisées depuis 1890 (dont 24000 pour la décennie 2000),
- voire avec la Collection philatélique royale,
- lumière blanche pour le filigrane,
- une bonne loupe (10x),
- lampe ultra-violet,
- jusqu'à un spectroscope de 33000 livres voire demander la permission d'utiliser celui de l'University College London.

Quand des timbres du bureau de poste ne sont pas passés au four pour vérifier si ce n'est pas le moyen utilisé pour changer une des couleurs du timbre expertisé.

À chaque cession du comité, les dossiers sont examinés et, en cas de désaccord, la pièce est réétudié avec l'aide d'autres membres et un des cinquante philatélistes spécialistes potentiels. Un travail d'équipe donc.

Aucun commentaire: