« Intérêt, passion pour les timbres-poste, qui porte à les collectionner »
Bref, acheter, accumuler, entasser, mais ne dites pas que vous pouvez étudier l'objet, sa conception, sa mission, l'histoire postale, technique ou humaine qu'il porte en mémoire. Peut-être que cela changera avec la dixième édition dans soixante-dix ans. Le mot entre en 2001 car, dans les années 1930, les académiciens considérèrent plutôt le philatélisme (soupir).
Avec le film Oh My God!, actuellement au cinéma, c'est comprendre l'ambiance d'une époque largement collectionnée : le milieu du règne de la reine Victoria.
De cette société industrieuse, où ces ministres réforment les postes, ces médecins la pratique médicale, etc., mais où les préjugés restent ancrés : docteur refusant de croire dans les germes et la nécessité de l'hygiène en milieu hospitalier au début du film, ouvriers exploités, femmes et enfants dernières roues du carrosse.
Oui, l'objet du film : des femmes, considérées comme des portions de citoyennes alors, dont les insatisfactions sont diagnostiquées comme hystérie et soignées de manière bien hypocrite (et qui donne des crampes). Je ne regarderai plus une enveloppe portant l'effigie Wyon, britannique ou des colonies, de la même manière qu'un philatéliste-version-Académie française.
Je vous conseille le film. Outre un agréable moment, on vient à se demander s'il ne répond pas à la question : à quoi aurait ressemblé le cinéma d'humour au temps de la reine Victoria ?
Ce qui permet de revenir sur Le Discours d'un roi dédié à George VI et Lionel Logue dans leur combat contre le bégaiement de celui qui ne voulait pas devenir roi, mais qui accomplit cette tâche au point d'y laisser sa santé.
Derrière l'intrigue principale, c'est le Londres des classes moyennes, dirions-nous aujourd'hui, des années 1920 et 1930 qui apparaît dans le décor du cabinet, du logement et du voisinage de Logue. Celui que les philatélistes connaissent sous la forme d'enveloppes affranchies de profils rouges ou bleus.
Photographie de Dorothy Wilding.
Avec cette carte postale, un exemple des reconstitutions de postures et d'uniformes réalisées par les équipes d'un film un peu romancé pour faire entrer toute la problématique familiale du prince Albert d'York jusqu'au moment où le Roi fut lui et sa famille ses sujets.
Peut-être relire Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, roman épistolaire de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, pour retrouver l'importance de la correspondance écrite avant, depuis les membres de la famille royale entre eux jusqu'à cette écrivain britannique en quête de sujets après-guerre.
Une pratique qui nécessita tant de feuilles, enveloppes, sceaux, timbres, journaux intimes, etc. Est-elle totalement perdue quand je vois que, désormais, tous les magasins en ville proposent de faire les paquets-cadeaux à votre place ? :(
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