Même si mon temps philatélique est désormais la portion congrue de mon temps libre, bien rabotée ces derniers semestres par mon temps professionnel, la lecture de mon patient stock d'ouvrages britanniques et mes abonnements d'outre-Manche crée de bons moments de détente et de réflexion (les lectures Φ françaises existent entre blogs bien pensés et magazine très traditionnel).
Prenons ainsi le numéro daté décembre 2012 de Stamp Magazine, dès les publicités jetées inside, la barre est placée haut. Peut-être que je reste marqué par ces annonces de charcuterie en conserves des derniers numéros d'un magazine français par correspondance et dont le site est en ligne après une longue disparition. Mais que sont bien pensées par les vendeurs ces publicités tout-Machin du Stamp Center, boutique du Strand de Londres, et bien amenées celle d'un lampe de lecture sur pied hallogène basse consommation et built in GB... même si leur argumentaire me convainct moyennement.
Le lecteur philatéliste ou collectionneur a donc encore de savantes lectures et des recherches à mener. Ce que prouve l'éditorial de Guy Thomas : toujours court, mais toujours enthousiasmant. En neuf questions il prouve que, même sur des classiques rabachées, même sur des émissions thématiques sans âme, même sur des thèmes inconnus, il y a matière à réaliser de grands moments de lecture philatélique, d'enrichissement - que de temps de loisirs j'aimerai disposé pour me triturer à trouver des idées de recherche pareilles.
C'est ainsi que l'ancienne colonie du Guyana nous intrigue avec son 75e anniversaire de l'accession du roi Edward XIII... Après de bien illustrées et bien légendées pages d'enchères, John Winchester, la cheville ouvrière de ce numéro de fin d'année, aborde la genèse du premier timbre de Hong Kong par le gouverneur Hercules Robinson, un récit historique mais qui reste philatélique sur le travail d'une émission dont le modèle a servi un siècle pour les séries d'usage courant de la colonie. De même en Autriche, l'histoire est racontée toujours par la philatélie et les timbres, jamais par un long récit que peuvent fournir les historiens et les encyclopédies. D'où la question : comment le chancelier Dollfuß est-il un important personnage timbrifié malgré son comportement peu démocratique ?
Alastair Gunn réalise un des habituels top 10 du magazine, ce mois-ci sur les courriers taxés, sa spécialité pour laquelle il a co-écrit l'ouvrage British Use of 'Postage Due' & 'To Pay' labels. Winchester (encore) prouve qu'un classique et une information répétée peut encore l'être de nouvelle manière, avec humour : dans un article sur la gomme du Penny Black, ses adhésifs concurrents et successeurs, il découvre que l'alcool polyvinylique (PVA) au dos d'un petit timbre contient six calories. Et de calculer -après conseil anti-regommage- combien de timbres faut-il lécher pendant un mois pour atteindre la valeur d'un fish and chips!
Même l'article de philatélie thématique (arggg) est rendu intéressant dans la série My collection. Gina Forsyth présente ses belles plantes en écrivant l'histoire de son parcours collectionneur.
Cerise sur le gateau, les nouveaux timbres britanniques sont remis à leur juste et relative place : deux pages techniques avec le courage de mettre des notes sous forme d'étoiles et commentaires. Ce qui laisse une place confortable pour une petite info qui monte qui monte : le British Postal Museum & Archives avance vers sa réouverture (à suivre dans un prochain message).
Dans deux semaines, Gibbons Stamp Monthly arrive avec la continuation des séries sur le Natal et la Palestine, en plus d'un débat historique sur l'indépendance de l'Afghanistan et des timbres qui en découlent, du cinquantenaire du premier timbre émis dessiné par Jeffery Matthews et des marques triangulaires britanniques.
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