L'été, synonyme de soleil, chaleur, plage, vacances et voyages dans nos latitudes occidentales. Cependant, c'est un début d'été couvert de nuages orageux, autre signe estival, pour les services postaux occidentaux.
Par exemple, en France : départ prématuré du président de La Poste juste avant un rapport réclamant de fortes hausses des tarifs pour permettre des services universels de moins en moins utilisés (courrier -6%) ou différemment (colis commandés via le web) par un personnel au bout du rouleau (Le Monde diplomatique de juillet 2013), dénigré si on adopte un point de vue social, "inadapté" selon le point de vue libéral, et qui est appelé à devenir représentants multi-cartes (huissier pour assurances, banquier, épicier, agent municipal et garde champêtre).
Les éléments se retrouvent ailleurs en Europe et en Amérique du Nord. Au Royaume-Uni, dans le contexte de la privatisation de la Royal Mail (et pourquoi ce serait une mauvaise idée pour un site de gauche), les syndicats postiers sont inquiets et doivent calmer leurs troupes : en effet, plutôt que de faire grève, certains appellent à refuser de traîner des centres de tri jusqu'aux boîtes aux lettres les lettres et colis en Access. Depuis la libéralisation du courrier britannique, Royal Mail se débat avec l'insuffisance des revenus qu'elle tire de son obligation d'assurer les derniers kilomètres du courrier que de nombreuses postes privées récupèrent en cassant les prix, sans avoir les moyens de les livrer elles-mêmes. En conséquence, les augmentations des tarifs deviennent très fortes au Royaume-Uni.
Aux États-Unis, où le Congrès contrôle fortement la politique de l'United States Postal Service, le Stamp Collecting Forum, hébergé par Delphi, bruisse régulièrement du passage régulier de serpents de mer : forte augmentation des tarifs, fermeture ou allègement des ouvertures de bureaux, suppression d'un voire plusieurs jours de passage chez les particuliers, regroupement des boîtes aux lettres des particuliers en entrée de rue ou de quartier, etc. Toute mesure qui suscite des réactions outrées, mais qui, dans le contexte de moindre transmission matérielle, ne serait pas si bête.
Nuançons ces soucis : que les postiers, leurs dirigeants, les actionnaires et nous tous essayons de distribuer le courrier dans un pays en guerre civile latente, par exemple l'Afganistan dans un reportage de L'Union, où aucun gouvernement n'a eu le temps de se préoccuper du système odonymique national depuis plusieurs décennies.
Titre et photograhie d'un article du Monde, daté 11 mai 2013 ; version web par ici. Crédits photo : Vincent Capman pour Paris Match (eScoop). |
Utilisée dans la version papier du Monde, vendu du 10 mai 2013 midi au lendemain matin, ces boîtes postales de Road Town, capitale des Îles Vierges britanniques, indiquent deux possibilités :
- soit les neuf mille et quelques habitants de cette ville viennent en nombre chercher leur courrier au bureau principal, faisant économiser à des milliers de livres ster... pardon, de dollars des États-Unis au BVI Post Office ;
- ou, comme l'entend l'article, de nombreux non-résidents louent à l'année ces toutes petites boîtes pour disposer d'une adresse postale afin d'ouvrir des comptes en banque discrets.
Une activité de boîte postale très profitable puisqu'elle ne doit pas demander beaucoup de passages de facteurs...
Ne jetons pas la pierre à ces îles paradisiaques dépendantes des deux États qui veulent leur faire, maintenant, une guerre fiscale : territoire britannique utilisant des dollars ?! La République française fait pareil dans le domaine maritime : notre pays possède DEUX flottes, française et RIF, anciennement "pavillon Kerguelen", la bonne excuse de posséder des îles lointaines.
Sinon, pour ceux d'entre vous ayant besoin de services financiers et fiscaux de pointe, une croisière dans les Antilles vous permettra de découvrir une exposition de timbres au sein du musée national des îles Vierges, d'y acheter les timbres territoriaux produits par Creative Directions (Worldwide) depuis l'an dernier et distribués dans le monde par Pobjoy Mint, en plus d'un nombre ahurissant de monnaies précieuses commémoratives.
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