Lors de Monacophil, du 5 au 7 décembre 2013, la branche londonienne de la maison d'enchères Spink disposait d'un dernier moment pour soumettre aux visiteurs les pièces de sa vente du 12 décembre suivant, consacrée aux timbres et à l'histoire postale du Royaume-Uni.
Je préfère lire et découvrir, n'ayant pas un budget extensible à l'infinité de mes passions. Néanmoins, concernant le règne de George VI, les pages 146 à 149 ont capté mon regard de débutant. Extraits :
Extraits de la vente Spink du 12 décembre 2014, partie consacrée aux falsifications allemandes de propagande pendant la Seconde Guerre mondiale (scan et mise en forme du catalogue imprimé). |
Une trentaine de lots (numéros 1079 à 1110) consacrée aux faux timbres d'origine allemande, réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale et en suivant d'ailleurs très bien l'actualité des relations entre alliés et entre ceux-ci et l'Union soviétique.
Ainsi, à partir du type du jubilé d'argent de George V, du timbre grand format du couronnement sur lequel George VI apparaît avec sa femme Elizabeth et de la série d'usage courant à l'effigie de Edmund Dulac et aux décorations de Eric Gill, les services allemands se sont défoulés en en transformant le dessin ou en surcharge de propagande.
Par exemple, le lot 1081 signale la conférence de Téhéran comme le mariage de George et de Staline. Les lots 1084 à 1086 mêlent les extrêmes politiques pour caricaturer les alliances britanniques : "World Bolchevism" pour celle avec l'U.R.S.S., "World Capitalism" et "World Judaism" pour le délire antisémite des nazis sur la présence de juifs dans les métiers de la banque.
De 1086 à 1089, ce sont les conférences entre alliés qui en prennent pour leur grade et démoraliser les Britanniques qui recevraient du courrier portant ces timbres : la charte de l'Atlantique proclamé le 14 août 1941 par le président des États-Unis et le Premier Ministre britannique est décrite comme "The Bluff Charta" avec croix de tombe sur fond de vagues océanes. Deux hypothèses me viennent pour comprendre le message : à ce moment-là, Franklin Roosevelt n'a aucun levier politique pour conduire le Congrès à déclarer la guerre contre l'Axe, ou c'est un refus d'admettre le refus de l'impérialisme conquérant énoncé dans la Charte.
Pour celle de Téhéran, du 28 novembre au premier décembre 1943, c'est l'"Empire Liquidation" qui est annoncé par cette alliance avec l'étoile rouge stalinienne. La liquidation de l'Empire est le motif de tous les autres lots en pièces individuelles, séries, carrés, bandes verticales avec bords de feuille.
À partir de ces blocs, on s'aperçoit facilement que les feuilles de faux sont imprimées et (très grossièrement) perforées avec des gouttières entre chaque timbre. Une surcharge reprend l'"Empire Liquidation" et le nom d'une colonie britannique depuis les Indes occidentales (Saint Lucia, Saint Vincent, Jamaïque) à celles de l'Est (Rangoon, capitale de la Birmanie que le Japon avait besoin de séparer de l'Empire des Indes, Bornéo) jusqu'en Océanie avec Rabaul, ancienne colonie allemande dans l'archipel Bismarck, en Nouvelle-Guinée (la partie spetentrionale de l'actuelle Papouasie-Nouvelle-Guinée).
Le site web de Spink permet de retrouver les lots et les prix réalisés, majoritairement quelques dizaines de livres sterling plus bas que l'estimation initiale.
Sur la liste des choses à faire : explorer les recoins de mes catalogues Stanley Gibbons et Michel pour ses vignettes, et m'intéresser dès sa sortie à la vingtième édition du catalogue de Murray Payne.
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