Une des propositions de David Gentleman suite à une commande de Tony Benn pour des timbres britanniques sans effigie royale. Extrait du blog du BPMA, le timbre Churchill revu ; le Premier Ministre avait permis l'anoblissement du père de Benn afin de disposer d'alliés à la Chambre des Lords pendant la Seconde Guerre mondiale. Convaincu de l'abolition de cette assemblée, mais devenu pair par héritage en 1961, Benn batailla pendant deux ans pour ne pas perdre son mandat à la Chambres des Communes et convaincre le gouvernement conservateur de modifier la loi afin de permettre la possibilité de renoncer à la pairie. |
Philatéliquement, il a reçu l'hommage du British Postal Museum & Archives sur son blog, le jour même de sa disparition, à deux grands titres.
Tony Benn fut le Maître général des postes de 1964 à 1966. Il inaugura la Post Office Tower, connu aujourd'hui comme la British Telecom Tower qui domine le paysage du nord du centre de Londres. Il dirigea la création de Girobank, la banque postale qui permit de rendre accessible des services bancaires à un plus grand nombre de Britanniques.
Côté timbres-poste, le républicain tenta de forcer le Royaume-Uni d'intégrer les codes de l'Union postale universelle : avoir le nom du pays en alphabet latin... donc supprimer l'effigie du Souverain. Il commissionna l'illustrateur David Gentleman qui adapta nombre d'émissions récentes pour donner un aperçu du résultat.
Imprimés en grand format, ces projets furent déployés au sol même du salon où Elisabeth II recevait les membres du gouvernement et écouter leurs projets. Il faut lire l'aventureuse exposition de Benn sous les yeux de la reine dans l'ouvrage de Douglas Muir, A Timeless Classic, consacré au type Machin.
La réponse royale, une fois remis des émotions artistiques, fut négative, mais elle initia une réforme complète de l'image de la Reine sur les timbres britanniques : les artistes ayant signalé le handicap graphique posé par l'effigie Wilding sur les timbres commémoratifs, Gentleman créa le petit profil uni qui fut retravaillé par Arnold Machin qui obtint d'être choisi pour la nouvelle série d'usage courant.
Le Royaume-Uni perd donc un de ses derniers travaillistes d'avant-Thatcher, un républicain audacieux et le père spirituellement involontaire des deux types Machin qui marquent toujours la quasi-totalité des timbres-poste outre-Manche.
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