Le neuf novembre 2014, Saud bin Mohammed al Thani était retrouvé mort, à quarante-huit ans, dans sa résidence de Londres. Un prince du Qatar comme beaucoup du golfe Persique que l'opinion publique européenne a appris à connaître comme étant de riches investisseurs, diversifiant tous azimuts leurs économies nationales au-delà de l'exportation d'hydrocarbures et suppléant à la morosité/prudence/avarice/prodigalité insouciante* de nos propres riches.
Les nécrologies, tout comme le court article sur la Wikipédia en anglais, signalent qu'il a été ministre qatari pour les arts, la culture et le patrimoine et le plus important mécène et collectionneur d'art des deux dernières décennies, en valeur. Même si, en 2005, a été interrogé le fait qu'il collectionne pour lui-même ou pour son royaume, son départ prématuré ne freinera pas l'ardeur de la famille régnante al Thani : la fille de l'actuel émir, al Mayassa, concurrençait déjà le défunt au classement des acheteurs d'art.
Côté timbres-poste, le dix-huit décembre, le journal états-unien Linns rapporte une conséquence de la mort prématuré du prince, un des principaux acheteurs au cours de la vente de la collection guyanaise du savant-collectionneur-sportif (et accessoirement meurtrier) John Eleuthère du Pont, organisée à Genève par la maison suisse Feldman, le 27 juin dernier.
Petit souci à présent : si Feldman est encore en possession des timbres achetés, elle avait accepté des paiements échelonnés des sept millions et demi de dollars des États-Unis que le cheikh venait de flamber, et pour lesquels il était déjà en retard.
En conséquence, Feldman a déposé une plainte devant une cour fédérale à New York afin d'être prioritaire sur la succession de biens de forte valeur achetés via Sotheby's (non, pas de One Cent magenta... Arrêtez avec ce timbre, même Carl Barks et Donald Duck ont fantasmé sur ce timbre unique dès les années 1950) et en encore en dépôt.
Sotheby's, victime elle aussi d'un acheteur plus rapide que la fluidité de son compte en banque : pour le Daily Mail,dans un article sensationnaliste du quatorze novembre, il aurait été victime d'une montre maudite, deux jours avant sa vente qui devait permettre de régler une dette envers la maison d 'enchères.
Si jamais les négociations avec la famille se passaient mal, sachez, collectionneurs de la Guyane britannique, que vous aurez encore une chance aux enchères : investissez et pariez sur l'actuelle guerre des prix du pétrole.
Notes :
* : merci de choisir le terme approprié selon votre mouvance politico-socio-économique.
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