vendredi 13 février 2015

Mariannes de colis sauvées de la poubelle

Mercredi matin, le onze février 2015, un peu après avoir rédigé le billet sur les timbres chinois descendu du grenier anglais, je descendis mes déchets au local dévolu à ce rôle au pied de la résidence... 

...où je vis et sauva du tri et du recyclage un colis en carton brut affichant fièrement un affranchissement composé de six Marianne de la jeunesse.

Et ce n'est pas que ça que ce bout de carton scotché arborait fièrement.

Un cinq centimes pour faire compte pile, à mon goût le mieux oblitéré du lot.
 Par souci de protection de sa vie privée, le voisin-trieur a arraché la partie de la souche du colissimo, permettant le suivi du paquet, sur laquelle devait figurer son identité et son adresse.

Souche de colissimo à demi arrachée et six timbres oblitérés à la main et sans code ROC, s'il vous plaît !
Il oublia, heureusement pour moi, les codes-barres et notamment le code alpha-numérique qui permet, via le site colissimo.fr, d'avoir le trajet de la boîte : 

Sans le code, le parcours d'un colis depuis la Marne jusqu'à l'Hérault au début du vingt-et-unième siècle.
Le mercredi 4 février 2015, ce colis fut déposé au bureau de Fère-Champenoise, toute petite ville à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la préfecture Châlons-en-Champagne, dans le département de la Marne. Là, chose peu fréquente depuis la décennie précédente : il est oblitéré à la main avec un cachet indiquant le nom de la commune de dépôt.

Déposé avant quatorze heures, temps de la levée quotidienne puisqu'il est repéré au Centre courrier départemental, puis à la plate-forme industrielle Meuse Champagne-Ardenne, sise au nord-ouest du village de Saint-Gibrien, dans la périphérie de Châlons, et directement sur la sortie numéro 17 de l'autoroute A26, dite des Anglais.

Le lendemain, le jeudi 5, il a atteint la plate-forme Provence-Alpes-Côte d'Azur, probablement celle de Cavaillon (une vidéo amateur montre, en décembre 2012, la monstruosité de déplacer des milliers de boîtes de toutes formes et dimensions chaque jour) avant de rejoindre l'Agence Colissimo Hérault le vendredi 6, celle installée dans la zone industrielle de la Lauze, à Saint-Jean-de-Védas, en banlieue de Montpellier.

Assez rapide, il faut le reconnaître.

Pour quel tarif ?

Un bloc de quatre rouge-brun à la valeur indiquée de la lettre prioritaire jusqu'à deux cents cinquante grammes, soit trois euros et cinq centimes chacun... Douze euros vingt donc, grosse somme.

Plus un vert olive pour la lettre verte jusqu'à cent grammes, un euro soixante-quinze complété d'un petit cinq centimes bistre.

Quatorze euros tout rond. En notant que nous n'avons aucune preuve sur le colis survivant des options ajoutées, c'est parti vers notre pdf de référence. La section Colissimo France évoque une livraison garantie en deux jours ouvrables, et il paraît probable arithmétiquement que ce colis pesait entre deux et cinq kilogrammes et comportait une recommandation R1 assurant une valeur de moins de cinquante euros.

En conclusion de cette petite enquête futile - à moins qu'un collectionneur chinois m'en propose plusieurs milliers de livres sterling..., La Poste accepte encore les colis affranchis avec des timbres-poste, sans les massacrer au stylo ou au scalpel... Contrairement au vécu des malheureux correspondants de Timbres Magazine, le postier rurbain de Fère-Champenoise n'a pas été braqué par un collectionneur de timbres lui imposant de recompter cinquante timbres libellés en anciens, nouveaux francs, euros et valeurs d'usage...

En tout cas, il est vrai que c'est davantage plaisant de rechercher le parcours postal de ce colis-là que de ceux aux étiquettes standard des entreprises de vente par correspondance assez peu localisables... Là, au moins, grâce à ce colis et aux images satellites, je sais que le département de la Marne est verte et qu'il faut descendre régulièrement des déchets triés :)

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