mercredi 11 février 2015

Média généraliste, philatélie et grenier intouché

Après l'énième revente à prix record du One Cent magenta du Guyana britannique l'année dernière, un nouveau conte de fée philatélique inspire les médias britanniques, états-uniens et bientôt chinois.

Lundi 9 février 2015, le Daily Mail conte la découverte et mise aux enchères de trente-cinq timbres de Chine, qui avaient reposé tranquillement dans une boîte à cigares, elle-même mise en retraite dans un grenier anglais jusqu'à récemment.

À lire rien que pour les magnifiques photographies de la boîte et d'un bloc de dix-neuf timbres prises par Chris Balcombe.
Un des timbres du bloc de dix-neuf sous la loupe de deux marchands de timbres (Chris BalcombeDaily Mail, 9 février 2015).
À Winchcombe, dans le Gloucestershire, le découvreur, resté anonyme, et le marchand d'antiquités British Bespoke Auctions n'en reviennent pas des soixante-dix-neuf mille livres sterling proposés par un marchand du Hampshire, Alan Grant, propriétaire de Rushstamps.

Un acquéreur qui a de la suite dans les idées pour rentrer dans son investissement : associé à la maison Kelleher du Connecticut, il prépare une vente aux enchères à Hong Kong, où l'états-unien possède une filiale, avec l'espoir d'atteindre plus d'un quart de million de livres de bénéfices auprès d'un public chinois de plus en plus collectionneur.

Quant à eux, les timbres semblent avoir été achetés en 1882 pour sa correspondance quotidienne par un missionnaire britannique, alors à Shanghai, et qui aurait donc été ramené avec ses biens en Angleterre... et oublié dans un grenier.

Comme beaucoup de classiques, le bloc de cinq candarins au dragon impérial ont connu de nombreux tirages avec variation de papier, de nuance,... Ici, l'ocre semblant distinctive d'une grande cote.


Autant que le Magenta, ces timbres d'usage courant plaçant la philatélie sous les éphémères projecteurs médiatiques encouragent nos contemporains et nous-mêmes à redécouvrir comment se passait la correspondance jadis, comment les timbres étaient créés, imprimés et stockés dans de magnifiques boîtes en bois.

En rêvassant qu'un jour, dans nos armoires et greniers...

Stop !

Où, dans le monde occidental, trouve-t-on encore des recoins de grenier qui n'ont pas été trié, vidé, nettoyé ? C'est comme la carte postale distribuée plusieurs décennies plus tard par La Poste... Dans combien de bureaux n'a-t-on pas bougé les meubles depuis le début des Trente Glorieuses ?

C'est le récit de la vie du missionnaire et de sa demeure qui m'intéresserait au plus haut point de lire, pour comprendre comment ses possessions sont restés intouchées depuis un siècle !


Le voyage de Londres pour l'exposition de mai 2015 prend encore de la valeur : les timbres du missionnaires de Shanghai y seront exposés avant de quitter définitivement le Royaume-Uni.

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