samedi 20 juin 2015

Difficultés variées en Philatélie africaine

Les quatre pays couverts par ces trouvailles du printemps 2015 ne résument bien entendu pas toute l'Afrique, mais sont inquiétantes pour les postes, les habitants et les collectionneurs concernés.


Bientôt plus de poste en Afrique du Sud

L'Afrique du Sud, considéré comme LA puissance émergente de l'Afrique, ne peut plus se cacher que son opérateur postal public, South African Post Office (Sapo), est financièrement proche de la faillite, que sa gestion est calamiteuse, voire délinquante d'après une commission spéciale.

Certes, Sapo n'est pas la seule concernée depuis 2014 : la compagnie aérienne publique South African Airways parvient à la fin de la préparation d'un plan de relance... Il était temps : d'une part, SAA refusait de transporter tout courrier de Sapo tant que celle-ci n'aurait pas payé ses factures en retard !

D'autre part, un correspondant local de l'auteur du Commonwealth Stamps Opinion témoignait que Sapo a dû reporter quatre émissions de timbres-poste, faute de payer ses fournisseurs !!

Un élément du développement durable n'est pas seulement la croissance du produit intérieur brut ou l'attraction des investissements directs étrangers, c'est aussi se gérer en évitant gaspillage et corruption.


Bientôt plus de monnaie au Zimbabwe

Ancien grenier de l'Afrique devenu un gouffre inflationniste sous le joug raciste et corrompu de Robert Mugabe, qui a prétendu transformer la population urbaine pauvre en productifs paysans sur les terres des Zimbabwéens blancs (dont certains essayèrent de former les pauvres erres envoyés sur leurs terres confisquées), le Zimbabwe poursuit sa sortie du dollar zimbabwéen depuis son abandon officiel, le 12 avril 2009.

Nouvelle étape qui a marqué les esprits des journalistes du monde entier, comme Le Figaro dimanche quatorze juin : le gouvernement a annoncé les règles de conversion de l'ancienne monnaie à quinze zéros vers le dollar des États-Unis.

Et bien, il vaut mieux posséder un petit compte en banque que d'avoir thésaurisé sur son compte ou des masses de billets. Ainsi un compte créditeur jusqu'à 175 x 10^15 dollars locaux sera converti en cinq dollars états-uniens ; au-delà, un dollars US seront crédités par tranche de 35 x 10^15.

Les billets vaudront encore moins : un USD pour 250 x 10^15... Autant les vendre aux touristes ou à nos marchands de timbres et billets « authentiques » dont les pays sous-développés assurent le coût de revient des pochettes de billets neufs.

Sur la reconversion du président nonagénaire, il y a un risque inflationniste de le convertir par son énième épouse, voire un ses enfants... Il y a des révolutions qui se perdent.


Bientôt plus de collectionneurs des timbres de Sierra Leone

Autre type d'inflation que le webmestre de Commonwealth Stamp Opinion a du mérite de suivre pour la connaissance future des philatélistes des pays anglophones d'Afrique : lister toutes les émissions des agences IGPC et Stamperija... En espérant que des témoins prouvent que ces piles de feuillets et de blocs thématiques finissent bien, en partie, dans les bureaux de poste des pays qui ont signé ces contrats diaboliques.

Dernière victime du besoin financier immédiat apporté par Stamperija, le Sierra Leone avec une première émissions faune d'Afrique occidentale pour soixante-quinze livres sterling de production... Phil@poste, petits joueurs que vous êtes lol

Pendant que le concurrent IGPC imprime des très fortes valeurs d'usage courant pour des îles caraïbes : deux timbres de Saint Kitts et Nevis équivalents à trente-cinq livres sterling... À côté, les timbres de poste aérienne français sont raisonnables.

Je n'ai rien contre les collectionneurs de timbres neufs (j'en achète rarement, mais aussi), ni contre les thématistes (souvent très cultivés), mais, pitié, un brin de clairvoyance et, quand la maturité philatélique émerge en vous, cherchez des correspondants sur place pour échanger sur courrier les timbres qui circulent effectivement dans ces pays.


Bientôt une monarchie éclairée au Gambie ?

La politique de profit des agences postales et l'indifférence des administrations postales deviennent graves ou preuves de maturité, selon l'interprétation, en Gambie.

En octobre 2013, le pays a quitté d'un coup le Commonwealth of Nations, organisation accusé d'être une forme de néo-colonialisme... Si ce gouvernement avait connu la Françafrique des années 1960 à 1980, qu'aurait-il hurlé ?

Son président est illuminé de connaissances promises à assurer l'avenir de l'humanité à partir de cures médicales à partir d'herbes médicinales soignant l'infertilité féminines jusqu'au syndrome d'immunodéficience acquise...

La poste gambienne (dont le site est offline) a donc émis (ou IGPC a imprimé pour vente directe aux marchands de timbres) un bloc-feuillet en hommage à la Famille royale de George VI à Charlotte de Cambridge. Signe de maturité et d'amitié entre les peuples ?


Toute ressemblance avec des situations européennes actuelles ne serait que pure coïncidence.

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