samedi 25 juillet 2015

Quand Singapore 2015 motive Gibbons Stamp Monthly

À l'occasion de l'exposition internationale Singapore 2015 du quatorze au dix-neuf août prochain, le magazine britannique Gibbons Stamp Monthly daté août est calibré pour la promotion auprès des philatélistes d'Asie du Sud-Est.

Car oui, ces expositions permettent d'entrer en contact avec de nouveaux abonnés. Le sérieux de la publication est renforcée encore grâce aux chroniqueurs habituels et à l'aide de membres d'associations spécialisées.



Le logotype de l'exposition à la Tête de lion, symbole officiel de la ville-État depuis 1986, dans la continuité du Merlion... toujours plus singapourien qu'une lettre grecque sur timbres de France.

Singapour et son environnement historico-philatélique sont mis en avant bien entendu. John Holman consacre cinq pages de sa chronique New Collector à la chronologie géopolitique de l'île et aux thématiques abordées pendant ses cinquante années d'indépendance. Très spécialisé, Len Stanway conte l'évolution des étiquettes de recommandation à Singapour de 1854 à nos jours, en conjonction avec son livre Singapore Post Offices and Registration Labels, publié par le Malaya Study Group britannique.

À partir de là, l'histoire philatélique aide à compléter : avant de disposer de ses timbres en tant que colonie à part entière après la Seconde Guerre mondiale, ce sont des timbres d'Inde, des Détroits, puis un temps de mariage raté ceux de l'éphémère Fédération de Malaya.

Les organisateurs de Singapore 2015 proposent un article de Henry Ong sur les cartes postales des États malais fédérés au temps de l'Union postale universelle de 1897 - année d'application obligatoire des trois couleurs des timbres sur le courrier international, à 1934 et l'établissement de l'Union postale malayane.

Sarawak, l'une des parties de Bornéo rattachée à la Malaisie après les indépendances, fait l'objet du trait d'humour de David Horry et de ses timbres non émis du règne de George VI.

En tirant vers l'Inde, Christer Brunström soumet une page et demi sur un des État princiers, Bamra.



Phil et Iris, les mascottes de la manifestation... Toujours adorables, toujours oubliées les mascottes (Footix, voire pire celle des Jeux olympiques d'Albertville).

Dans ce contexte, les annonceurs ne s'y trompent pas ou ont été convaincus par les commerciaux de Stanley Gibbons : du centre philatélique de Polynésie française en page trois à un marchand thaïlandais de timbres, monnaies et antiquités de toute l'Asie orientale, Eur-Seree Collecting (site en thaï).

Le Club de Monte-Carlo continue son bombardement d'articles sur les raretés visibles lors de Monacophil 2015, entamé avec les numéros de mai 2015 des mensuels britanniques et français.

Stanley Gibbons elle-même qui consacre une pleine page à la cinquième édition de son catalogue Hong Kong parmi toutes ses nouveautés récentes, et propose deux concours aux prix merveilleux. D'une valeur d'un peu moins de cinq cents livres sterling, remportez un des dix exemplaires de la collection complète des émissions britanniques et Commonwealth des huit cents ans de la Magna Carta.

Mieux, parmi les cent prix, l'éditeur propose au premier de recevoir chaque catalogue qu'il publiera en 2016 !

Le second volume de l'autobiographie de l'ancien ministre britannique de l'Intérieur, Alan Johnson (amazon.co.uk).
Comme le magazine reste britannique et adossé au principal marchand de timbres et d'enveloppes du Royaume-Uni, il doit tout de même promouvoir philatélie et histoire postale de ce pays.

Le chroniqueur John Holman résumé la situation actuelle des opérateurs privés et la liste de ses anciens articles pour approfondir. Il rappelle que la Royal Mail est à quinze pour cent d'actions de devenir un opérateur sans plus aucun lien public... À lire pour découvrir tous les aspects des postes privées contemporaines depuis les concurrents de Royal Mail jusqu'aux postes des petites îles et des scouts de Noël.

Joyaux de cette couronne Gibbons l'histoire postale classique, Edward Klempka dévoile sa collection d'entiers Mulready, Michael Peach de cartes postales victoriennes tandis que Don Davis s'interroge sur le sens à donner à ses onze lettres pliées en triangle, deux en hexagone et deux en losange... depuis les îles Britanniques du dix-neuvième siècle aux soldats de l'Armée rouge combattant l'envahisseur allemand.

En parlant de joyaux et de couronne, Sa Majesté la Reine Elisabeth II est une figure imposée pour ce genre de numéro : Cyril R. H. Parsons explique la différence entre couronne, tiare et diadème - question essentielle puisque l'article le plus consulté de mon modeste blog porte sur une partie de cette question. Une émission de l'île de Man sur la Reine et les grandes cérémonies de son règne rallie la partie Nouveautés des îles britanniques au thème.

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Avec ce menu copieux, comme toujours avec Gibbons Stamp Monthly, les derniers articles finissent le tour du monde britannique avec les aléas des oblitérations classiques du bureau de Kingston, en Ontario, ou des surcharges de valeur dans le Ghana contemporain. En thématique, le cygne clôt l'ensemble.

Ne pas oublier les demi-colonnes, pleine d'humour (voir David Horry ci-dessus), d'indices pour de nouvelles trouvailles (le retraité qui ne lâche pas le catalogue Hugh Jefferies, récemment décoré par la Reine) et d'une critique par Alan Sacks d'un livre d'histoire postale particulière : l'ancien ministre travailliste sous Tony Blair et Gordon Brown, Alan Johnson, a entamé une autobiographie en plusieur volumes.

Dans Please, Mister Postman, sorti en septembre 2014, Johnson raconte sa carrière de postier de 1968 à dix-huit ans, jusqu'en 1987 quand il devient un dirigeant à plein temps du syndicat des travailleurs de la communication (UCW). C'est le témoignage d'un facteur des années 1970 avec ses anecdotes sur les bêtises d'adolescents à l'égard de leurs supérieurs, sur les aides apportées volontiers aux personnes âgées comme aux habitants partis en vacances pour veiller sur eux et leurs animaux domestiques, etc.

La grève de 1971 est racontée en profondeur, et apparemment, d'un point de vue plus positif que la vision syndicaliste habituelle : une défaite pour la majorité des postiers (moins pour les collectionneurs des postes privées), mais une victoire pour les postiers débutants dont l'évolution du salaire fut accélérée en début de carrière.


Faute de pouvoir voyager jusqu'à Singapour, les numéros de milieu d'été des magazines britanniques (voir Stamp Magazine d'août par ici) apportent une dose de vent frais dans l'aridité estivale du sud de la France.

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