Mais avec un peu de curiosité et la richesse du web, ça éclaire l'inspiration du blogueur.
Vaguement oblitéré, d'où une cote minimale chez Stanley Gibbons. |
Il y a plus esthétique sur un timbre qu'une accumulation de morues de l'Atlantique (Gadus Morhua ou Atlantic Cod), mais il suffit de taper son titre entier sur un moteur de recherche pour découvrir toute la richesse de l'histoire de la plus ancienne colonie britannique en Amérique du Nord.
« Codfish. "Newfoundland Currency" », la morue, la monnaie de Terre-Neuve...
Dans une discussion, entamée en avril à Toulouse, sur quelles sont les monnaies utilisées dans l'autonome Terre-Neuve entre les pièces d'argent espagnoles, puis les dollars canadiens et états-uniens et les livres sterling, avec le soupçon que le maître des postes jonglait avec toutes selon la destination des courriers, voilà qu'il faut ajouter les échanges commerciaux avec la morue séchée comme unique base monétaire de 1610 au début du dix-huitième siècle.
Le collectionneur trouvera même des chèques libellés en morue séchée... rappelant les patates de Tristan Da Cunha, monnaie employée pendant la pénurie de la Seconde Guerre mondiale dont une émission de timbres a gardé trace (célébrée en timbres sur timbres en avril 2015).
Google continuant à débiter du résultat, je découvre un article philatélique sur ce timbre sur Hakai Magazine, site dédiée aux sociétés et sciences des côtes maritimes. Posté le huit septembre dernier, son auteur Jessa Gamble y rappelle qu'il est un des timbres inspirés des photographies de Robert Holloway, le directeur de l'école de Saint John's.
L'universitaire terre-neuvien Jef Webb signale que ce moyen de paiement liait une famille de pêcheurs de l'île à un marchand exportant le poisson séché vers les pays méditerranéens et ramenant des aliments absolument nécessaires... Les familles étaient donc toujours liées par une dette et dépendaient du retour du marchand qui évaluait lui-même la qualité du poisson proposé.
L'article se conclut par l'interdiction de la morue séchée comme monnaie en 1944 après que les salaires en monnaie soient devenus populaires avec l'embauche d'ouvriers pour équiper militairement la colonie en routes et voies ferrées pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Hakai Magazine, lancé en janvier 2015 à Victoria en Colombie britannique, se place dans la philosophie du développement durable pour faire connaître la science, les sociétés et l'environnement des littoraux, depuis le passé jusqu'à l'avenir.
Il comprend donc une chronique philatélique - Stamped - qui comprend actuellement cinq articles, aux thèmes déjà variés : l'inventeur polonais d'un sous-marin à pédalier, un pirate naturaliste, une des petites îles britanniques qui tenait à avoir son bureau et ses timbres, et une des légendes féroïennes dont l'illustration par les artistes de l'archipel est un toujours délice (cherchez Edward Fuglø ou Anker Eli Petersen, même sans taille-douce, ça touche).
Pour illustrer une classe ouverte maritime, le collectionneur audacieux, grâce au magazine, pourra même proposer aux juges philatéliques des sandwiches aux trois aliments de la mer.
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