dimanche 10 janvier 2016

Repos monarchique irrévérencieux

J'ai beau aimé la monarchie windsorienne et certaines traditions britanniques au point d'avoir une boîte à biscuits au type Machin, il faut savoir se reposer de la philatélie et prendre de la distance. Deux séries télévisées pour se faire sans trop s'éloigner de la couronne.

« L'emprunter ? Mais, à qui, votre Majesté ? »
La Reine Elizabeth découvrant le poids de la couronne impériale, extrait de la bande-annonce de la série The Crown (chaîne youtube de Netflix, six janvier 2016).
En effet, les médias audio-visuels états-uniens sont pris d'une passion monarchique ces derniers temps. Au cours de l'année 2016, la chaîne de diffusion à la demande Netflix proposera une série inédite, The Crown, qui contera le règne d'Elizabeth II.

Au rythme d'une décennie par saison, la première saison, présentée cette semaine dans une longue bande-annonce, mènera les téléspectateurs des leçons apprises par l'abdication et le règne de George VI jusqu'au couronnement, avec pour pimenter l'intrigue le tonitruant couple Edward VIII et Wallis, le poids des Premiers Ministres Churchill et Eden sur la jeune Elizabeth qui impose un mariage d'amour, mais également comment le prince va devoir accepter le rôle de consort.

Avec Claire Foy dans le rôle d'Elizabeth et Matt Smith (eleventh Doctor) entourés de l'ensemble de la famille royale et des politiciens de l'époque dont le président égyptien Nasser - il faut bien évoquer la fin de la puissance impériale.

Ce sera une occasion de replonger dans la biographie sur le rôle politique de George VI et celle sur la reine de diamant par Andrew Marr, existant en livre et en documentaire télévisé.


Et si le petit-fils d'Edward VIII et Wallis avait sérieusement régné ?
Photographie officielle qui clôt l'introduction en trois épisodes de la série The Royals : si Hollywood était une monarchie avec pour capitale Londres... (site du diffuseur E!)
Pour les antimonarchistes, notamment les Français qui préfèrent la monarchie républicaine gaullienne exercée par des carriéristes de la politique, la chaîne du monde du spectacle E! a décapé la monarchie anglaise en croisant code windsorien, jet set hollywoodienne, communication politique moderne et tragédie shakespearienne dans The Royals. dont le créateur Mark Schwahn (One Tree Hill - Les Frères Scott en France
) a réussi à placer deux saisons en douze mois, la troisième est commandée.
L'amorce de la première saison est radical : tandis que les deux cadets du couple royal achèvent une nuit de frasques moralement discutables sur beaucoup de plans, notamment photographique, le roi - sincère - et la reine - véritable chef d'entreprise - apprennent la mort accidentelle de leur fils aîné qui était le successeur idéal.

Alors que le roi est prêt à appeler son peuple à se prononcer sur l'avenir de la monarchie par référendum, le cadet, chien fou et homme à femmes, va-t-il convaincre son père qu'il est capable d'entrer dans le rôle ? Le frère du roi, véritable Claudius en embuscade, en aura-t-il la patience - la partie de chasse... ? La princesse saura-t-elle apprendre de sa mère, pour le meilleur ou pour le pire de ses addictions ? La reine qui a elle-même ses secrets.

Les inspirations multiples amusent et font réfléchir sur nos mondes politico-médiatiques, même républicains pour les grenouilles hexagonales et yankee : combien de dynasties politiques au sommet en France et aux États-Unis ?

J'avais lu avant cette série qui s'en inspire librement, le roman Falling for Hamlet de Michelle Ray qui imagine la pièce de Shakespeare comme vécue par Ophelia dans un Danemark monégasque des années 1980-1990 - l'époque des ouragans - emplie de luxe, palmiers et paparazzis.


Petits romans gentiment moqueurs, dangereusement monarchistes. De vrais biscuits.
Boîte à biscuits (originellement pleine) de McVitie's à l'effigie royale par Arnold Machin, éditée pour les soixante ans de règne en 2002.
Je termine avec deux romans qui, plongeant le personnage de la Reine Elizabeth II dans des intrigues inattendues, paraissent se moquer d'elle, mais finissent par la rendre irremplaçable.

En 1992, Sue Townsend imagine l'avénement de la république dans The Queen & I ; la Reine et la famille royale sont dispersés dans des logements sociaux et se débrouiller... autant que le gouvernement qui découvre les aléas de la république.

Alan Bennett en fait une grande lectrice, au désespoir de ses ministres, dans The Uncommon Reader, publié en 2007.

Dommage qu'il n'y a plus de biscuits pour accompagner mon thé...


Post scriptum du samedi seize janvier 2015 :
Concernant The Royals, l'épisode neuf de la première saison montre en gros plan des billets de vingt livres à l'effigie du Roi Simon, inspirés des actuels.
Bleu et violet, les couleurs actuelles des billets de vingt livres, même si le portrait est imposé et peu artistique (capture d'écran, The Royals).
Dans l'épisode suivant, la Reine ouvre son courrier et un timbre rouge apparaît de loin, mais il faut espérer un futur gros plan, une séance de pose du frère du Roi Simon ou un bonus dvd/bluray chez les accessoiristes.

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