Deuxième épisode de mon commentaire sportif (amateur, partiel et partial) du championnat de France de philatélie.
Petite précision : je ne lie pas les noms des exposants avec leur fiche sur le site fédéral si elles signalent des coordonnées privées précises.
Sans aller trop loin : quatre escales en Espagne.
Juan-José Ara Somohano exposait deux collections, toujours sur le thème de la Guerre d'Espagne et des Républicains espagnols, dont l'exil fait l'objet d'une collection lors de la compétition départementale de Montpellier, en mars dernier.
À Paris, l'histoire postale de La Guerre d'Espagne poursuit un long chemin, depuis 2002 selon la page du philatéliste sur le site fédéral. Elle confirme désormais un niveau de Grand Vermeil pour la seconde fois de suite, avec cette année les félicitations du jury. Pourquoi ? Aucune idée.
Mais, le Biterrois a profité de l'innovation de Paris-Philex : l'invitation adressée à l'Association arc-en-ciel regroupant les errinnophiles, collectionneurs de vignettes non postales (les Cinderella/Cendrillon britanniques). Sa collection Une page de l'histoire espagnole - secteur républicain 1936-1939 a participé dans cette catégorie hors concours en laissant le jury mixte débattre vendredi matin de son classement : le juré philatéliste reconnaissant une collection de philatélie - une grande partie des vignettes ayant pour but affirmé l'affichage sur le courrier voire une fonction postale d'urgence ; ses collègues erinnophiles confirmant l'entre-deux du travail de M. Ara Somohano.
Quatre-vingt points au milieu du classement errinophile... Vivement des publications fédérales, associatives et journalistiques commentant et expliquant ces scores aux visiteurs.
Pour les curieux de cet épisode de l'histoire espagnole, deux philatélistes espagnols - fédération invitée - ont complété : José Barros Calchadora avec la philatélie de la République espagnole (1931-1939) et Estanislao Pan de Alfao sur l'histoire postale du camp de concentration de Miranda de Ebro, au nord de la Castille, qui servit à enfermer successivement les républicains, les étrangers fuyant l'avancée allemande en France, puis les déserteurs allemands et nazis fuyant la Libération de l'Europe occupée.
Quand les machines Daguin voyagent hors de France...
... pour reprendre le titre de la collection de Brigitte Abensur.
Les machines manuelles d'oblitération françaises de l'ingénieur Eugène Daguin, fort populaires chez les collectionneurs de marques postales et de flammes illustrées, ont eu une carrière à l'exportation. Par exemple, sur le site Exponet, le Roumain Dan N. Dobrescu propose sa collection de marques Daguin en Roumanie entre 1890 et 1909.
Plus voyageur, Jean-Michel Garaud de l'Amicale philatélique des pays de la Fillière, en Savoie, les a suivies jusqu'au Chili après une collection plus mondiale exposée de 2003 à 2011 ayant atteint le grand vermeil.
Un exemple de Daguin mixte de 1934, petit résumé à mon avis des usages de ces machines au Chili (collection Jean-Michel Garaud). |
Minute gueulante :
encore une fois, une collection difficile
à lire et photographier
à cause d'un éclairage inacceptable
pendant qu'on avait sorti les projecteurs
de stade de football pour Phil@poste...
De l'exotique histoire postale de Nemours
Exotique Nemours ? Le nom colonial de Ghazaouet avant l'indépendance de l'Algérie.
Non, non : Nemours en Seine-et-Marne, à moins de cent kilomètres au sud de Notre-Dame de Paris.
...
Le Béarnais Jean-Claude Ferret remporte mon prix de l'exotisme en classe ultra-traditionaliste pour compenser une simple médaille d'argent à soixante-douze points malgré...
Ultra-traditionaliste : l'étude de l'évolution des marques postales d'une commune française des origines pré-philatéliques à 1876, date-repère-barrière entre les Cérès/Napoléon et le type Sage. À titre personnel - et sûrement j'ai tort..., j'en ai lu une complètement en exposition à Montpellier et j'ai l'impression de revoir la même chose quelque soit la ville, le département choisi, sauf à me parler de lieux qui me sont intimes ou si la présence d'une gare ou d'un port apporte un brin de variété.
M. Ferret ose aller jusqu'à nos jours !
Une oblitération ROC Toshiba sur enveloppe ouverte à la Moldu dans une exposition philatélique : scandale ! (collection Jean-Claude Ferret). |
Scandale diront certains : il faut dé-cou-per ! Et jeter les flammes ondulées :p
Visionnaire diront d'autres : pour créer un marcophile aujourd'hui, il faut partir du courrier qu'il reçoit ou trouvera en explorant les poubelles d'une entreprises.
Normal à mon sens : les découpages chronologiques classiques sont commodes pour se repérer et étudier efficacement. Mais, comme le découpage en grandes ères de l'Histoire, en quoi cela dérange-t-il de les dépasser ?
Encore une fois, savoir comment les jurés ont évalué cette présentation serait fort pédagogique. Complète chronologiquement, cette collection n'est-elle pas assez approfondie dans ses explications par époque ? L'inclusion d'une plate-forme courrier de Melun a-t-elle gêné et était considérée comme hors-sujet ? Ou est-ce simplement un problème de mise en forme des informations pour l'accessibilité du lecteur ?
À côté de la collection Nemours, la Fédération aurait dû placer le stand de vente des deux tomes de L'Oblitération mécanique en France d'Yvon Nouazé pour éclairer les curieux.
Vivement une médaille plus jaune pour cette collection.
L'exotisme philatélique à Paris-Philex continuera dans un prochain épisode.
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