Pour une fois défendons La Poste.
Avant-hier mardi cinq et hier mercredi six, un journal quotidien régional Ouest France et une radio généraliste nationale Europe 1 proclame qu'un courrier en langue bretonne est considérée comme de la « propagande » par La Poste... Diantre !
La victime raconte comment son envoi en nombre de plaquettes de présentation de théâtre en breton à destination d'écoles, a été retardé à cause de la langue de composition, à l'approche du début des vacances scolaires, donc des inscriptions espérées, mardi après la classe.
Dans les deux cas, la version des faits par La Poste est limitée à la victime rapportant les justifications de l'employé du bureau d'expédition... et pas celle du service qui a demandé la traduction du prospectus en français.
Bel exemple de journalisme objectif et absolument pas racoleur, du genre à mal expliquer l'Union européenne à un public britannique... Non, non.
Reprenons avec l'aide de la lecture du Télégramme de Brest du lundi quatre juillet (ah, le premier publieur) qui cite explicitement le courrier de la victime et qui a contacté la direction de La Poste.
1 : Donc, dans la seconde moitié de juin, cette membre d'association théâtrale décide de faire connaître aux écoles ses activités subventionnées par le Conseil régional de Bretagne... Attendre les toute dernières semaines de l'année scolaire n'est pas très prévoyant... Beaucoup d'écoles ou de mairies ayant déjà bouclé et budgeté la liste des projets de l'année scolaire 2016-2017.
2 : Les connaisseurs des tarifs postaux connaissent les envois en nombre, affranchis de timbres préoblitérés ou de marques d'affranchissement imprimées. Ils savent également comme en témoigne la victime que l'expéditeur doit respecter des règles et fournir un « courrier type » : contenu strictement identique et respectant certaines règles (prospectus n'est pas livre marchand n'est pas propagande politique).
Qu'une direction bretonne de La Poste ait fait du zèle pour déterminer que les prospectus étaient bien une information culturelle, commerciale, licite et non politique... Zèle au sens de demander au client une traduction complète quand un logiciel de reconnaissance de caractère, souvent fourni avec une imprimante-scanner, et Google Traduction auraient évité tout ce cinéma.
Certes, cela a retardé l'arrivée du courrier, mais 1 : il fallait s'y prendre un peu plus tôt, 2 : vu le tarif, combien de jours pour la livraison de toute manière ?
3 : Malgré une connotation négative dans le langage courant, le mot « propagande » reste synonyme de « publicité » en langue française, encore aujourd'hui quand il s'agit pour des partis et des associations de convaincre des citoyens. Inutile de sortir les chapitres de brevet des collèges sur le bourrage de crânes de la Première Guerre mondiale, le stalinisme voire le nazisme.
Nul besoin de monter sur ses grands chevaux pour l'une (elle aura des appels d'écoles à partir de mi-août), et, même s'il y a excès de zèle de la part de l'autre, rien ne justifie que deux journalistes copient-collent sans appeler l'entreprise mise en cause.
Article écrit fièrement en français de France dans la région du Languedoc montpelliérain (oui, j'avoue mon côté méridional : je ne connais qu'un seul « o », méconnais le « è » et prononce toujours des demi-« euh » en plus en fin de mot:).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire