Hier, mardi neuf août 2016, Caly McCarthy a proclamé la nécessité pour la recherche que les auteurs citent précisément leurs sources, sur le blog du National Postal Museum de Washington.
L'interne étudie le sujet des "mail order brides" dans l'Ouest des États-Unis pendant la seconde moitié du dix-neuvième siècle : comment des mariages ont pu s'organiser ou être arrangés par l'intermédiaire de la poste (courrier, petites annonces, journaux spécialisés,...).
Les moteurs de recherche actuels sont de peu d'aide pour atteindre les archives d'il y a un siècle et demi : le phénomène existe encore, particulièrement pour les femmes russes (mais des films indiens témoignent également), ou dans une littérature de fiction fantasmée. Une recherche du web ne permet pas d'atteindre facilement certaines époques et régions du monde.
Elle se tourne donc vers les ouvrages historiens existants qui ont pu aborder son sujet en marge du leur : livres sur le rôle des femmes dans la colonisation de l'Ouest, sur l'histoire du système postal, etc.
Et c'est là, au bout de quelques semaines, que l'étudiante comprend toute la problématique de la bibliographie et des citations : si elle a appris à respecter ses règles de la recherche à l'école, c'est parce que trop de chercheurs et d'auteurs les négligent !
Ils résument le contenu d'articles de presse sur telle ou telle première rencontre de futurs mariés après annonce et correspondances... mais sans que l'auteur ne cite le titre du journal, la date précise de l'article. Juste en annexe, tout à la fin du livre, la liste des journaux ou des dépôts d'archives visités...
Et Caly McCarthy de devoir visiter ces dépôts d'archives numérisées de l'Ouest des États-Unis dans tous les sens, sans être sûre d'y trouver des traces en lien avec son sujet. Une perte de temps qu'une note infrapaginale dans les ouvrages existants ou, à défaut, des tournures de phrases particulièrement efficaces auraient permis d'éviter.
Une courte rencontre avec Gauthier Toulemonde, il y a dix ans, m'intrigua sur un point : la rédaction de Timbres magazine n'était alors pas très chaude pour inclure des notes infrapaginales et de longues bibliographies en fin d'article pour un magazine promouvant un loisirs auprès d'un public très large.
Les lecteurs attentifs remarqueront qu'heureusement plusieurs auteurs d'articles s'en moquent et usent des notes, de la bibliographie et des encarts pour développer des points précis. Et même que le rédacteur en chef lui-même s'y emploie dans le deuxième hors-série paru en avril dernier sur la présence française dans le monde.
Bref : citez vos sources ! Présentez-les correctement (version française) ! Et critiquez-les en bon historien. Ne pas hésitez pour les francophones à lire et relire le vingtième chapitre de L'Introduction à l'histoire postale [de France] de 1849 à 1878 de Jean-François Brun et Michèle Chauvet (Brun & Fils, 2007 - document conservé par le site Exponet).
Notes du dimanche quatorze août 2016 :
Et pour les cartes : titre, orientation, légende, échelle, en plus de la source du fond.
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