Côté exposition, espérer revoir la collection que Brigitte Abensur présenta à Paris-Philex, en mai 2016, en mai 2016. Avec les mêmes timbres de Napoléon III, côté écriture, relire les articles de Laurent Veglio dans Timbres magazine depuis septembre 2015...
Côté conférences, après les entiers-enveloppes de Saxe par Armin Knapp en mai 2016, une nouvelle intervention sur les entiers m'a, avec surprise, intéressé un jeudi soir de février grâce à la Royal Philatelic Society London, suivie deux mois après par une autre enchaînant, avec une facilité d'écoute, les enveloppes les plus exigeantes à étudier pour l'historienne postale.
Cartes-entiers de l'État libre d'Orange.
Ainsi, le jeudi vingt-trois février dernier, Mike Smith exposa les principes des entiers postaux d'une des républiques boers, l'État libre d'Orange, enclavé dans la future Afrique du Sud.
Une part non négligeable de son propos fut de l'ordre de l'étude-catalogue des différences entre les tirages londoniens commandés à De La Rue dès 1884 et ceux réalisés localement par Carl Borckenhagen à partir de 1889... Sans oublier les quelques-uns utilisés par la république boer du Stellaland pendant sa courte indépendance (1882-1885) avant une invasion britannique.
Mais largement illustré d'entiers ayant servi vers la colonie britannique du Cap - ces cartes furent créées pour servir dans le cadre d'une convention postale entre Orange et Le Cap de 1883, Johannesbourg dans l'autre république boer du Transvaal, et bien au-delà. Pimenté aussi de taxation dont une vers l'Autriche et revenu en Afrique du Sud pour cause d'adresse insuffisante, et bien sûr de marques de censure avec la guerre des Boers qui marque la conquête de l'État d'Orange par le Royaume-Uni.
Des récits pimentent les pièces rangées dans l'ordre du catalogue. Comme l'importance du patron de presse d'origine allemande Carl Borckenhagen dont l'imprimerie réalisa les entiers, quitte à ce qu'un tirage fauté vit les timbres préimprimés avec le sceau du journal au lieu de celui de l'État...
Petit récit avec la correspondance d'une carte illustrée ci-dessus : signé Arthur Tolkien en 1895, comme le père banquier, Anglais expatrié à Bloemfontein, du grand philologue, écrivain, inventeur d'un univers complet, de ses langues et de ses mythes. L'écrivain a alors trois ans et est rentré en Angleterre avec sa mère, mais son père meurt en 1896, premier des nombreux obstacles de la jeunesse de J.R.R. Tolkien.
Pour ceux qui auraient besoin d'une carte libre de droits d'auteur de l'Afrique du Sud en 1885, la base Commons de Wikimedia propose celle du Scottish Geographical Magazine.
Premiers courriers, premières routes de et vers l'Australie-Méridionale.
Inconvénient des conférences et expositions d'histoire postale « des origines à... » est qu'elles montrent des pièces dont j'ose à peine évaluer la rareté et la valeur. Avantage : la générosité en temps de leurs propriétaires à les exposer et les commenter par écrit ou oralement.
Ainsi, le six avril dernier, malgré une collection incroyable de premières marques de... ou d'usages de timbres de forte valeur faciale vers des destinations inattendues, Pat Grimwood-Taylor a un incroyable talent d'oratrice. Elle m'a captivé - public facile, suis-je ? - pendant cette demi-heure où les enveloppes se sont enchaînés arithmétiquement vite, mais au rythme le plus juste pour en comprendre le sens philatélique et historique.
L'objet était donc l'histoire postale des premières décennies de l'Australie-Méridionale, South Australia, colonie britannique fondée en 1834 d'hommes libres, au contraire des établissements de Nouvelles-Galles-du-Sud (constituant alors tout l'Ouest du continent : un petit gif wikipédien pour suivre) fondés comme des pénitenciers et le déversoir de la pauvreté anglaise.
La passion sud-australienne qui anime Mme Grimwood lui permet de réaliser un véritable cours sur les routes maritimes suivies par les courriers au départ d'Adelaide, la capitale... en ayant le temps d'expliquer avec clarté - à la Geoffrey Lewis - comment le Post Office britannique et son homologue colonial se répartissait les coûts du trajet, lettre par lettre.
L'idée essentielle étant que le chiffre est la part due au Post Office britannique selon la part du service maritime postal qu'il finançait : 1 pence s'il l'était par les Sud-Australiens, 3 pence si à parts égales, 5 pence s'il l'était par les Britanniques.
Le point culminant est atteint avec la dernière enveloppe présentée de Anthonys Lagoon, en plein Territoire du Nord sous administration méridionale, pour Wimbledon en Angleterre, oblitérée du vingt-sept janvier 1891...
Mais une marque « TOO LATE », raconte l'historienne postale, signale qu'elle rata le départ du cavalier postal de nuit à Camooweal pour Borroloola, le quatorze février. Deux semaines ensuite, il reprend son chemin multi-modal assez complexe : par bateau à partir de Burketown jusqu'à Sydney puis Melbourne et en train pour Adelaide. Enfin, par bateau transocéanique, il atteint l'Angleterre via une escale à Naples en mai 1851. Pfiou.
Merci de croire la conférencière quand elle affirme que les péripéties de cette lettre ont eu lieu au milieu de nulle part (Google Maps, la fonction itinéraire sert juste à garder en place les quatre lieux cités). |
Les visiteurs du site de la RPSL peuvent retrouver les très complets fascicules des collections exposées ; ils peuvent aussi écrire au Secrétariat de cette Société pour demander l'adresse de la conférence filmée sur youTube.
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