lundi 2 octobre 2017

Genève, point de départ de l'unification postale helvétique

Jeudi dernier, le vingt-huit septembre 2017, la Royal Philatelic Society London a proposé une conférence de Jean Voruz, l'actuel président du Consilium Philateliæ Helveticæ. Son objet est une spécialité, sans cesse approfondie par son chercheur ces dernières années, du passage de la poste cantonale de Genève à la poste fédérale suisse.

En introduction, l'orateur rappelle qu'il faut unifier dix-sept postes cantonales jalouses de leurs revenus, une grande variété d'unités monétaires (plus de quatre cents !), de mesures et de poids, les douanes intercantonales. Système postal où il est plus simple et moins cher d'envoyer du courrier pour l'étranger lointain ou via la France qu'à travers la Suisse.
Le cœur de la simplification d'une histoire arithmétiquement audacieuse - oui, les pdf proposent également des timbres, des lettres et des marques postales à foison (copie d'écran du diaporama de Jean Voruz pour la conférence du vingt-huit septembre 2017 à la Royal Philatelic Society London).
À l'aide d'un tableau décomposé à chaque étape du plan chronologique et tarifaire, Jean Voruz explique comment, mi-dix-neuvième siècle, les autorités de la Confédération et Collignon-Faure, directeur de l'arrondissement postal fédéral n°1 [Genève et Nyon] ont établi une poste - et même une monnaie - fédérale à partir de celle du canton de Genève, déjà très liée à la France par les flux postaux et la parité monétaire.

La difficulté que les tableaux aident à saisir, est constitué des étapes monétaires, philatéliques et postales progressivement mises en place entre le premier octobre 1849 et le premier janvier 1852. Notamment les conversions arrondies plus ou moins logiques entre les rappen et les centimes de franc de Genève, futur franc suisse.

À partir de là, les courriers présentés au diaporama ou dans les cadres d'exposition illustrent les différents cas possibles au départ ou à l'arrivée de Genève... Et, probablement, la circonspection des usagers d'alors quand deux timbres de cinq ne forment plus un affranchissement de dix...

Ou encore que jusqu'en 1854, grâce au choix de l'extension du modèle genevois à l'ensemble de la Confédération, l'ensemble des timbres du canton de Genève et de Suisse sont valables sur le courrier au départ de ce canton puisque portant des valeurs faciales dans l'unité monétaire finalement choisie.

Et ainsi, par cette simplification, la poste participa à la consolidation d'une Confédération en un État bien plus solidaire qu'au cours des siècles précédents.

Les visiteurs du site de la RPSL trouveront un fascicule illustré tout aussi passionnant que la conférence dont l'adresse youTube est accessible aux membres ou sur demande au secrétariat de la Société.

Pour les lecteurs francophones peu versés dans la langue anglaise, un court article de Jean Voruz sur la question monétaire du franc de Genève, publié dans The London Philatelist en octobre 2012, est lisible en français.

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