L'affiche principale du jeu : l'objectif est limpide. |
À l'aide de parodies télévisées (jeu ou série à la Lassie) et de scènes cocasses, la promotion du jeu avait secoué de nombreux joueurs et milieux d'extrême-droite aux États-Unis et en Europe en suggérant la collaboration des membres du Ku Klux Klan avec le conquérant nazi et l'alliance du héros, descendant de migrants polonais et juif par sa mère, avec ce qu'il reste du Black Power dans un New York apocalyptique (mais pas encore explorable avec la chair de poule comme dans Fallout).
Grâce aux nombreux objets à collecter par le joueur, les auteurs imagine comment communiquerait-on dans les États-Unis d'avant la capitulation et dans l'armée nazie du début des années 1960 ?
Les premiers e-mails existent pour des messages rapides... et triviaux... sur bandes magnétiques : où est passé ce sous-officier chargé de ramener des milk shakes ?
Les ordres impérieux du commandement parviennent sur des feuillets à bande rouge.
Enveloppe uchronique allemande dans le jeu Wolfenstein 2: The New Colossus (photographie d'écran). |
Digne du courrier censuré : timbre-étiquette à lettre et numéro codé, oblitérations à symboles du régime (aigle et croix gammée).
L'enveloppe standard du courrier états-unien d'avant l'invasion-cauchemar de 1961 (photographie d'écran). |
Si les messages militaires nazis sont une forme d'humour cynique, les lettres des civils allemands et états-uniens dérangent davantage le joueur, en rappelant l'humanité des expéditeurs et des destinataires : inquiétude face au fils parti « libérer » les Blancs d'Amérique, petit mafieux new-yorkais davantage préoccupé de ses trafics portuaires que de la défaite qui s'annonce, etc.
Même si le but du jeu est de proposer un défouloir au joueur, un défi de survivre à un puzzle fait de vagues ennemis de difficulté croissante et de bonus de points de vie, d'armures et de munitions en quantité limitée, son intrigue uchronique parvient à approfondir le présent comme d'autres romans classiques du genre : combien de minutes avant la fin de nos réels États de droit ?
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