Plusieurs questions évaluent leur compréhension de documents en anglais et leur capacité à prouver celle-ci, et le devoir se conclut par une question de rédaction ou d'invention.
Le dossier documentaire a permis aux candidats d'explorer plusieurs thèmes transversaux du programme. C'est le premier qui a concerné la philatélie : un extrait du roman John Henry Days de l'écrivain new-yorkais Colson Whitehead, publié en 2001 ; les deux autres se consacrant sur les progrès du transport ferroviaire de 1955 à nos jours.
Les questions de compréhension du texte de Colson Whitehead... Heureusement qu'il y avait ces petites vignettes pour aider à comprendre que stamp = timbre-poste... Qu'est-ce qu'un timbre ? |
L'extrait de John Henry Days par Colson White proposé aux bacheliers français le vingt juin 2018. |
Un hommage fictif néanmoins : le narrateur est un journaliste qui se rend au premier festival John Henry dans une ville de Viriginie-Occidentale, l'année de l'émission imaginaire d'un timbre-poste à son effigie en 1996.
Au-delà des questions simples de lecture, la question C signale le message de l'avant-dernier paragraphe de l'extrait et annonce l'autre principal thème de l'étude du dossier documentaire : en quoi le train est-il lié à l'idée de frontiers, ces limites à dépasser. Plus complet aux yeux d'un philatéliste thématique, les élèves de série littéraire ayant choisi d'approfondir la langue anglaise avaient à commenter cette citation concluant la déchéance du rail face aux routes :
"What remained of the ultimate in human achievement was a stamp."
Après un passage plus commercial avec une affiche canadienne et plus technologique avec le projet Hyperloop d'Elon Musk, quatre sujets d'expression écrite étaient proposés : deux au choix de la majorité, deux autres pour les littéraires approndisseurs.
Le premier sujet de ces derniers relance explicitement le sujet du timbre : « Ken / Clara Jones, a collector, is asked to write an editorial for the magazine Collector's Monthly. Write his / her article entitled "Celebrating things of the past. » Vite, que le Bureau de la FFAP fouille les poubelles des lycées de France ! Il y a peut-être les éditoriaux de La Philatélie française pour plusieurs années !
Qu'ils récupèrent aussi les brouillons du premier sujet des linguistes non-approfondis : "Do you think that technical progress necessarily implies forgetting the past?" Une mention Très Bien a tout candidat qui a évoqué la gravure et l'impression en taille-douce !
Trêve de plaisanterie.
Il est intéressant que des enseignants-concepteurs des sujets du baccalauréat et leurs inspecteurs considèrent le timbre-poste comme un document suscitant la réflexion. En 2015, en histoire, l'étude de documents interrogeait le rôle de la propagande à destination des masses avec un timbre chinois. Au brevet des collèges, les timbres touristiques ont pu mettre en contexte des villes, régions ou éléments naturels qui étaient des repères à connaître sur le territoire français.
Certes, les principaux intéressés s'en plaignent dans la cour des réseaux récréatifs sociaux : nombre sont ceux qui ne connaissaient pas l'entrepreneur futuriste Elon Musk... alors la passion pour les timbres ferroviaires... si le mot stamp voire postage leur évoquaient quelque chose.
Ces petits moments permettent de rappeler dans le quotidien - d'accord, ici, dans un moment rituel collectif imposé - des jeunes qu'il existe un ancien moyen de communication qui demande du temps, de l'effort, du soin envers le destinataire... et des timbres pour faire parvenir le message.
Ces moments peuvent être scolaires : grandement organisé avec la presse pour impressionner la mémoire des enfants et de leur famille ou petitement en classe de neige/verte/voyage pour introduire la simplicité du geste.
Ou ludiques - contrairement à ce que croient les ronchons anti-nouveaux loisirs : remarquer l'effort des artistes de tout poil d'inscrire leurs œuvres de fiction dans la réalité quotidienne, quitte à y inclure ce qui pourrait paraître obsolète à leur public. Revoir le rôle des passages du facteur dans les séries historiques comme Downton Abbey et les lancements d'intrigue de bandes dessinées, les timbres détournés comme marqueurs fréquents dans les uchronies situées dans un après-Seconde Guerre mondiale catastrophiques, la nécessité de la correspondance écrite et des « quêtes Fedex » dans les jeux vidéo, jusqu'au professeur illustrant son cours d'histoire des sciences au Collège de France de portraits timbrés.
La réponse de l'écrivaine J.K. Rowling au journaliste Christopher Hope sur le refus d'un timbre sur le Brexit au moment de la série des chouettes, en avril 2018 (copie d'écran). |
Et, idée pour un prochain sujet d'anglais pour intéresser l'actuelle génération Harry Potter au timbre : à un journaliste du Daily Telegraph s'insurgeant que Royal Mail refuse d'envisager une émission pour marquer la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, mais qui émettait une série complète sur les chouettes, J.K. Rowling répliqua sur Twitter, rappelant le rôle essentiel de la correspondance écrite dans ses romans : les timbres sont trop petits pour tant de mauvais sentiments alors que les chouettes sont géniales.
En confrontant cette parole de l'écrivain aux timbres des deux guerres mondiales, argumenter sur le rôle du timbre actuellement.
Sujet alternatif : Peut-on trouver meilleurs vendeurs de timbres et de créateurs de nouveaux collectionneurs que ces moments quotidiens ?
Vous avez deux heures.
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