dimanche 25 août 2019

Philatélie, généalogie : une question d'histoires ?

Un sujet qu'il faut que j'évoque dans ma série de souvenirs de l'exposition Stockholmia 2019, a rebondi deux fois début août de deux origines différentes alors que mon esprit n'a pas encore complètement envisagé l'article suédois...

Pour répéter le résumé général, la « philatélie sociale » a été une variante de l'histoire postale à la mode dans les années 1980 et qui connaît un revival depuis le milieu des années 2000.

Personnellement, ma formation historienne ne me l'a pas faite remarquer avant qu'elle soit explicitement évoqué. Après tout, je suis formé pour penser que toute trace humaine peut devenir, après étude critique, un document dans une étude historique.

Apparemment, au fil d'expériences remémorées rétrospectivement après Stockholmia, je me rends compte que ce n'est pas l'évidence pour les collectionneurs passionnés exclusivement par les marques, routes et tarifs postaux*...
Couverture du deuxième numéro de SocialPhilately, publié en Allemagne.
Alors que mon esprit analyse les implications - lentement -, voici qu'arrive le premier numéro de mon abonnement au mensuel allemand Briefmarken Spiegel (oh ! que mon allemand scolaire est rouillé) avec en compagnon le deuxième numéro de la revue SocialPhilately.

Sous le nom de « philatélie sociale » se cache, dans cette revue au premier numéro de 2017, ce que j'appellerai « histoire postale » en historien : étudier et retrouver l'histoire humaine à travers le courrier ou les outils philatéliques et postaux.

Histoire postale étant déjà pris par l'étude philatélique du courrier*, j'imagine qu'il a fallu ruser ou que la linguistique ou le vocabulaire disciplinaire d'autres pays ont joué.

Néanmoins, cette incitation à rechercher derrière les enveloppes, les correspondances, les timbres et les marques de passage, l'histoire des expéditeurs, des destinataires ou des faits que leurs écrits évoquent, a remonté jusqu'à la Fédération internationale de philatélie. Les acteurs de la philatélie organisée y voyant un moyen d'attirer un public plus large à la philatélie et l'histoire postale.
Couverture du numéro d'août-septembre 2019 de La Revue française de Généalogie, disponible chez les marchands de presse.
Apparemment, ce besoin d'« histoire sociale » pour étendre le public existe également en généalogie. Là, c'est l'exploitation d'archives au-delà des registres paroissiaux et des actes d'état civil qui anime le mouvement.

Comment continuer une généalogie quand l'arbre familial et la cousinade sont jugés « finis » en l'état des archives existantes et des mystères irrésolubles ? Comment attirer des gens peu intéressés par l'accumulation de dates de naissances-mariages-décès à partir de vieux papiers répétitifs ?

Plonger dans le quotidien et le contexte historique des familles d'antan à travers de nouvelles archives à explorer : les détails variés des photographies de famille, le succès des registres-matricules lors du centenaire de la Grande Guerre, celles liées aux étrangers, à la religion pratiquée, aux corps de métier, recensements montrant la composition et l'évolution des foyers, donnant également les adresses intermédiaires qui peuvent permettre de décoincer la généalogie au sens strict,...

Pour un historien de formation, rien de nouveau, mais toujours très passionnant puisque cela concerne un très-proche affectif : passer de la trace familiale au document pour constituer une connaissance intime sur ses origines.

Là où mon raisonnement actuel sur la « philatélie sociale » a tiqué est une expression, déjà vue, mais répétée avec insistance dans les articles sur la généalogie organisée dans le numéro août-septembre 2019 du bimestriel La Revue française de généalogie.

Le pratiquant généalogiste devient un « historien des familles », d'après l'expression employée par Valérie Arnold-Gautier, la nouvelle présidente de la Fédération française de généalogie, et sous la forme d'« histoire familiale » sous la plume d'un généalogiste expliquant sa méthode pour « reprendre tout à zéro » sur les sept premières générations, celles où il y a eu le plus de mobilités géographiques et sociales, mais aussi le plus d'archives variées et accessibles au chercheur.

Du sommet de ma houle, je prends à peine conscience des courants marins plus profonds. Ça éclaire mes prochains écrits et recherches divers et variés.

À suivre dans un des articles sur Stockholmia 2019.

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